Nous voici, 5 ans après le concept-car préfigurant la voiture de série, au volant de l’hybride sportive signée BMW. Cette i8 pourrait très bien être la supercar de demain : coupé 2+2, prix et performances dignes d’une 911 ou R8 mais avec des rejets de CO2 dignes d’une Prius. La BMW i8, unique en son genre, propose un concentré de technologie pour 145 590 €. Mais n’est-ce pas un peu cher ?

Technique

L’i8 dispose d’un 3-cylindres 1,5 l en position centrale arrière. Ce bloc entraîne les roues arrières via une boîte automatique à 6 rapports. Un moteur électrique de 131 ch se voit installé à l’avant, dont il anime les roues via une boîte automatique à 2 rapports. Il entre en action au démarrage mais peut aussi offrir un surcroît de couple pour booster les performances.

car_photo_593587_25

En mode ‘eDrive’, la BMW n’utilise que le moteur électrique. Avec ses 250 Nm, il est capable de tirer la voiture jusqu’à 120 km/h. L’autonomie avec ce seul propulseur atteint 35 km, sachant que les batteries peuvent se recharger sur secteur, à 80 % en moins de 2 heures :  intéressant. En mode ‘Comfort’, le 3-cylindres entre en action, portant l’autonomie à 500 km, l’auto étant configurée pour émettre un bruit minimal. En déplaçant le sélecteur de ‘D’ sur ‘S’, on passe en mode ‘Sport’ et l’i8 se transforme de nouveau. Désormais, les 2 moteurs travaillent de façon à délivrer le maximum de puissance, de sonorité et de plaisir de conduite. Ainsi, la BMW i8 offre 362 ch et 570 Nm. L’amortissement devient plus ferme, l’assistance électrique de la direction s’atténue pour offrir plus de ressenti à son conducteur. Les chiffres annoncent 2,1 l/100 km, 49 g/km de CO2, mais aussi d’excellentes performances en conduite sportive : le 0 à 100 km/h est abattu en 4,4 sec et elle affiche 250 km/h en vitesse de pointe.

car_photo_593563_25

Si la motorisation est révolutionnaire, la structure de l’i8 n’est pas en reste. Composée d’un mélange d’aluminium et de fibre de carbone, elle est baptisée ‘LifeDrive’ : le côté ‘Life’ comprend la coque et les éléments renfermant l’habitacle, faits de carbone, tandis que le côté ‘Drive’ comprend le châssis en aluminium soutenant les moteurs thermiques, électriques ainsi que les batteries. Au total, le poids se limite à 1 485 kg. Les batteries prennent place dans le tunnel de transmission traditionnel, ce qui permet à l’i8 de bénéficier d’un centre de gravité historiquement bas sur une BMW : 460mm  à peine, soit pratiquement la valeur d’un Porsche Cayman. Ainsi, l’i8 se révèle légère, rigide et aussi basse qu’une vraie supercar.

Au volant

En mode ‘eDrive’, rouler sans pratiquement aucun bruit à 90 km/h a quelque chose de génial : l’habitacle est spacieux et lumineux, on dispose d’une très bonne visibilité à l’avant, la direction est précise et les performances sont suffisantes alors même que le moteur électrique travaille seul. L’autonomie semble être plus proche des 20 km que de 35 annoncés, mais on goûte chaque kilomètre parcouru en mode électrique et pas seulement parce que nous faisons des économies de carburant. Si l’on demande un peu plus de punch, le moteur thermique entre en jeu de manière très discrète et confère à l’i8 un sacré punch. La boîte automatique à 6 rapports, choisie pour sa légèreté, s’avère moins douce que la toute dernière unité à 8 rapports, mais le couple généreux de la motorisation compense.

car_photo_593560_25

Quand on sélectionne le mode ‘Sport’, l’élégant combiné d’instruments s’illumine en rouge. Soudain, le petit 1,5 l présente la sonorité de V6 4,0 l, profonde et rauque. Il faut dire aussi qu’il est aidé par un générateur de son relié aux haut-parleurs. Qu’on se le dise, l’i8 n’est pas aussi rapide qu’une R8, se situant plutôt entre une Cayman S et un Carrera S. Pour sa part, la BVA 6 se montre rapide et prompte à rétrograder tandis que le système de freinage, excellent, masque parfaitement l’entrée en action du système de récupération d’énergie.car_photo_593566_25

