Comme tous les ans, ça commence mi-novembre, et comme tous les ans, ça va monopoliser les unes des JT, des journaux, ce sera le principal sujet de discussion des réseaux sociaux, et je ne parle pas des comptoirs de tous les bistrots de France… Ça ? C’est la neige, qui à tendance à tomber donc, en hiver.

Et comme tous les ans nous allons être abreuvés d’images nous montrant des véhicules accidentés, bloqués pendant des heures sur des autoroutes rendues impraticables par quelques centimètres de neige. Les manufacturiers de pneus proposent pourtant des solutions permettant d’affronter sereinement les conditions hivernales. Tour d’horizon :

Les pneus « M+S » : Apposé sur le flanc d’un pneu, ce monogramme signifie Mud + Snow, indique que le pneu en question conserve des capacités acceptables dans la boue et la neige grâce à leurs sculptures. Nombre de SUV sont équipés de ce type de pneu en première monte, et tous les manufacturiers en proposent dans leurs catalogues à des prix équivalents à celui d’un pneu conventionnel, et ils peuvent être utilisés toute l’année (ils ne donnent cependant pas d’excellents résultats en conduite sportive, évidemment).

pneu neige

Les pneus « hiver », marqués d’un logo représentant une montagne enneigée, disposent du même type de sculpture, voire de « lamelles » en w qui optimisent le contact avec la neige. De plus, dits « thermogommes », la composition de ces pneus leur confère une souplesse même par très basse température. Les manufacturiers se plaisent à évoquer la température seuil de 7°, en dessous de laquelle le pneu « hiver » prend l’avantage sur un pneu conventionnel, même par temps sec. Il s’agit davantage de la température en dessous de laquelle un pneu hiver présentera une usure acceptable, au-delà d’une dizaine de degrés, il risque de fondre… comme neige au soleil ! Ces pneus permettent de conserver un comportement acceptable aussi bien dans la poudreuse fraîche que dans la neige tassée et le verglas. On trouve des pneus hiver à profil routier, très polyvalents, mais aussi des produits qui offriront des capacités hors normes dans la neige, au détriment des performances sur sol sec.

Les pneus cloutés enfin, encore utilisés en montagne dans des conditions difficiles, sont le plus souvent des pneus « hiver » auxquels sont ajoutés des clous, permettant de conserver motricité, freinage et pouvoir directionnel même sur la glace vive…

Aujourd’hui l’immense majorité du parc auto est équipée d’un ABS, et l’ESP devient la norme. il faut garder en tête que les dernières générations de ces systèmes qui améliorent notre sécurité, contrairement à leurs aînés, sont développés et optimisés aussi dans les conditions hivernales. Bosch, le principal fournisseur de systèmes d’aide à la conduite, dispose d’ailleurs d’un centre d’essais sur les lacs gelés de Laponie suédoise. Evidemment, ces anges-gardiens électroniques ne peuvent être efficaces en conditions hivernales qu’associés à des pneumatiques adaptés. Dans le cas contraire, un ABS ou un ESP n’aura aucun pouvoir sur le comportement de votre auto, pas plus que ne l’aurait même le plus talentueux des pilotes : si la « liaison au sol » est dégradée, les possibilités de contrôle s’amenuisent. L’embonpoint croissant des voitures et la largeur sans cesse croissante des pneus ne risquent pas d’arranger les choses !

Voyons les contraintes qu’engendrent ces solutions : cela impose de disposer de 2 jeux de roues par véhicule ( à prévoir lors d’un changement de modèle ) et de changer de roues deux fois par an (mais ça n’est plus un problème depuis que le changement de roue fait partie intégrante du permis de conduire). Les pneus hiver ne sont pas plus cher que leurs homologues « été » et pendant que vous roulerez avec les uns, vous n’userez pas les autres. Vous risquez donc de devoir changer deux fois plus de pneus… Deux fois moins souvent !

Alors évidemment, imposer légalement les pneus hiver de mi-octobre à fin février, comme le font certains de nos voisins Européens, serait un non-sens sur l’intégralité du territoire Français, au vu des disparités des conditions météos. Quelles solutions alors ? J’en envisage deux.

La première serait une réduction significative des tarifs d’assurances pour les conducteurs équipés. Les petits accrochages provoqués par la neige sont rarement graves, mais coûtent très cher en carrosserie et dépannage aux assureurs, et font tous les ans augmenter les tarifs… Il apparaît normal que les conducteurs prévoyants en soient récompensés. La seconde solution pourrait passer par une loi : les alertes météo fonctionnent de manière fiable, par département. Interdire la circulation des véhicules non-équipés pendant les périodes d’alerte à la neige dans les départements concernés. Le marseillais ou le niçois qui ne voit la neige qu’exceptionnellement n’est alors pas forcé de s’équiper, mais il doit penser à une solution alternative de transport pour se rendre au travail, ou rester chez lui pendant les rares évènements neigeux.

Une troisième solution, idéale, satisferait le libertaire qui sommeille au fond de moi : on ferait appel au bon sens et à la responsabilité de chaque conducteur, qui au début de chaque hiver, choisirait de s’équiper ou prendrait le risque d’être bloqué sans voiture pendant une partie de l’hiver. Dans ce monde idéal, personne ne s’aventurerait à prendre la route sans équipement quand celle-ci devient blanche, au risque, dans le meilleur des cas, d’encombrer la circulation de ceux qui auraient pris leurs dispositions. Utopie ?

