« De nombreux motoristes allemands voient en l’automobile non seulement un confortable et rapide moyen de transport, mais aussi une activité sportive. Il y a certaines personnes qui, lorsqu’elles voient une carrosserie aérodynamique et un long capot autant qu’un compteur gradué jusqu’à 150 km/h, ressentent ce puissant désir pour de larges routes ouvertes, parfaites pour une conduite rapide. » C’est entre autres avec ces mots que BMW annonçait l’arrivée de son premier roadster, en 1934. Ces désirs n’ont pas pris une ride, en revanche les caractéristiques des petits cabriolets sportifs de la marque ont connu quelques évolutions. Petit retour sur une saga qui se poursuit maintenant avec le nouveau Z4.

C’est donc en 1934 que BMW présente un concept à 6-cylindres au salon automobile de Berlin. Aux côtés de la berline BMW 315 se trouve un prototype ‘Sports Roadster’. Long capot, deux sièges, pare-brise et grilles de radiateur inclinés, ailes élargies ; les codes stylistiques du roadster BMW apparaissent. La 315/1 reçoit un 6-cyl en ligne de 40 ch lui permettant d’atteindre les 120 km/h. Après avoir participé à de nombreux rallyes, il laisse place au 319/1 fin 1934. Esthétiquement identique, son 1911 cm³ développait au minimum 55 ch. Dans une caisse de 780 kg, il emmenait la 319/1 à 135 km/h.

En période d’avant-guerre, arrive la BMW 328. Pour briller en compétition afin de démontrer leurs capacités à construire des berlines fiables et performantes, les ingénieurs BMW ont souhaité des moteurs plus puissants. C’est ainsi que vint le bloc propulsant la 328, un roadster à tendance sportive de 1936. Son 6-cyl en ligne à soupapes en tête de 1971 cm³ développait 80 ch à 4500 tr/min et permettait une pointe de vitesse de près de 160 km/h. 464 unités furent construites. À noter que les lignes de la 328 de course ont directement inspirés celles des Jaguar XK d’après-guerre.

C’est en 1955 au salon de New York que la 507 fait ses débuts. Son dessin n’est pas l’œuvre d’un designer maison mais du comte Albrecht Goertz, à la demande de l’importateur américain de la marque, Max Hoffman (le même homme à l’origine de la 300 SL de route). Son V8 3.2 en aluminium (premier V8 en alliage léger produit en série) ne faisait que 150 ch à 5000 tr/min, pas de quoi effrayer la très performante Mercedes 300 SL. En revanche, son élégance autant que son prix était à la hauteur de l’allemande aux portes papillon. À cause de son tarif exorbitant, il n’y eu que 251 exemplaires produits de 1956 à 1959.

Presque trente ans après, en 1988, débarque la BMW Z1. Sous cette originale carrosserie faite de plastique se cachent une monocoque en acier et un plancher lui aussi en plastique. Sa plus grande particularité : ses portes se rétractent à la demande dans les larges seuils latéraux, même en roulant. Alors que la plupart des éléments de la Z1 proviennent de la Série 3, son 6-en-ligne 2.5 en position centrale avant offre 170 ch. De quoi propulser ses 1250 kg de 0 à 100 km/h en moins de 8 sec et d’atteindre les 225 km/h. Entre 1989 et 1991, 8000 Z1 sont sortis des chaînes de montage. Pas assez sportif et trop cher diront certains.

Lancé en 1995, le Z3 fut le premier roadster BMW à se vendre en très grand nombre et dans le monde entier. Basé sur une plate-forme de Série 3 Compact légèrement raccourcie, il est au départ proposé avec deux motorisations 4-cylindres : 1.8 8v 115 ch et 1.9 16v 140 ch. Déjà un succès, c’est en 1998 qu’il goûte aux joies du 6-cyl jusqu’à sa musculeuse version M forte de 321 puis 325 ch. Il s’en est vendu près de 280 000 unités.

Le Z8 fête l’entrée de BMW dans le 21ème siècle. Ce magnifique roadster notamment inspiré par le 507 offre surtout le V8 5.0 Motorsport de la M5 de l’époque. 400 ch à 6600 tr/min et 500 Nm à 3800 tr/min. Son poids reste élevé malgré l’emploi d’aluminium ce qui le handicape en termes d’agilité, mais son monstrueux V8 le propulse avec force, en 24,4 sec au 1000 m d.a. Un régal de 8-cyl.

Puis la Z4 ; Présenté en septembre 2002 à Paris, il surprend par sa carrosserie faite de formes convexes et concaves. Dans un premier temps, il est proposé équipé de deux 6-cyl : le 3.0i de 231 ch et le 2.5i de 192 ch avant de subir les assauts du moteur de la M3 E43. Il est aujourd’hui remplacé par la nouvelle génération de Z4. Ses formes rappellent aisément celles du modèle apparu il y a sept ans, mais il intègre maintenant un toit rigide rétractable et se place comme un roadster plus grand tourisme, moins sportif. D’ailleurs il ne devrait pas connaître de déclinaison M.

Désormais, l’histoire du roadster BMW se poursuit sous vos yeux.

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