Aussi étonnant que cela puisse paraître, la direction électrique donne de très bons retours. Les mouvements de caisse se révèlent bien contenus et l’i8 demeure légère à mener même lorsque l’on attaque franchement, jusqu’aux limites de l’adhérence. Mais, malheureusement, la chasse au CO2 est allée trop loin, notamment avec le choix des pneumatiques à l’avant :  des 215/45 R20, pourtant plus larges que la monte de série. Du coup, le train avant hurle de douleur lorsque l’on hausse le rythme, à cause du sous-virage, inévitable. Même si dans les courbes rapides, l’arrière de l’i8 se place volontiers à l’inscription, dès qu’on remet les gaz, le sous-virage refait systématiquement son apparition, à notre grand désarroi. Ce manque de malléabilité est frustrant, même si l’on ne s’attendait pas à avoir l’agilité d’une M3. Mais on pouvait tout de même espérer trouver un train avant précis et agile combiné à une tendance légèrement survireuse à la réaccélération. La BMW i8 est une voiture fascinante, extrêmement désirable et profondément impressionnante, cependant elle ne prodigue pas les sensations dynamiques qu’attendent les vrais passionnés de conduite.

car_photo_593590_25

Face à la concurrence

En terme d’agrément dynamique, les 911 et R8 gagnent l’avantage. Le modèle le plus comparable est la Mercedes SLS AMG électrique, mais elle propose ses performances supérieures à un prix beaucoup plus élevé : 420 000 €. La Tesla Model S, facturée entre 60 et 80 000 € selon la motorisation, est celle qui se rapproche le plus en termes de rapport performances/autonomie.

Pour le reste

La BMW i8 fascine parses lignes sculptées et sa technologie complexe. Elle fait tourner les têtes comme une voiture tout droit sortie de l’espace, que ce soit sur route ou à l’arrêt grâce notamment aux portes papillon. Elle pourrait bien bousculer les codes et faire changer les mœurs concernant l’hybride.

car_photo_593584_25

J. B.

 

Source : evo

Essai BMW i8, la supercar du futur ?
Moteur 3 cylindres 1 499 cm3 + bloc électrique 96 KW , CO2 : 49 g/km , Puissance : 362 ch à 5 800 tr/min (total) , Couple : 570 Nm à 3 700 tr/min , 0 à 100 km/h : 4,4 sec , Vitesse maxi : 250 km/h , Prix de base : 145 590 € En vente : Maintenant
MOTEUR85%
COMPORTEMENT65%
QUALITE & DESIGN85%
CONFORT & PRATIQUE80%
EMOTION80%
Les +
  • Design superbe
  • Technologie avancée
  • Confort
Les -
  • Prix
  • Performances pas si impressionnantes
  • Comportement pas assez dynamique
79%Note Finale
Note des lecteurs: (38 Votes)
64%

9 Réponses

  1. Speed

    Une auto de « série » qui va moins loin que le concept car avec un hybride dit de première génération (moteur thermique qui entraine principalement les roues et se fait secondés par l’électrique en appoint, et non le tout électrique sur les roues et le thermique en génératrice pour le recharger). Ajoutons à cela du sous virage digne d’une traction (et indigne du blason de Munich) annonciateur de leur probable futur gamme, que reste t’il à cette I8 ? Mis à part son design (contestable, pour moi pas au top) et sa structure alu/carbone? Pour moi pas grand chose est n’égale les dites rivales thermiques (en prix du moins, dynamiquement je pense qu’il y a pas match, comme on dit).
    PS: la SLS E-Cell n’est pas une hybride (purement électrique) est un prix plus proche des 500 000€, même le bonus écologique français déduit!!!

  2. Rom

    Mais qu’on aime ou non cette auto, elle est une revolution. Effectivement, en terme d’efficacité, elle ne rivalisera pas avec une GT3. Mais sa philosophie s’en éloigne totalement. Elle est à mon sens la 1e sportive d’une nouvelle aire. Elle révolutionne completement ce segment. Et si BMW l’a sorti, c’est qu’elle le mérite.
    Il ne faut pas la comparer à une sportive thermique comme la R8, la SLS… Maintenant que BM a sa plate forme en carbone, ils vont peut-être lancer une supersportive mais ce n’est pas sur cette I8 que repose cet objectif.

