Depuis le début d’année, les nouvelles petites sportives pullulent : Ford Fiesta ST, Renault Clio R.S. 200 EDC, Peugeot 208 GTI… Des bombinettes qui n’ont jamais été aussi performantes, polyvalentes et nombreuses. Vous en retrouverez d’ailleurs un comparatif complet dans le prochain EVO, soit dit en passant. Seulement, il ne faudrait pas en oublier quelques-unes, certes en fin de carrière, mais toujours ô combien pertinentes dans l’univers du sport accessible. C’est le cas de cette Abarth Punto dont la version SuperSport vient d’être remaniée.

Technique

Déjà restylée à deux reprises, cette génération de Punto va bientôt souffler sa huitième bougie. Ce qui pourtant, ne l’empêche en rien de briller par sa mécanique. Car depuis son restylage en Punto Evo, l’italienne bénéficie en remplacement du très efficace 1.4 T-Jet d’un bloc 1.4 MultiAir suralimenté d’un turbo Garrett à géométrie fixe.
Rappelons-le : le système de distribution variable MultiAir vise un rendement meilleur et se préoccupe pour cela du remplissage et de la combustion. Leur optimisation est obtenue grâce à un mécanisme qui peut moduler de manière importante la loi de levée des soupapes d’admission en fonction des besoins. Et si ce système utilise bien un arbre à cames, il présente côté admission un dispositif (piston et chambre hydraulique) permettant sur demande et de manière indépendante, de désaccoupler la soupape de cet arbre. On peut donc obtenir une loi de levée totalement inédite et ajustable. Pour un maximum de puissance moteur par exemple, on lève ainsi la soupape complètement. Pour optimiser le couple à bas régime, on lève la soupape en fin du profil de came, ce qui élimine le reflux d’air dans le collecteur d’admission et maximise la masse d’air emprisonnée dans le cylindre. Ou encore, au démarrage du moteur, on génère un retard à l’admission pour avoir une vitesse d’air plus élevée et optimiser l’homogénéité du mélange et sa combustion… et cetera, et cetera. Les possibilités sont multiples.
Ainsi, cette version SuperSport offre ici un maximum de 180 ch à 5 750 tr/min et 270 Nm à 2 500 tr/min. Et si la majorité des Abarth (des 500) sont vendues en boîte robotisée, la Punto conserve quant à elle une unique transmission manuelle à 6 rapports. Ajoutons enfin que la SS s’offre un filtre à air BMC dit ‘haute performance’, un kit de suspension Koni spécifique, plus ferme, des ressorts Eibach courts, distincts eux aussi, ainsi que des disques de freins Brembo ventilés de 305 mm à l’avant et 264 mm à l’arrière.

Au volant

Une fois installé, hormis la présence des décalcos croisées dehors quelques secondes auparavant, rien au départ ne vous hurle au visage que vous abordez là une monture spécialement turbulente. On a certes droit à des sièges baquets enveloppants, mais ils n’ont rien d’aussi extrême que les Sabelt à coque carbone optionnels. On s’y sent du reste très confortable. À l’intérieur, la Punto n’a d’ailleurs pas à rougir de ses plastiques pelliculés ou de son équipement de série, comptant notamment 7 airbags ou une clim bi-zone. La nouvelle Clio ne fera pas mieux, et c’est peu dire. Aux premiers tours de roues ensuite, le piquant de la SuperSport ne surgit pas d’emblée comme une évidence. À cela une bonne raison : la souplesse de la mécanique. On comprend rapidement les atouts, du moins les caractéristiques, du système Multiair en conduite apaisée. Dès 1 300 tr/min, quel que soit le rapport ou le dénivelé, l’auto se relance sans la moindre peine. Une douceur appréciable lorsqu’on utilise son scorpion au quotidien.
Seulement, si l’on va pleine charge chercher un peu plus loin que les 3 000 tr/min, l’animal se réveille. Sans exception, les 180 ch répondent alors tous présents. Les accélérations se montrent franches et linéaires et ne s’essoufflent qu’aux abords de la zone rouge située à 6 500 tr/min. Les 7,5 sec et 216 km/h annoncés se révèlent ici plus que réalistes, la vitesse de pointe étant atteinte sans difficulté. Très athlétique, ce petit 1.4 offre donc une bonne dose de performances à la SuperSport, bien aidé par une boîte 6 idéalement étagée et une direction électro-hydraulique suffisamment ferme bien que légèrement artificielle. Quant à la récréation souhaitée pour une telle petite sportive, le châssis s’en charge de manière plus qu’honnête, en particulier dans le sinueux.

Les ressorts et amortisseurs spécifiques de cette version SuperSport offrent à la fois une fermeté bien sentie en virage, maîtrisant correctement le roulis, et un maintien ferme, efficace mais pas cassant sur route cahoteuse. Certes, une Abarth Punto ‘standard’, non munie de ce kit, procurera un confort supérieur. Mais le compromis en matière d’amortissement s’avère ici au point. Toujours côté châssis, la vivacité du train avant et la mobilité certaine de celui arrière suggèrent qu’on a opté chez Abarth pour des réglages assez incisifs, avec suffisamment de pince à l’avant et peu d’ouverture à l’arrière. Ce caractère assez mobile et joueur en devient réjouissant sur petite route sinueuse, mais limitera toutefois la stabilité en courbe à grande vitesse. Vigilance donc, on est loin de se trouver sur des rails passé 150 km/h.

