Oui presque, car les caractéristiques qui nous été communiquées sont aussi succinctes qu’a été faste la présentation de la voiture. Et comme on a essayé de nous en mettre plein la vue, autant dire qu’on ne sait pas grand chose. Cela s’est passé dans l’ancienne usine Alfa d’Arese, près de Milan, où en même temps qu’était dévoilée la Giulia on inaugurait le musée Alfa. Tous les pontes étaient là : Sergio Marchionne, John Elkann, Laurenzo Ramaciotti (patron du style du Groupe Fiat), Harald Wester, patron d’Alfa et Maserati, Philippe Krief, chef des liaisons au sol du Groupe, pour ne citer qu’eux.

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Laurenzo Ramaciotti, un peu perdu devant l’immense écran.

 

Pendant 1 heure, devant un immense écran bourré d’animations toutes plus spectaculaires les unes que les autres, ils chanté les louanges de la Giulia devant plusieurs centaines de journalistes, dont bibi. Puis, à la fin du show, la voiture parut, accompagnée d’un chanteur reconnu qui n’a pas pu en profiter puisqu’il est aveugle : Andrea Boccelli.

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Andrea Boccelli pousse la chansonnette devant la Giulia. Et quelques centaines de journalistes…

 

Ha, ça valait la peine de prendre un vol affrété puis de se fader 1 heure de car, surtout qu’en arrivant à l’usine, nous sommes tombés sur des manifestants, employés de Fiat, ma foi infiniment plus pacifiques que des chauffeurs de taxi français. Il faut dire aussi que les carabinieri étaient plus nombreux qu’eux. Ils ont même renâclé à laisser pénétrer les cars de journalistes sur le domaine d’Arese…

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Le museau arbore un logo légèrement actualisé.

 

Alors, cette Giulia ? Autant être franc, seule la version la plus puissante était exposée. Et l’accès à son bord était rigoureusement impossible… On sait tout de même qu’elle dispose d’un V6 de 510 ch développé avec Ferrari, qu’elle passe de 0 à 100 km/h en 3,8 sec et qu’elle dispose d’un rapport poids/puissance de 2,99 kg/ch. Calcul fait, cela donne un poids de 1 525 kg, valeur compétitive obtenue par l’emploi de matériaux légers (acier mais aussi surtout aluminium et fibre de carbone). Valeur également à relativiser car il est fort probable qu’elle désigne une auto dépourvue de tous ses fluides. On sait aussi de la Giulia qu’elle profite d’un essieu arrière multibras, d’une suspension avant à double triangulation (voilà qui rappelle encore la Jaguar XE), d’une direction présentée comme la plus directe de la catégorie, de freins en carbone céramique, d’un Cx remarquable (mais on ne connaît pas le chiffre exact, bien sûr) et surtout, qu’il s’agit d’une propulsion, une première pour une berline Alfa depuis l’arrêt de la 75.

chassis giulia

Philippe Krief expliquant rapidement le châssis de la Giulia.

 

Notons aussi la présence d’un aéro splitter actif à l’avant, qui n’est pas sans rappeler le spoiler mobile de la controversée 90. Détail intéressant, on nous a dit que son différentiel arrière est capable de vectoriser le couple et surtout se dote de deux embrayages. Voilà qui rappelle furieusement celui de la nouvelle Ford Focus RS (les embrayages remplacent les engrenages du pont)… D’ailleurs, la Giulia sera aussi proposée en transmission intégrale.

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Quant à la ligne… Elle me fait diablement penser à une Jaguar XE à laquelle on aurait greffé une face avant façon Alfa. Autant dire qu’elle n’a pas subjugué grand monde, même si elle suggère une forte puissance à peine contenue. En tout cas, elle semble nettement plus compacte qu’une Maserati Ghibli. Pour ma part, je préfère de loin la 159. C’est un paradoxe : la Giulia, techniquement, a tout l’air d’une pure Alfa au sens traditionnel du terme mais n’en a pas le look (hormis la vitre de custode évoquant celle de l’Alfetta), tandis que la 159 arbore une ligne à 1 000 % Alfa mais pâtit d’un châssis et de moteurs essence GM (exception faite du Tbi). La Giulia ne pourra pas donc compter sur sa plastique pour faire chavirer les foules mais bien sur ses compétences dynamiques ainsi que ses moteurs (ils ont démarré le V6, qui sonne très bien et crépite joyeusement au lever de pied). Vu la technologie employée et l’excellence de Philippe Krief en matière de liaisons au sol, on est en droit d’être optimiste et Alfa en devoir de surtout ne pas se louper car la XE a placé la barre très haut.

giulia tableau

Photo : Carscoop.

 

En tout et pour tout, le constructeur ne nous a fourni que 5 photos de la Giulia (dont deux détourées), et uniquement de l’extérieur. Mais on a très bien mangé, c’est déjà ça…

Alfa_Romeo_Giulia_HP2

La Giulia sera présentée plus en détails à Francfort et commercialisée au printemps 2016.

Alfa_Romeo_Giulia_HP3

Sur les autos exposées, on trouvait à l’arrière des 285/30 ZR19 en Pirelli P Zero Corsa et des 245/35 ZR19 à l’avant.

 

20 Réponses

  1. alex

    Le gars qui a pondu l article ne doit pas aimer les italiennes.

    Alfa nous sort une propulsion de 510 cv, un merveilleux v6, un chassis leger et au top, un intérieur et extérieur bien moins fade que la XE, une gueule d enfer mais ca n est pas suffisant.