    A ce moment une Rolls Ghost est une m***** parce qu’elle n’est pas assez sportive. Chaque auto a sa spécificité et il n’y a pas une auto meilleure que les autres mais un certains nombres d’autos passionnantes car particulière, et cette révolutionnaire I8 en fait parti!

  3. Yann PLUSQUELLEC

    Je regrette, à 146.000 € prix catalogue, si on ne peut pas la comparer avec une R8 ou une 911… Pour moi, cette i8 fait pfffffttt… 30km d’autonomie à ce prix là, si on appelle ça une révolution… Si BMW fait tout son possible ( et même un peu trop…) côté style pour camoufler cette réalité et créer le buzz, à part le kéké exhibitionniste et m’as-tu-vu qui veut absolument rouler différent pour bien se faire voir, je ne vois pas qui peut raisonnablement acheter une voiture pareille…

  4. Gabinovitch

    Je suis également d’accord avec le fait que cette i8 préfigure une nouvelle aire pour les sportives. Je ne suis pas étonné pour ma part que cette voiture soit perfectible notamment en ce qui concerne son comportement.
    Sinon, je suis totalement contre et je trouve cela complétement débile de mettre des artifices pour donner l’impression aux occupants que le moteur fait un bruit de V6…ce genre de chose ça m’énerve personnellement.
    Niveau fiche technique elle me fait pas mal penser à la Jaguar C-X15 qui évolue (aurait évoluée 🙁 ) certes dans une tout autre catégorie.

  5. Rom

    Et oui YannPlusQuellec, tous les gens qui veulent rouler différents sont m’as-tu-vu et kékés exhibitionnistes!!! Belle ouverture d’esprit.
    Dis nous ce qu’il faut acheter pour ne pas être kéké exhibitionniste ou m’as tu vu. Quand est-ce qu’on commence à rouler différent? C’est en fonction du modèle? De la couleur? De la motorisation? Un Berlingo hdi gris c’est bon, on a le droit?

  6. Yann PLUSQUELLEC

    Je n’ai rien contre les kékés exhibitionnistes. Chacun son truc. Tout le monde a le droit de rouler, et j’estime ne pas avoir de leçon d’ouverture d’esprit à recevoir de quelqu’un qui dénigre les Berlingos hdi gris. Ce que je veux dire, c’est qu’on est loin de la révolution annoncée et espérée, et que BMW, sur ce modèle, comme avec le i3, de part son positionnement tarifaire et « marketting », se condamne à la marginalité. Rien de plus. La voiture électrique ne va pas rentrer dans les moeurs à coup de modèles à 146000 €. On aura beau se gargariser de fiches techniques blablabla et de structure tout carbone, ou de tout ce qu’on voudra, ce n’est pas ça qui fera avancer le schmilblik dans le monde réel.
    En plus, pour 146000 €, j’ai une super Porsche 911, bien plus convaincante sur tous les plans.

  7. Yann PLUSQUELLEC

    Si je qualifie cette voiture d’exhibitionniste, c’est parce que je trouve ses lignes outrageusement et inutilement tourmentées. En particulier à l’arrière, avec cet incroyable entrelac de lignes complexes de la chute des montants latéraux autour de la lunette et des feux, avec le côté complètement tarabiscoté et bariolé du bouclier, idem pour la face avant. A force d’en rajouter dans le « gratuitement » (c’est un euphémisme…) spectaculaire et le m’as-tu-vu (oui, je maintiens) Bmw en fait trop. Et ça me donne le sentiment que cet « enrobage » ( esthétique, carbone, high-tech et tuti-quanti) est là uniquement pour capter l’attention du gogo et lui donner le sentiment qu’il en a pour ses 146000 €, et pour cacher et faire oublier que la « vraie » technique, celle du moteur électrique, n’a que très peu évolué depuis la « Jamais contente » il y a…un siècle,

Laisser un commentaire