Si côté châssis, elle s’avoue certes moins rigoureuse que certaines nouveautés telles la 208 GTI, la Punto SuperSport se révèle donc réjouissante à mener en virage et particulièrement efficace à l’accélération grâce à sa mécanique ‘pleine’, étonnamment vigoureuse quel que soit le régime. Et malgré l’absence d’autobloquant, jamais la motricité ne s’est lors de notre essai (sur sol sec) retrouvée prise en défaut. Les Pirelli Pzero Nero en 215/45 17 eux, s’ils ont le crissement facile, n’ont guère souffert des semelles plombées de l’équipe tandis que l’ESP, non déconnectable totalement, ne vient pas ici jouer les trouble-fête. Abarth a sans aucun doute léché ses réglages châssis.
À noter enfin ce dont Carlo Abarth s’était fait une spécialité à ses débuts : l’échappement. La note ici retravaillée se marie parfaitement au caractère athlétique de l’auto, mais pourra toutefois sembler un peu trop présente, voire ‘bourdonnante’, sur voie rapide à vitesse stabilisée. Le ‘Manettino’ avec ses deux réglages ‘Normal’ et ‘Sport’, ne joue effectivement pas sur l’ouverture de l’échappement, mais sur la fermeté du volant ou la réponse à l’accélérateur notamment.

Quant aux freins pourvus d’étriers 4 pistons rouge vif, nos petits camarades des gazettes concurrentes avaient passé la semaine sur les routes du Monte-Carlo à les allumer joyeusement. Autant dire qu’ils n’avaient plus, les freins, le mordant des premiers jours bien que leur puissance n’ait jamais posé de réel problème lors de notre prise en mains. Difficile donc pour nous de juger des réelles qualités du kit Brembo de la SS, si ce n’est de sa fiabilité et de son endurance.
En résumé, si les nouvelles ‘GTI’ peuvent se vanter d’être plus polyvalentes ou performantes, cette Abarth Punto ne démérite pas, bien au contraire. Elle séduit. Même sa ligne ou sa qualité de finition restent parfaitement d’actualité. De plus, cette ultime SuperSport a tiré des leçons du passé et bénéficie d’une poignée de rectifications et d’améliorations réussies. Choisir un modèle en fin de vie a parfois du bon.

Face à la concurrence

À 20 990 € prix de base, et tandis que la version de 165 ch ne se voit plus proposée, la Punto SuperSport enregistre pour 2013 une baisse de 1 000 €. Surtout, elle demeure plus accessible que les nouvelles venues et autres rivales du même tonneau : Renault Clio R.S. 200 EDC (24 990 €), Peugeot 208 GTI (24 500 €), Ford Fiesta ST (23 700 €), Mini Cooper S (24 800 €), VW Polo GTI (26 600 €). Même l’Abarth 595 Turismo de 160 ch se montre au minimum 1 000 € plus chère.
Ainsi, la Punto SuperSport se présente d’une part comme une auto agréable au quotidien, piquante à souhait. Et si elle se trouve effectivement en fin de vie, elle présente d’autre part l’avantage de rester bon marché face à la concurrencee. En bref, une sportive à ne pas oublier trop vite au moment de choisir.

Pour le reste

L’Abarth Punto SuperSport demeure relativement raisonnable en matière de consommation. En mix conduite rapide/paisible, l’auto n’a pas dépassé lors de notre essai les 9 l/100 km. De plus, son système Multiair lui permet des rejets de CO2 limités à 142 g/km, ce qui ne la met sous le coup que d’un malus de 300 €.

 

D. H.

 

Essai : Abarth Punto SuperSport
Caractéristiques Abarth Punto SuperSport Moteur : 4 cylindres, 1 368 cm³, turbo CO2 : 142 g/km Puissance : 180 ch à 5 750 tr/min Couple : 270 Nm à 2 500 tr/min Vitesse maxi : 216 km/h (constructeur) 0 à 100 km/h : 7,5 sec (constructeur) Prix de base : 20 990 € En vente : Maintenant
Moteur85%
Comportement80%
Qualité & Design70%
Confort & Pratique70%
Emotion80%
LES +
  • Moteur performant
  • Châssis joueur
  • Tarif
LES -
  • Stabilité à grande vitesse
  • Direction un peu artificielle
  • Déco tape-à-l'oeil
77%Note Finale
Note des lecteurs: (22 Votes)
67%

8 Réponses

  1. Japman

    Euh c quand que Fiat va enfin sortir un nouveau modèle !?
    Elle commence un peut a dater la Punto Evo (lol) !
    Alors c bien beau de replâtrer un vieu modèle d’équipement sport mais ça ne fait pas tout !
    Surtout a une époque ou ce qui fait le succès d’un modèle c plus la ligne que tous le reste …

  2. T.BOGART

    Merci à speedfans pour cet essai. Trop rares sont les essais des punto abarth surement car ce sont les moins vendues ( par rapport aux 500 )

    Petite erreur dans l’article: la supersport dispose de disques pleins et non perforés. Les disques perforés sont posés sur les version esseesse.

    La punto devrait être remplacée en 2014 ou 2015. Et il n’est même pas sûr qu’une nouvelle punto voit le jour poursa remplacante en fait.

  3. Speed

    Joli essai d’un modèle certe en fin de vie, mais du coup « bonifiée » par les retours clients ou autres des millésimes précédents. En plus moins courent que les concurrentes, et moins cher, le bon coup du moment dans la catégorie, de plus que la déco « tape à l’œil » peut être « configuré » comme il plait à l’achat!!!

  4. Vincenzo

    T.BOGART, la Supersport est une 10cv fiscaux, l’ayant essayé, c’est un petit plaisir ! Accélération plus qu’énorme, reprise même à bas régime sans problème ! tenue de route <140 dans les virages nikel (pas testé à plus haute vitesse)

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