Imaginez un monde merveilleux où vous pouvez gagner l’aéroport depuis le centre-ville dans un train de banlieue flambant neuf, en 27 min, sans débourser plus de 3,70 € ? Voilà qui change des 9,50 € réclamés à Paris pour une petite heure dans un RER B miteux en direction de Roissy Charles de Gaulle…

Vous allez m’accuser de pro-germanisme primaire, mais cette ville c’est Stuttgart, à 3h40 de TGV de Paris-Est. Ensuite, il suffit de rejoindre l’aéroport juste à côté duquel se trouve l’utramoderne ‘Messe’, soit le parc des expositions. Rien à voir avec la Porte de Versailles, ici tout est propre, net, organisé, parallèle, perpendiculaire, démesuré, métallique et bétonné. Et évidemment, pas le moindre papier gras à l’horizon. C’en serait presque oppressant…

Jusqu’à dimanche s’y tient le salon Retro Classics, consacré à la voiture ancienne sous toutes ses formes, de la Fiat 500 à la Bugatti Royale, en passant par toutes les Mercedes, Porsche, VW, BMW Audi, voire Opel imaginables. Enfin, surtout Mercedes, qui a pratiquement son propre hall (le 7). En tout, on compote 9 halls, soit pratiquement 9 fois Rétromobile (ce qui impose d’avoir de bonnes chaussures), mais pour un nombre similaire de visiteurs (75-80 000).

On y retrouve une variété d’exposants très similaire à celle du salon français, mais plus nombreuse et étalée, ce qui permet de mieux circuler. Avec en plus de nombreuses voitures à vendre, par de grandes sociétés de restauration de véhicules, mais aussi des clubs et des particuliers.

Attention, ici les prix sont du genre élevés, pour les modèles courants s’entend. La plupart se trouve en état excellent, mais 18 500 € pour une Mercedes 200 W123, certes ne totalisant que 40 000 km, ça fait cher. Autres exemples, une Alfa Giulia 1300 plus neuve que neuve à 28 500 €, une Citroën SM à pneus à flancs blancs (!) pour 28 000 €, une Renault 25 Turbo DX de 86 de 61 000 km affichée à 6 990 €, une Fiat 125 préparée pour le rallye à 9 000 €, une Mini Cooper 40th Anniversary de 1999 à 29 000 € (20 km au compteur), une 2CV6 fraîchement repeinte et au siège fraîchement raccommodé à 7 500 €, les voitures accessibles ne manquent pas. J’ai même des vues sur une très belle BMW M5 E34 à 17 500 €, mais chut, ça reste entre nous.

Après, dans le haut du panier, le choix est encore large : floppée de Mercedes 600 W100, troupeaux de 300 SL papillon, brouettées de Porsche 911 classiques mieux que neuves, hordes d’Aston DB2, 4 et 5, Lamborghini Countach en veux-tu en voilà (sans oublier de rarissimes Islero et Jarama), une Iso Lele (même dessin de base bicorps signé d’un Gandini déprimé que pour la Jarama) et des américaines en surnombre, un hall pratiquement entier leur étant dédié, entre Cadillac Eldorado 1953, Plymouth Road Runner, Ford Mustang Mach 1, Ford Thundebird 1955 (la plus belle selon moi), pick-ups et dragsters en tous genre… Ah, j’allais oublier les motos, les cars, les camions et les tracteurs. Que demander de plus ? Peut-être une Delahaye 135 Figoni&Falaschi, une Voisin C25, une Delage D8… Y en a. Juste à l’entrée, dénommée ‘Atrium’. Un expo des françaises les plus sublimes qui soient, de l’époque dorée des années 30 où notre beau pays produisait les plus belles autos de la planète, patrimoine injustement, très injustement oublié par nos braves dirigeants. Mais cela va peut-être changer : lors de conférence de presse, Patrick Rollet, président de la FIVA, a annoncé travailler avec l’UNESCO pour que des autos puissent être désignées patrimoine de l’humanité.

Si vous n’avez rien à faire ce week-end, pourquoi ne pas se dépayser à Retro Classics ? Plus d’infos sur www.retroclassics.de.

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