Revoilà la Continental GT Speed avec 10 chevaux de plus. De quoi la rendre plus puissante que les dernières S65 AMG Coupé et Rolls-Royce Wraith. Ça ne peut pas être une coïncidence.

 

Technique

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Le marché du grand coupé luxueux à hautes performances est en ébullition. Quelques mois après l’arrivée de la Rolls-Royce Wraith atteignant un niveau de performances jamais vu chez le constructeur anglais, Mercedes levait le voile sur sa S65 AMG Coupé. Deux modèles équipés d’un V12 développant au minimum 630 chevaux (632 pour la Rolls-Royce, même), alors que la Bentley Continental GT Speed devait jusqu’ici se contenter de 626 ch. Oh tiens, la marque de Crewe vient justement de revoir sa version la plus performante et la plus puissante du catalogue. Le W12 biturbo de la Speed développe désormais la puissance maximale de…635 ch. Sans doute une question d’orgueil, même si dans la catégorie des GT 2+2 la Ferrari FF reste seule au monde avec ses 660 ch. Bentley en profite également pour marquer le coup de la tradition. Non seulement le constructeur clame haut et fort que le W12 n’est pas prêt de sortir du catalogue et qu’il est actuellement le premier producteur de douze cylindres au monde, mais l’usine de Crewe est officiellement rebaptisée ‘centre d’excellence W12’. C’est de là que partiront désormais tous les W12 du groupe Volkswagen, même ceux sous le capot des Audi A8. Ce W12 à la structure unique au monde n’a jamais été aussi puissant que sous le capot de cette Continental GT Speed millésime 2014. Pour tenter de jauger les différences par rapport à la précédente mouture, nous avons placé l’auto dans un cadre à priori très adapté : un petit road trip depuis Crewe jusqu’en Ecosse autour du Loch Lomond. Tout débute sur l’autoroute avec un coupé à la robe bleue somptueuse. Notez les jupes latérales à la teinte unie et des jantes à l’habillage très légèrement revu, pour le reste il n’y a pas de changement.

 

Au volant

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Sur la voie rapide anglaise au bitume parfois de mauvaise qualité, l’amortissement de l’engin reste toujours aussi doux. Même dans son réglage le plus raide, vous aurez du mal à vous plaindre de votre dos. Quant au niveau de poussée de l’engin, il est du même ordre qu’avant. C’est à dire sidérant compte tenu du poids de la bête (0 à 100 en 4,2 sec, 331 km/h en pointe !). Pas de doute, la Conti GT Speed reste une voyageuse spéciale, taillée pour arriver très en avance dans un raffinement intérieur remarquable (même si le style de la planche de bord commence peut-être à prendre un petit coup de vieux). Une fois arrivés sur les routes écossaises, nous profitions d’une météo tout à fait étrangère à la région pour basculer sur la GTC (cabriolet), dans un orange nettement plus osé. Et même si le comportement dynamique est en très léger retrait par rapport au coupé, c’est bien la version la plus intéressante selon nous pour un voyage routier aussi ensoleillé. Certes, le volant n’était pas du bon côté sur cet essai (ça n’aide pas) et la Speed est tout sauf une pure voiture de sport. Mais avec avec tous les paramètres en mode Sport, ce paquebot surpuissant fait preuve d’une tenue franchement étonnante sur les routes sinueuses de notre trajet. La direction est d’une précision raisonnable, l’auto ne se vautre pas tant que ça en courbe et le train avant fait preuve d’une résistance insoupçonnée (les Pirelli PZero y sont sans doute pour quelque chose). L’autre bonne surprise, c’est cette inertie à la pédale d’accélérateur qui semble moins présente que sur l’ancienne mouture. La cartographie du groupe motopropulseur a été retravaillée et ça se sent lorsque vous haussez franchement le ton.

bentley conti profil

Quasi-parfaite en mode automatique, la transmission ZF 8 n’est en revanche toujours pas capable d’adopter un vrai mode manuel et les petites palettes fixes (proches de celles d’une Lamborghini Gallardo) ne sont pas pratiques. En pleine attaque, vieux vaut laisser la boîte en mode automatique Sport, et rétrograder manuellement lorsque les conditions de route le nécessitent. Pour le reste c’est du plaisir, tout en souplesse. Les 820 Nm du bloc catapultent la bête entre chaque freinage, et l’échappement s’autorise une note plus intense que jamais. Ce bourdonnement rauque convient exactement au caractère de l’auto (c’est particulièrement agréable sans capote), il surprendra même les passants ne s’attendant pas à autant d’agressivité pour un coupé anglais de bonne composition. Et les freins (optionnels) en carbone/céramique font preuve d’une belle endurance.

 

 

Face à la concurrence

La reine des Continental se défend mieux que jamais malgré son âge. D’un style plus distinctif que la Mercedes mais moins ostentatoire que la Rolls-Royce, elle reste par ailleurs sans concurrence directe pour l’instant en version GTC Speed puisque la Wraith Drophead n’arrivera qu’en 2016 et la S65 AMG cabriolet n’existe pas encore.

 

Pour le reste

Si vous avez le choix, préférez la version GTC. Un cabriolet quatre places avec de telles capacités (sonorité, performances), c’est unique au monde pour l’instant.

bentley conti gtc speed

 

Essai Bentley Continental GT et GTC Speed, réaction d'orgueil
Moteur W12, 5 998 cm3, biturbo, CO2 338 g/km, Puissance : 635 ch à 6 000 tr/min, Couple : 820 Nm à 2 000 tr/min, Performances 4,2 sec (0 à 100 km/h, constructeur), 331 km/h (constructeur), Poids 2 320 kg (3,65 kg/ch) Prix de base 220 900 € (coupé), En vente Maintenant
MOTEUR91%
COMPORTEMENT80%
QUALITE & DESIGN90%
CONFORT & PRATIQUE95%
EMOTION80%
Les +
  • Performances
  • Confort
  • GTC Speed sans concurrence
Les -
  • Poids élevé
  • Mode manuel peu convaincant
  • Sportivité relative
87%Note Finale
Note des lecteurs: (24 Votes)
80%

2 Réponses

  1. Rom

    Un coupé incroyablement confortable, aux performances impressionnantes avec une prestance rare. Mais ces couleurs !! Orange, vert pomme (couleur de présentation de la GTSpeed coupé)… Le tout avec des rappels de cuir fluo! Mais que fait Bentley! Ne cedez pas à la tentation du mauvais goût sous pretexte que dans les nouveaux pays en développement, les nouveaux riches ne font pas la différence entre le beau et le vulgaire ! Une Bentley, ça se mérite, un point c’est tout!

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