11 Réponses

  1. Rallyefan

    Très bon article sur un sujet à première vue pas très intéressant
    Les gens ils disent qu’ils ne peuvent pas se payer des pneumatiques hiver mais ils oublient que dans les régions souvent enneigées et froides l’hiver ils les utilisent 6 mois dans l’année donc économisent les autres comme dit dans l’article Ils s’arrêtent souvent au simple fait de devoir payer sans penser au reste
    Je pour la solution de l’alerte orange de Méteo France qui oblige les pneumatiques hiver comme c’est le cas pour les équipements spéciaux pour les cols

  2. lebarje

    une incitation s’impose. perso je rendrais la chose obligatoire, mais pas facile de faire passer la pilule. du coup je pense que pour montrer la bonne volonté de chacun, le conducteur s’engage auprès de son assureur à poser des pneus neige en hiver et de son coté l’assureur accepterai une petite ristourne via ses réseau de garage afin d’avoir des prix à la baisse sur les pneus hiver. les autres qui ne souhaitent pas passer par leur assureur s’équiperont sur d’autre point de distribution si les prix sont plus intéressant à leurs yeux.
    aucunes obligation ,mais peut-être un réflexe qui s’installera au fur et à mesure.

  3. gaetan

    Le point positif de cet article est sa conclusion qui me convient bien en laissant la liberté au conducteur… pour le reste il ne fait que rependre les commentaire des services marketing des manufacturiers en oubliant que :
    – un pneu hiver a de mauvaise performance sur sol sec, a haute vitesse
    – en virage sur sol sec idem
    – une resistance au roulement plus elevée
    – une usure bien plus prononcée
    pour l’argument financier encore une fois on est a coté, un pneu a une durée de vie limitée, au bout de plusieurs année (4 ou 5) la gomme durcit et perds une partie de ses proprieté physique et donc pour quelqu’un qui roule peu ile ne pourras arriver a l’usure max… enfin un pneu neige n’a aucun avantage sur le verglas le verglas ca glisse point

  4. turbalf

    très bon article, par contre il manque une solution :
    si effectivement les disparités météorologiques rendent une obligation nationale improbable, il doit bien exister la possibilité de légiférer de façon à procéder par arrêté préfectoral ou équivalent, autrement dit de manière plus locale.
    Et à défaut de pouvoir obliger les conducteurs à s’équiper de manière nationale, rien n’empêche d’interdire la conduite neigeuse sans équipement adapté, et ce toujours de manière nationale, histoire que certains boulets restent chez eux …

  5. Gilles

    Tres bon article.
    Concernant la reduction de la prime de risque, je pense que si ca incitait reelement, les assureurs le ferait deja. Pourquoi pas reponsabiliser les automobilistes a etre prevoyant et rouler a partir de 0 avec les pneus neiges, sous peine de reduction drastique du remboursement de l assurance en cas de pepin? C est deja le cas il me semble en Allemagne.
    Il serai interessant de savoir combien de bouchons seraient evites si les vehicules avaient eu des pneus hiver.

  6. Rom

    Oui mais lorsque tu le mets 6 mois de l’année, pendant 5 ans, même si tu ne viens pas au bout de l’usure, on peut quand même dire qu’il a été utilisé pas mal. Ce n’est pas du gâchis.
    Le problème de l’usure n’est pas un prob. Oui, ça use un poil plus vite, et il y a un léger surcoût, mais c’est vrai que quand tu les mets tu n’utilises pas les autres. Et même si financierement ça représente un léger surcoût de qqs dizaines d’euros, si ça peut éviter un accident, c’est toujours ça gagner!
    Le verglas, c’est vrai, mais il n’y en a pas tous les jours l »hiver, il y a surtout de la neige, de l’eau. Et même sur sol sec, sous les 6°, la différence est vraiment importante. Les miens sont achetés, je les fais poser dans qqs jours, je pourrais donc bientôt vous en dire plus!

  7. faya

    Une idée periodique mais complément démagogique:
    +En interdisant les camions de dépasser en période de neige éviterais que l’on ferme les autoroutes car ils partent en portefeuille sur les 3 voies.
    -Le stockage des pneus été ou hiver pour ceux qui n’ont pas de de garage ?

    +La dernière solution me parait intéressante si on interdisait aux camions et aux voitures qui n’ont pas de pneu hiver type (Conti UrbanScandinavia) de rouler (comme en Allemagne)…. Pas de camion c’est a dire que les grandes surfaces des grandes villes ne seront pas ravitaillé et donc obligé de se servir localement, quel idée écologiquement responsable 😉

  8. strechi

    Le problème vient principalement de la trop grande largeur des pneus actuels.
    Une Opel 1700 cdti chausse du 225 d’origine, pourquoi si large, en rallye on est plus étroit même en sec. Alors avec du pneus pareil sur la neige et si à moitié d’usure en plus, la voiture reste sur place et aucun anti-patinage ou autre ne peut contrer une adhérence nulle!! Marketing peu efficace.
    Même en été sur la pluie avec ces galettes beaucoup ont fait de l’aquaplaning et direct au fossé!!
    En 1980 on avait du 165 ou 155 et ça roulait sans problème, posons nous la question et surtout les constructeurs.

  9. Benny

    Très bon article.
    Pour rouler depuis depuis des années en pneu neige je confirme que c’est aujourd’hui indispensable en hiver. On diminue de manière considérable le risque d’accident et surtout on arrive a garder un tant soit peu de contrôle…
    Je fais tous les mois deux aller-retour Paris-Berlin et lorsqu’il y a des précipitations neigeuses, ça roules souvent, certes pas vite, mais ça avance … en France, 1 mm et c’est fini…
    Je ne suis pas non plus pour l’obligation… cela serait ridicule de l’imposer à nos amis du sud-est qui de plus reste dans le sud-est… par contre, je suis pour appliquer la méthode allemande… qui ne rembourse pas en cas d’accident si le véhicule n’est pas équipé par des températures inférieures à 7°C et surtout dans des conditions critiques… c’est à chacun d’assumer ses responsabilités…

Laisser un commentaire