À la veille des célébrations des 100 ans d’Alfa Romeo, le Financial Times a laché une petite bombe. Selon le quotidien britannique généralement bien informé, la marque italienne de légende pourrait tomber dans l’escarcelle de VW. Après Suzuki, ce serait la douzième et dernière marque dans le portefeuille du géant allemand.

Il faut dire qu’entre les mains de Fiat, Alfa a toujours été l’ombre de lui-même. Une longue liste de voitures médiocres ont conduit les ventes vers zéro ou presque. Aujourd’hui Alfa ne vend plus que 125.000 pour l’essentiel en Italie et en France (en Italie on comprend c’est la voiture de choix des carabinieri mais en France ? On doit aimer les causes perdues). Fiat l’avait reprise dans les années 70 pour empêcher Ford de s’implanter en Italie. Depuis Alfa n’a généré qu’un océan de pertes pour son actionnaire. A son arrivée à la tête de Fiat, Sergio Marchionne avait fixé à Alfa un objectif de ventes d’au moins 300.000 voitures. On en est loin et ce ne sont pas la médiocre MiTo ou la Giulietta (qui s’annonce en panne d’idée avant même de sortir) qui y changeront quelque chose. Pris au dépourvu, l’état major de Fiat semble s’orienter vers une solution de la dernière chance: une division schizophrénique de la gamme qui verrait les petites Alfa construites sur des plateformes Fiat et les plus grosses sur des plateformes Chrysler… Une solution industrielle ? Peut être mais les cyniques y verront le moyen le plus sûr d’achever l’héritage Alfa.

Seulement voilà les gens de Volkswagen ont des idées plus simples et peut être plus enthousiasmantes pour les afficionados. Pourquoi ne pas repositionner Audi directement contre Mercedes et faire d’Alfa la seule vraie alternative à BMW ? Il faut dire qu’Audi pose un problème stratégique au groupe. En effet son succès magistral l’oblige à gérer un portefeuille de produits trop large. De la berline statutaire à la compacte sportive en passant par le roadster, Audi court le risque de diluer son image. De quoi laisser la place au sein du groupe VW à une deuxième marque premium, sportive au caractère italien, bouillant et chargé d’émotion. Enfin VW pourrait aller chasser sur le terrain des bavarois. Faites entrer Alfa Romeo ! Quand on voit comment VW a réussi avec des causes perdues comme Seat, Skoda ou Lamborghini, le projet peut être pris au sérieux.

Alors science fiction ou réel projet industriel ? Toujours est il qu’un vrai fan d’Alfa Romeo ne peut que rêver à la renaissance de la marque au sein d’un groupe qui saurait retrouver les valeurs de la marque au Biscione.

JPM

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