Qui l’eût cru ? Notre série d’articles sur les planches de bord (de prime abord plutôt réservés aux « geeks ») a généré bien des commentaires, brillant par leur qualité et leur quantité. Suite et fin (ouf !) aujourd’hui…

Citroën GSA.

Citroen-GSA-dashboard-01

L’opulence des contre-portes laisse rêveur.

Décidément, Citroën en tient une sacré couche dans les années 70/80. Après l’effroyable intérieur de la Visa, un de nos lecteurs a évoqué celui de la GS. A la rédaction, nous avons trouvé peut-être pire: celui de la GSA, sa remplaçante. Dans une pitoyable tentative de modernisation, l’ensemble verse dans le digital et la science-fiction… tout en essayant d’incorporer le satellite, marotte chez Citroën à cette époque. De plus, rien que pour rigoler, les designers ont interverti le frein à main et l’autoradio. A mon avis, il y en a un qui a fait un stage chez British Leyland (voir plus bas). Ce que cette photo d’époque ne révèle pas, c’est – entres autres – la qualité disons amusante de l’habitacle. Gare au vieillissement…

Range Rover Classic.

Range Rover Classic Interieur

Il s’agissait bien, à l’époque, du 4 x 4 de série le plus luxueux du monde !

« The best four by four, by far », affirmait-on chez Range Rover à l’époque. Traduisez, « de loin, le meilleur 4 x 4 ». C’était, à l’époque, loin d’être faux. Le dessin de la première génération a tenu quasiment un quart de siècle, tandis que ses capacités de franchissement ont rarement pu être prises en défaut. On ne peut pas en dire autant de la qualité de sa finition. Admirez cet exemplaire peu kilométré photographié lors du Mondial de Paris 2010 par Stéphane Schlesinger : finition, assemblage (ce mot est d’ailleurs un compliment immérité), design, tout est indigne d’une voiture de ce prix ! On croirait un tableau de Lada Niva avec des bouts de bois collés dessus. Et on passera sur les rossignols, qui ne se privent pas de chanter…

Austin Allegro.

1024px-Austin_Allegro_Interior_with_Quartic_steering_wheel

La disposition du compteur au pied du levier de vitesse surprend… Mais ne fait pas détourner le regard : la vrai star c’est le « Quartic », ce fameux volant presque carré.

« Eh, les gars, j’ai une idée. Si on faisait un volant carré ? » « Super idée, Harris, et en plus, on va mettre la montre par terre ! » « Non mais je… » « Reprends donc une pinte ! » L’humour britannique est parfois difficile à cerner… Ce petit détail est révélateur d’une époque où British Leyland était à la dérive, et pas que financièrement. Résultat ? Peut-être une des pires autos jamais faites, l’Austin Allegro, avec un intérieur réellement mal fini et arborant des couleurs façon la gerbe (à moins que ce fût pour s’harmoniser avec le vomi des enfants qui avaient vu la carrosserie). Le contexte de l’époque était tellement tendu que les ouvriers étaient régulièrement en grève, détériorant encore d’avantage la (misérable) qualité initiale. C’était donc possible.

Fiat Multipla.

multipla

Quel tableau de bord… soufflure !

Aucun lecteur n’a évoqué cette horreur. A la rédaction, nous avons cédé à nos envies : la Multipla mérite vraiment de figurer dans cet article. Cette brillante voiture, très intelligemment conçue, était malheureusement très laide, surtout… à l’intérieur. Tourmenté à l’extrême, l’habitacle donne l’impression de ne pas savoir où regarder. C’est le Beaubourg des tableaux de bord ! La finition est pour le moins approximative (le pelliculage gris avait tendance à peler parfois avant 10 000 km), et l’aérateur central a même été surnommé « le hachoir » par la presse à l’époque. Le passager du milieu devait être transformé en hamburger en cas de choc… On notera l’intégration hâtive de la radio, et le logo qui semble avoir été rajouté au dernier moment !

Renault 21.

Renault 21

Visiblement, les designers venaient d’apprendre l’existence de la règle et de l’équerre.

Ne soyons pas exclusifs : Citroën n’est pas le seul constructeur français à avoir commis des horreurs. En témoigne cet intérieur pour le moins étonnant, issu des premières Renault 21. Si Citroën a eu la marotte des satellites dans les années 70, Renault avait celle de la casquette dans les années 80, de la Super 5 à la R25 en passant donc par la R21. C’est caricaturalement anguleux, grisâtre et mal, très mal fait. Ce n’est pas que les designers n’avaient pas le compas dans l’œil, c’est qu’ils n’en avaient pas du tout ! Sachez qu’il s’agit là d’une version plutôt haut de gamme, baptisée « RX ». Quoique, chez Peugeot, la 405 de première génération a également contribué à cette génération de tableaux de bord de l’épouvante…

7 Réponses

  1. PLUSQUELLEC Yann

    Pour moi, le Multipla c’est vraiment le summum de ce qui peut s’imaginer de plus laid intérieur extérieur confondus. La planche de bord me fait penser à des sortes de maisons troglodytes, en Turquie ou en Syrie…

  2. Rom

    On en a encore oublié une et pas des moindres. Ses performances sont surprenantes, on ne dit que du bien de son chassis, elle est faite pour le sport, sa plastique est magnifique mais son intérieur en est composé à 80% malgré une coque en carbone apparente. Même les sièges en cuir sont en option, l’auto affiche un prix d’entrée à 50 000 Euros. C’est…
    … l’Alfa 4 C!!
    Comment peut-on avoir une coque en carbone, la fabriquer à la main chez Maserati, introduire autant de technologie et proposer une planche de bord qui n’aurait même pas sa place dans une Logan!
    En termes de planche de bord inexcusable, on atteint certainement l’exemple le plus flagrant des 10 dernières années!

    • Adrien Malbosc

      En terme de design je ne suis pas fan… En particulier cet horrible volant. Mais c’est efficace, la planche de bord ayant été conçue pour peser le moins possible. Je préfère d’ailleurs une 4C à la finition légère mais pesant moins d’une tonne à un Cayman aux plastiques moussés, mais nettement plus lourd…

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