Essai Audi S1, Quattro du peuple ?

Deux ans après la terrible A1 Quattro vendue à plus de 51 000 € et limitée à 333 exemplaires, Audi nous refait le coup de la citadine surpuissante à quatre roues motrices. Entre-temps, la petite bombe a eu le temps de revoir sa présentation et sa technologie.

Technique

Même si ce sacrosaint badge ‘S1’ évoque avant tout la monstrueuse auto de rallye des années 80 chez les amateurs du constructeur allemand, c’est bien d’une rivale des Mini et autres DS3 que l’on parle aujourd’hui. L’Audi S1 du XXIème siècle reprend le gros des éléments de l’A1 Quattro mais s’offre un minois inédit, moins caricatural au niveau du bouclier avant et de l’aileron arrière. Surtout, techniquement, elle est tout sauf identique. Certes, le châssis est directement extrapolé de celui de l’A1 Quattro, avec son train arrière équipé de quatre bras spécifiques idéalement taillés pour exploiter au mieux la transmission intégrale électromécanique de dernière génération. Mais sous le capot, le ‘vieux’ bloc EA113 de l’A1 quattro (dérivé de celui de l’ancienne S3) disparaît au profit d’un autre 4-cylindres 2,0 litres nettement plus efficient (231 ch pour 370 Nm et 166 g/km de CO2), le EA888 dans une forme très proche de celui de la Golf GTI Performance Pack. Il s’attèle à une boîte manuelle six vitesses exclusivement, la S-Tronic ne rentrant plus dans le châssis. En tout, la S1 pèse de 1 315 (3 portes) à 1 340 kg (5 portes Sportback), ce qui reste élevé pour une si petite voiture.

Au volant

Il faudra attendre de la malmener sur du vrai tarmac pour avoir un avis tranché : nous n’en avons pour l’instant pris le volant que sur la glace de la Scandinavie, un terrain évidemment idéal pour mettre en valeur ses capacités hors normes dans la catégorie des citadines sportives de segment B. Les pneus à clous aidant, vous obtenez de parfaites dérives façon Trophée Andros sur notre lac gelé, le tout dans une ambiance sonore à peine plus feutrée que sur la S3. Malgré une puissance en retrait (231 chevaux au lieu de 256 sur feu l’A1 quattro), les accélérations paraissent aussi franches (le couple est supérieur, à 370Nm et disponible à plus bas régime) et le comportement s’en rapproche de très près dans ces conditions. Pas étonnant puisque sur le papier, c’est la même avec un moteur plus moderne et plus économe en carburant, pour une efficacité quasi-identique. Ah oui, elle gagne aussi une suspension réglable via le Drive Select et devient donc plus confortable pour la vie de tous les jours.

Face à la concurrence

A 33 900 € premier prix (en 3 portes), elle reste plus chère qu’une Mini JCW. Elle sera imbattable dans le segment B en matière d’accélération pure mais coûte aussi cher que certaines stars du segment C comme la Mégane R.S. ou la Seat Leon Cupra. Il n’empêche, non seulement la S1 semble objectivement mieux qu’une A1 Quattro, mais en plus elle se montre terriblement attrayante à piloter.

Pour le reste

Transmission intégrale, amortisseurs pilotés, essieu arrière multibras, la S1 est la voiture la plus sophistiquée du segment B. La plus chère aussi, si l’on excepte les versions spéciales de l’Abarth 500 (ou 595). Et aussi celle dont la carte grise est la plus chère, avec 14 ch fiscaux.  La S1 sera en vente à partir du 1er mai 2014.