Si le groupe VW fascine par sa réussite, sa marque espagnole, Seat, impressionne moins. Commercialement s’entend. Pourquoi la sauce tarde-t-elle à prendre ? Parce que Seat est confronté à une dualité identitaire délétère : marque généraliste dans son pays d’origine où elle doit motoriser famille et taxis, elle est perçue plutôt comme jeune et sportive en France notamment. Comme le prouvent les Leon et Ibiza Cupra.

Technique

Ibiza Cupra (4)L’Ibiza Cupra légèrement restylée, l’an dernier, arbore des feux redessinés,  une suspension assouplie ainsi qu’une cartographie moteur revue dans le sens d’une baisse des émissions de CO2 (139 g/km contre 148 auparavant). On n’a pas cédé à la tentation d’étirer les rapports, la Cupra roulant toujours à 42,8 km/h à 1 000 tr/min sur son dernier rapport. Sous le capot, on retrouve le bloc 1.4 TSI à double suralimentation (turbo + compresseur) et injection directe, exclusivement attelé à la boîte à double embrayage DSG7 (avec un différentiel normal à gestion électronique). Ses 180 ch et 250 Nm de couple, des valeurs un peu justes face aux 200 ch des Renault Renault Clio R.S. EDC et Peugeot 208 GTI, lui permettent tout de même une belle vitesse de pointe de 228 km/h, pour un 0 à 100 km/h en 6,9 sec. Les suspensions demeurent classiques (McPherson à l’avant, essieu déformable à l’arrière) et l’option freins carbone-céramique a disparu.

Au volant

Ibiza Cupra (3)

Nous voici dans les environs de Barcelone pour tester la nouvelle Cupra. A bord, on retrouve une ambiance un peu austère mais les matériaux s’avèrent de bonne facture et l’assemblage relativement soigné. Dommage que son habitacle manque de cachet, et ce n’est pas cette casquette surmontant l’instrumentation (très pauvre : même pas de température d’eau) en plastique laqué noir éblouissant sous le soleil qui rehaussera le niveau. Heureusement, comme toujours avec les modèles du Groupe VW, la position de conduite est irréprochable. Contact. Très rapidement, on constate que cette Cupra se révèle  plus conciliante pour les lombaires que sa devancière. Sa suspension assouplie (mais abaissée de 15 mm) profite donc au confort mais aussi à  la stabilité sur route dégradée abordée tambour battant, comme je peux plus tard le constater. Certes, l’Ibiza prend plus de roulis en virage mais la direction communique un peu mieux qu’avant. Le volant reste un tantinet trop léger, mais il commande un train avant doté d’une précision convenable, allié à un essieu arrière qui sait se placer si on le provoque par un lever de pied en appui. Naturellement sous-vireuse à la limite, la Cupra reste quoiqu’il arrive saine et prévisible, le différentiel électronique XDS jugulant correctement les pertes de motricité en sortie d’épingle.

Ibiza Cupra (5)

Performant et vigoureux à tous les régimes, son moteur manque toutefois de douceur et de caractère, tandis que la DSG, rapide à rétrograder,montre toujours une certaine lenteur à enclencher le rapport supérieur. Plus agaçant, elle le passera quoi qu’il arrive une fois le rupteur atteint, même en mode manuel… Quant à l’ESP, il n’est pas totalement déconnectable. Notre modèle s’équipait de freins AP Racing dont la pédale affichait une mollesse invraisemblable. Cas d’espèce car nous avons testé une autre Ibiza où elle profitait d’une consistance agréable. En tout cas, puissance et endurance échappent à la critique.

Au final, la Cupra perd en radicalité ce qu’elle gagne en homogénéité. Il faut la prendre pour ce qu’elle est : une petite GT assumée et non une sportive pure et dure. . Aucune évolution Cupra R n’étant prévue, les amateurs de sensations fortes passeront leur chemin.

Face à la concurrence

La concurrence fait rage sur ce segment, à commencer par la Ford Fiesta ST (23 700 €) avec un châssis nettement plus joueur. Du côté de l’hexagone, la Clio R.S. de 4ème génération s’affiche à 24 990 €, plus performante, elle offre aussi un équipement supérieur. Chez Peugeot, la 208 GTi coûte 25 100 €, aussi la petite Ibère s’avère-t-elle correctement placée.

Ibiza Cupra (7)

Pour le reste

Si l’équipement de série se révèle intéressant (clim auto, rétroviseur photochromique, projecteurs au xénon, feux à LED, régulateur de vitesse), la Cupra ne peut recevoir de GPS intégré et les prises USB brillent par leur absence.

 

Ibiza Cupra (2)

Stéphane Schlesinger

Essai Seat Ibiza Cupra, fini la corrida
Moteur : 4 cylindres turbo + compresseur 1 390 cm3 Puissance : 180 ch à 6 200 tr/min Couple : 250 Nm de 2 000 à 4 500 tr/min CO2 : 139 g/km Vitesse maxi : 228 km/h (constructeur) 0 à 100 km/h : 6,9 sec (constructeur) Prix de base : 22 485 € En vente : Maintenant
MOTEUR75%
COMPORTEMENT75%
QUALITE & DESIGN70%
CONFORT & PRATIQUE75%
EMOTION70%
Les +
  • Homogénéité
  • Performances
  • Prix
Les -
  • Manque de piment
  • Habitacle quelconque
73%Note Finale
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66%

2 Réponses

  1. Mr_jul

    Les prix des gti s’envolent…. À l’inverse de leurs performances. 180ch qui n’en valent guere plus de 150 vu le poids des engins. A part la 208 gti et la fiesta, les perfs de ces bombinettes semblent regulées par la securité routiere. Les chevaux sont nombreux mais avec un 1.4L, à part un effet turbo maousse, il ne faut pas s’attendre à la poussée de feue la 1ere S3 1.8 ou de la Focus RS v1…

    A moins que le dieu CO2 n’est imposé sa loi à tous et toutes ?…

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