Faire passer la M3 et son V8 pour une gentille routière, la M3 GTS en serait presque capable.
Même si la marque a quitté la Formule 1, BMW entend garder son âme proche de la compétition. Ses activités s’étendront d’ailleurs vers un probable retour au DTM en 2012. Mais avant cela, la M3 GT2 fait actuellement parler d’elle en courses d’endurance, perpétuant ainsi l’aura de compétitrice de la Série 3.
Et comme pour faire le lien entre piste et route, une orange mécanique accrochée à un aileron de compèt’ va bientôt s’échapper des ateliers de Motorsport GmbH, où elle est née. Un gros joujou acidulé qui ne demande à vos bottines OMP qu’à sortir du placard. Un modèle spécial, sur commande spéciale, à un tarif spatial ; en particulier pour une Série 3 : 115 000 € sans les taxes… Comptez donc 136 850 € TTC outre-Rhin, et 137 540 € s’il trouvait preneur en France. C’est plus encore qu’une 911 GT3 au ratio poids/puissance plus favorable. BMW annonce dans un premier temps sa commercialisation allemande, qui débutera en juillet 2010.
Les départements Motorsport sont du genre efficaces lorsqu’il s’agit de nous lester la mâchoire inférieure. Tandis que Porsche a dévoilé sa nouvelle sulfateuse, BMW emboîte le pas en annonçant la commercialisation de la M3 GTS, déjà présentée en partie en novembre 2009. La BMW la plus rapide du catalogue.
Dérivée de la M3 que l’on connaît, elle muscle son jeu en chassant vers le bas son rapport poids/puissance, en affûtant ses réglages châssis, et en favorisant son appui aérodynamique. De 420 ch et 400 Nm, son V8 atteint ici 450 ch et 440 Nm après augmentation de la cylindrée de 3999 à 4361 cm3. Ceci grâce à une course des pistons passant de 75,2 à 82 mm. Le V8 a également droit à un bas moteur fait d’un alliage spécial aluminium-silicone, de capteurs de cliquetis de dernière génération ou d’une alimentation optimisée de la lubrification par carter humide. L’échappement, plus léger avec silencieux arrière en titane, est lui aussi spécialement conçu pour la GTS.
 

 
Unique transmission disponible, la boîte à double embrayage DKG à sept rapports a été adaptée aux spécifications du moteur. Des changements de vitesse suffisamment rapides pour permettre à BMW d’annoncer une accélération de 0 à 100 km/h en 4,4 sec (moins 0,4 sec par rapport à la M3) ou un kilomètre départ arrêté englouti en 22,5 sec… Autrement dit, du très sérieux, tandis que la vitesse de pointe est désormais de 305 km/h. De quoi – presque – aller chercher une 911 GT3 RS, aussi puissante ou aiguisée, mais plus légère. Car avec sa transmission à double embrayage et malgré un habitacle dépouillé ou des vitres en polycarbonate, la M3 GTS demeure lourde avec 1530 kg sur la bascule.
Une fois lancée, sur route mais encore plus sur piste, la M3 GTS pourra cependant compter sur une suspension au set-up davantage typé course pour combattre cette inertie. La caisse est abaissée de 16 mm/12 mm avant/arrière, mais la hauteur reste réglable, tout comme le carrossage avant ou arrière. On trouve aussi un freinage renforcé avec des disques de plus grand diamètre (+ 18 mm/30 mm avant/arrière). Toujours présents, l’ABS ou le contrôle de la stabilité DSC ont des réglages électroniques spécifiques pour laisser place au pilotage sans brimades. Et enfin, pour parfaire le tableau dynamique et impressionner le badaud, une aile réglable issue du WTCC (320si) est fixée sur la malle arrière. Pour équilibrer l’ensemble, une lame imposante a été installée à l’avant. Des appendices proéminents qui anéantissent le potentiel de discrétion de la M3. La peinture orange des carrosserie ou arceau-cage finiront de la rendre littéralement remarquable.
Et le meilleur dans tout ça, c’est que la route lui est ouverte.
 


 
 
 
 
 
 
 
 

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