Ah, les traditions perdues des années 80… Le Top 50 le samedi soir, pour savoir si ‘Je marche seul’ de Jean-Jacques Goldman était passé devant ‘Plus près des étoiles’ de Gold, la ‘Playmate’ à 19h55 juste avant le JT de 20 heures sur TF1 (vous imaginez actuellement une nana dansant lascivement à poil juste avant Claire Chazal ?), et, à chaque élection présidentielle, la fameuse amnistie. Celle-ci concernait même les excès de vitesse, alors vous pensez, pour celle de 1988, on commençait à jouer la montre dès 1987, voire 1986 ! Et pour bien en profiter sans trop se ruiner, il fallait la voiture adéquate. Une petite sportive, mais moins étriquée que celle de la première partie de ce Top 5.

1. Fiat Ritmo Abarth

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Je sais, vous allez me traiter de pervers car la Ritmo, c’est plus un look bizarre et une image pourrie que du sport. Et pourtant ! Dans les années 80, bien des propriétaires de BMW ont eu mal aux fesses après s’être fait rosser par une Abarth, 125 ou 130 TC (pour Twin Cam). Fiat a voulu asséner un coup fatal à la sempiternelle Golf GTI en dotant sa compacte d’un gros moteur 2 litres double arbre rageur. Présentée fin 1981, la 125 TC offrait… 125 ch contre 112 à la Golf et deux ans plus tard, la Ritmo passait à 130 ch (Abarth 130 TC), en se dotant de deux carbus double corps. Frôlant les 200 km/h, exécutant le 1 000 m DA en moins de 30 sec, c’était la plus rapide de son temps. Il faut dire que son moteur (attelé à une boîte ZF s’il vous plaît), envoyait du lourd. A l’époque sévissait l’italo-dance (qui a donné son générique au Top 50 – P. Lion, ‘Dream’ puisque vous demandez), on aimait bouger dans tous les sens, donc ça ne choquait personne que le train avant de la Fiat en fasse autant, le pauvre. Ah ça, il fallait de la poigne pour maîtriser l’Abarth, à la direction et la commande de boîte… Viriles. Bien rare parce que droguée à la rouille, elle commence à coûter cher : 6 000 € minimum en bon état. Mais si ses sièges sont friables (à croire qu’ils rouillent eux aussi) et si ses voyants jouent parfois les sapins de Noël (c’est bientôt la saison) sa mécanique est indestructible si respectée.  Une voiture de Boys, boys, boys…

 

2. Volkswagen Golf II GTI

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Ok, je la mets en 2è position, sinon j’en connais qui vont faire un caca nerveux. Si ça ne tenait qu’à moi, je la classerais dernière tant sa perfection m’ennuie. Elle rouille beaucoup moins que la Golf III (une belle daube), encaisse des centaines de milliers de km sans broncher (enfin, l’injection mécanique Kugelfischer des modèles pré-87 sait faire des siennes), elle s’accroche au parquet (en levant la papatte) et elle marche fort quand elle reçoit la culasse 16 soupapes portant sa puissance à 139 ch. Enfin… La 8 soupapes de 112 ch a de meilleures reprises, mais bon : la Ritmo reste devant. Et on dira ce qu’on voudra, mais la Golf n’a jamais été une très bonne freineuse. Elle s’est très bien vendue en France (parfois mieux qu’en Allemagne), aussi il en reste – malheureusement – beaucoup, mais ne vous précipitez pas : sa réputation de fiabilité lui a souvent valu d’être mal entretenue (eh oui, la courroie de distrib se change et la boîte se vidange), et les ‘tuners’ s’en sont donné à cœur-joie. Ils continuent en les rabaissant (une mode débile) : il en reste donc peu en bon état. Comptez 4 000 € minimum pour un bel exemplaire, et patientez avant de trouver le bon, car Heaven can wait…

