Elle n’a été lancée qu’il y a deux ans et pourtant, elle reçoit une série de mises à jour. La superbe Jaguar F-Type adopte en effet une transmission intégrale, une boîte mécanique et, plus anecdotiquement, un nouveau système d’infotainment. Pour juger de toutes ces évolutions, nous testons un Coupé V6 S à 4 roues motrices en BVA et un autre à commande manuelle…
Technique
Sous sa sublime carrosserie qui n’évolue heureusement pas, le F-Type, en coupé comme en cabriolet, peut se doter d’une transmission intégrale. Celle-ci alourdit la voiture de 70 kg (principalement sur l’avant, d’où un durcissement de 10 % de la suspension antérieure) mais peut envoyer 100 % du couple sur le train arrière, pour garantir un comportement typé propulsion. Quand les conditions l’exigent, le couple peut se répartir à 70 % sur l’avant. Le poids total ressort à 1 674 kg, ce qui avec le V6 3,0 l à compresseur de 380 ch (pour 460 Nm), donne un ratio de 4,40 kg/ch.
Évidemment, les performances baissent légèrement, avec un 0 à 100 km/h exécuté en 5,1 sec (+ 0,2 sec) notamment, mais la vitesse maxi demeure bridée à 275 km/h.
Autre modification, l’adoption d’une direction à assistance électrique et non plus hydraulique, donc moins énergivore. Peut-être explique-t-elle en partie que la conso moyenne normalisée chute de 9,1 l/100 km à 8,9 l/100 km (211 g/km de CO2).
Pour sa part, facturé 77 590 €, le coupé V6 S à propulsion et boîte 6 mécanique (elle aussi signée ZF) réclame 5,5 sec pour atteindre les 100 km/h et malgré son poids abaissé à 1 584 kg, avale 9,8 l/100 km en moyenne (234 g/km de CO2). Les 8 rapports de la boîte auto permettent donc une meilleure exploitation du moteur…
Au volant
A bord, pas de surprise, l’ambiance sobre et classe la la F-Type est préservée. La suspension active préserve un bon confort de marche et le moteur V6 conserve sa très belle sonorité, amplifiée quand l’échappement ouvre ses valves en mode ‘Sport’. Quant à la boîte 8 ZF automatique, elle n’a rien perdu de sa vivacité ni de sa douceur.
En revanche, le feeling de la direction change subtilement. Toujours très directe (parfois un peu trop), vive et consistance, elle perd un peu de son beau feedback (on sent moins quand le train avant se met à glisser), mais cela se joue dans la nuance, aussi cela n’a-t-il rien de rédhibitoire.
Heureusement, malgré la transmission intégrale, le châssis demeure toujours aussi plaisant. En entrée de virage, si on lève le pied, l’anglaise conserve son agilité (la poupe se met à bouger) et si on remet les gaz à fond, la Jaguar se met toujours à survirer, comme la F-Type V6 à 2 roues motrices. Très plaisant : on ne note aucune différence avec la version à deux roues motrices.
C’est ensuite que ça change. Avec la propulsion, soit on a laissé l’ESP branché et celui-ci s’affole, soit on l’a débranché et la voiture peut finir en tête à queue si on ne module pas l’accélération. Avec la transmission intégrale, la dérive de l’arrière se jugule d’elle-même et si on met carrément pleins gaz, la Jag entame une glisse des 4 roues très progressive. En conditions extrêmes donc, le système AWD garantit des dérives bien plus fluides : un très bon point !
Mais ça, c’est quand on veut faire l’andouille. Lorsqu’il s’agit d’être efficace, que vaut la F-Type AWD ? Eh bien, sur route comme sur piste, elle se montre à la fois plus rassurante et rigoureuse que la 2 RM, parfois capricieuse de la poupe. C’est encore plus notable sur chaussée mouillée ou grasse, bien sûr : sur ce type de surface, le système intégral confère à la voiture une motricité très impressionnante.
Certes, les pilotes les plus enthousiastes pourront préférer la pureté de la version à 2 roues motrices, mais la F-Type AWD se montre aussi amusante qu’on puisse l’espérer, une excellente surprise.
Et la boîte mécanique ? Si le levier se trouve implanté trop en arrière (on s’y habitue vite), il se révèle précis et doux mais n’offre pas l’agrément des meilleures commandes manuelles. De plus, l’ajout de la pédale d’embrayage supprime le repose-pied. Pas une réussite totale donc, mais on saluera le fait d’offrir cette possibilité aux acheteurs.
Face à la concurrence
Les coupés à 4 roues motrices n’abondent pas. On pense bien sûr à la Nissan GT-R (550 ch, 94 200 € + 8 000 € de malus), mais celle-ci est une pure sportive, alors que la F-Type, moins radicale, se focalise plus sur l’élégance, la finition et le confort. Il y a aussi la Porche 911 Carrera 4 PDK, mais elle facture ses 350 ch à quelque 102 983 € (+ 6 500 € de malus). Dynamiquement, elle est peut-être moins amusante que la Jaguar mais son efficacité est au moins aussi grande. La Jaguar semble donc bien placée.
Pour le reste
Au Portugal, nous avons essayé des F-Type de pré-série. Il est donc possible que sur les modèles définitifs, la direction et la commande de boîte progressent. Wait and see…
Source : EVO
- Comportement toujours joueur
- Look
- Sécurité active en hausse
- Direction un peu moins informative
- Boîte méca perfectible
- Deux places seulement
Petit question, quid du V8?
La F-Type V8 R peut aussi recevoir la transmission intégrale, et dans ce cas, elle progresse sur le 0 à 100 km/h :4,1 sec au lieu de 4,2.
De mon côté ce serait une V6S et propulsion, par contre pour la boîte, c’est une bonne question !
Puisque cette Jaguar n’est pas une bête de sportivité destinée à un usage club, je resterais sur une boîte auto!
Je les jugent en retrait par rapport aux précédentes montes d’après votre essai pour le dynamique, mais attendons les versions finales pour juger!!!
Et le capot est un petit peu plus bombé sur les awd par rapport aux 2 roues motrices, mais c’est pas désagréable, cette Jag’ est vraiment splendide