Gullwing 300 SL : modèle rétro actif

Passage en revue des icônes de l’automobile sportive : aucune chance de passer à côté de la Mercedes-Benz 300 SL. Modèle mythique qui aurait bien pu ne jamais voir le jour – la volonté d’un seul homme et le savoir-faire de quelques autres, et voilà le chef d’œuvre –, la version routière de la victorieuse Benz était, il y a quelques décennies, la plus performante des voitures de route. Elle est aujourd’hui un monument de l’histoire automobile à six chiffres avant la virgule. Qu’importe, quand on aime… Et pour ceux qui s’intéressent moins à la véritable – et coûteuse – authenticité qu’au réel plaisir des yeux, certains artisans proposent de jolies répliques à l’esprit bien placé, tout comme la virgule. En Allemagne, Gullwing AG est de ceux-là. Et son homologue américain, Gullwing America, est parti de cette base pour redonner vie à la 300 SL victorieuse de la mexicaine Carrera Panamericana de 1952.

Ce modèle exclusif reprend fidèlement le dessin de la 300 SL dans ses spécifications de course, sans pare-chocs. Hormis le design, toujours aussi réussi, la 300 SL Panamericana 2009 de Gullwing respire et transpire la modernité. Sa carrosserie a été construite en utilisant la technologie composite que l’on retrouve notamment en aéronautique. Une couche d’aluminium de 0.5 mm d’épaisseur est pulvérisée dans un moule, puis sur laquelle de la colle epoxy est appliquée. De nombreuses couches de fibre sont ensuite figées par de la résine epoxy. Le châssis, quant à lui, est renforcé à l’aide d’acier haute résistance, les suspensions sont indépendantes et les amortisseurs réglables.

L’artisan faiseur de miracles a également tenu à rester proche des organes mécaniques de Mercedes. Le moteur est – presque – celui de la SLR. Bon, pas tout à fait. Il s’agit bien du V8 5.5 AMG, mais sans compresseur et avec une électronique retravaillée pour l’occasion, il développe 370 ch et 530 Nm. L’évolution est tout de même notable avec le 6-en-ligne 3.0 et les 215 ch du modèle originale. De même, les 4 vitesses laissent place à une transmission Speedtronic à 6 rapports. Il faudra attendre 2010 pour revenir aux six cylindres. Un V6 Mercedes (celui des modèles 350) de 320 ch et 360 Nm sera alors disponible, et pourra s’accoupler à une boîte 6 manuelle.

Pour parfaire l’esthétique course, la Gullwing s’équipe de jantes AMG de 17 » derrière lesquelles des étriers AMG sont peints en rouge. Et, détail d’importance, les échappements sont latéraux, s’intégrant parfaitement aux courbes de la carrosserie et laissant une poupe nette. À l’intérieur, l’ambiance est au diapason, entre classicisme et modernité. Le cuir s’étend de toutes parts et les passagers sont maintenus aux sièges par un harnais. L’instrumentation est identique à la 300 SL originale, mais on trouve en plus des raffinements d’aujourd’hui ; bouton Start, climatisation, radio CD, branchement iPod… Enfin, la peinture extérieure peut être grise avec des accents bleus à l’avant comme sur les voitures de la Panamericana. Il existe aussi des bandes blanches et rouges en option, tout comme une version entièrement noire.