3. Peugeot 309 GTI

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C’est un peu la grande copine, moche mais sympa. Et pas si moche à bien y regarder, car en fait, la 309, ce n’est rien d’autre qu’une grosse 205. Elle en reprend le pare-brise, les portières, les suspensions et surtout le moteur XU de 1,9 l de cylindrée pour 130 ch. Comme elle reste légère (950 kg), la 309 GTI est une authentique sportive (206 km/h et 29,8 sec aux 1 000 m DA), tenant mieux le pavé que la 205 GTI car plus longue, elle s’enroulera moins vite autour d’un arbre si on lève le pied en appui. Bref, elle est meilleure qu’une 205, plus spacieuse mais pas mieux fabriquée : elle rouille, ses sièges s’affaissent, les roulements des bras tirés à l’arrière se grippent et son tableau de bord est franchement hideux avant le restylage de 1990 (qui, accessoirement, a apporté un hayon arrière étanche). Mais elle offre son moteur costaud dès 3 000 €. 5 portes, grand coffre, parfait pour un ‘Voyage, voyage’….

4. Opel Kadett GSI

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Victime de la mode… Aérodynamique. Car pour le reste, la Kadett GSI se distingue plus par sa ringardise que sa beauté. Surtout avec son tableau de bord électronique qui fait rire les enfants. Seulement, si elle n’a fait peur à personne avec le moteur 1,8 l 115 ch de ses débuts fin 1985, elle a commencé à semer le doute chez les proprios de Golf GTI avec son 2,0 l injection de 130 ch reçu dès la fin 1986. 206 km/h, 0 à 100 km/h en 8,5 sec, ça déménage. En ligne droite hein, parce qu’à l’époque, Opel ne savait déjà pas faire tourner ses voitures. Ni amortir ses suspensions : quel tape-cul cette GSI ! En s’accrochant au volant, on arrivait à tenir de belles moyennes cela dit, et le moteur était du genre costaud. En revanche, la fameuse Deutsche Qualität était déjà usurpée dans l’habitacle mais aussi au niveau de la tôlerie car la Kadett n’est pas la petite dernière pour rouiller. Néanmoins, bien entretenue, elle va loin, très loin. A partir de 2 500 € en bon état. Quand on en trouve une. Mais que voulez-vous, Opel a des fans acharnés qui ne peuvent s’empêcher de fredonner ‘You’re my heart, you’re my soul’ dès qu’ils voient une belle GSI.

5. Ford Escort RS1600 Turbo

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On évitera de parler de la risible XR3i, qui représentait la lie des compactes sportives. En revanche, avec la RS, Ford a essayé de faire revenir les vrais amateurs. Turbo qui portait la puissance à 132 ch, pont autobloquant : ça en jette mais il fallait au minimum ça pour espérer faire passer au sol la cavalerie tant le train avant n’avait rien de la rigidité du rideau de fer. La coque non plus d’ailleurs, et dès que la route n’était plus lisse, ça tournait au rodéo. Cette Escort bénéficiait de série, après son restylage, de freins ABS, ou plutôt SAB selon la terminologie de Ford. Seulement, c’était un système 100 % mécanique, donc capable d’allonger les distances de freinage… Trop fort ! Alors oui, l’Escort avait un look très sympa (surtout à partir de janvier 86), avec un aileron arrière et de beaux longues-portées pour frimer à la sortie des lycées, ainsi qu’une jolie finition (et des sièges Recaro), sans oublier une vitesse maxi de 200 km/h mais pour le reste… Peu diffusée à l’époque parce-que chère, elle a été décimée par le manque d’entretien (avec un turbo, ça ne pardonne pas) et… la rouille (qui se planque sous les accessoires de carrosserie en plastique). N’espérez rien de potable à moins de 5 000 €.  Il faudra attendre les ‘Winds of Change’ pour que les Ford sportives redeviennent fréquentables.

 

 

5 Réponses

  1. Japman

    Whaou, que de souvenir …
    La moitié de ces voitures était abordable lorsque j’ai eu mon permit et mon fait rêver a l’époque !
    Et pour en avoir essayer certaine il est vrai que ,es châssis des années 80, c’était comment dire … Chewing-gum et rock&troll !

  2. Rowhider

    La Ford et L’Opel: que de souvenir avec leur tenue de route de savonnette!
    Une belle 309GTI me plairait bien par contre ou bien une petite R11 Turbo (absente de la liste) même si plus GT que GTI

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