    Oui la ligne est moins alfa car ils veulent toucher un public plus large, mais on y retrouve les codes de la maraue. Mais de là à dire qu’elle ne pourra pas compter sur sa plastique…

    Pour moi alfa à réussi son coup, ca fait longtemps qu’ils n avaient pas sorti une voiture capable de concurrencer les allemandes. Et cette fois ils sont sur la bonne voie

    • Stéphane Schlesinger

      Vous vous trompez, j’adore les italiennes, j’en ai possédé un certain nombre en tant que daily drivers et conserve une ancienne pour mes loisirs. L’ironie que je manifeste est due surtout au fait qu’Alfa a cherché à nous en mettre plein les yeux tout en ne disant vraiment pas grand chose de la voiture…

      • jules GT-R

        c’est pas le propre d’une présentation ?????????????

      • Anonyme

        Le but était d’en mettre plein la vue je dirais même que le but était surtout d’être dans l’émotion et pas dans la froideur des chiffres comme les allemands ..les italiens savent donner du plaisir et susciter l’envie

    • Fred

      J’ai eu plus de 15 alfas, donc dieu sait si j’aime la marque, mais effectivement, il est difficile de trouver un « gène alfa » dans la ligne. Ce n’est pas faire déshonneur à la marque que de constater ça… Effectivement, le contenu est on ne peut plus attirant, mais l’extérieur n’est clairement pas au niveau des 156 et 159, bien plus typées. Là on dirait quand même un curieux mélange de jaguar, de maserati, de lexus, avec une pointe de hyundai sous certains angles. A vouloir plaire au plus grand nombre, il ne faudrait pas qu’alfa dilue son identité, regardez ce qui était arrivé à Lancia…

  2. Cris78

    Bravo pour l’info, on a de quoi saliver :
    – Une ligne magnifique
    – Une fiche technique digne des grandes marques allemandes
    – Une présentation digne d’Hollywood !

    Avec la 4C, c’est vraiment la renaissance d’Alfa.
    Espérons que la qualité de fabrication et la fiabilité ne déçoive pas : Vivement l’essai complet.

    En tout cas, moi elle me fait vraiment penser à une Ferrari à 4 portes ! Forza Italia…

  3. laurent

    s schlesinger est un grand jaloux .Ses commentaires sur l esthetique de la giulia sont sans intérêt ;orienté et complètement subjectif .Ce genre de journaux nourrissent le mal de la france le nombrilisme et l aveuglement .forza alfa orgueil italien elle est simplement magnifique .

    • Fred

      Bizarre ce que vous dites, parce qu’en disant qu’elle est « magnifique » vous faites la même chose que vous dénoncez, mais à l’envers ! L’esthétique d’un véhicule reste quoi qu’il en soit quelque chose de très subjectif, donc il n’y a pas de bonne ou mauvaise réponse. Ceci dit on ne peut pas nier que le style est radicalement différent des berlines alfa précédentes.

  4. natlin

    bravo alfa, un modele tres important pour la marque,
    puissante, assez legere, belle gueule, elle me plait
    les allemandes, anglaises ne sont pas seules
    forza alfa, apres la 4c, ca fait plaisr

  5. Oliv

    Je pense sincèrement que sa ligne sera un des principaux (si ce n’est le principal) argument de vente ! Vraiment très belle ! Après peut être qu’elle se rapproche des codes d’autres constructeurs et qu’elle fait moins alfa… mais l’objectif est bien de multiplier les ventes par 5 et avec cette voiture ils sont sur la bonne voie c’est indéniable 🙂

  6. lebarge

    je comprends la déception de stéphane. on attendait une alfa pur jus et tout comme lui je vois une jaguar avec des sorties de lexus RCF.
    on sont les designer alfa qui nous ont pondu la 4C?
    tout comme lui je reste sur ma faim. mais bon parait qu’ils ont bien mangé c’est déjà ça…

    à suivre.

  7. jules GT-R

    perso j’ai du mal à comprendre, vous voulez du changement mais quand il arrive vous êtes mécontent et quand vous en avez pas vous vous extasiez (ex:bmw et les copies de copies

  8. Pat

    chers amis,
    ne pensez vous pas que si la Giulia ressemble à d’autres véhicules c’est simplement que les codes stylistiques d’Alfa(147 156 159 etc..) ont été copiés par les autres constructeurs.
    je suis italien et mon coeur balance entre deux marques qui pour moi symbolisent à elles seules la familiale sportive, il s’agit d’Alfa inventeur du concept dans les années 50-60 et de BMW. Tous les autres constructeurs ne sont que de pales copieurs.

  9. alfista

    Enfin, la voila. On l’a attendue si longtemps, et a peine arrivée, elle déchaîne déjà les passions. Les pour, les contre, ceux qui aiment, ceux qui n’aiment pas, ceux qui trouvent qu’elle ressemble trop à ceci ou à cela, et ceux comme moi, qui sont surtout heureux de la découvrir et d’avoir la confirmation qu’ALFA n’est pas mort. Maintenant il n’y a plus qu’a attendre le salon de Francfort, pour la voir de près, et dans ses différentes versions et finitions, et chacun pourra se faire sa propre opinion.
    On va déjà profiter de nos vacances en attendant. Moi je vais voir la famille en Italie, et j’en apprendrai sûrement encore un peu sur place.
    A plus.

  10. Speed

    Tout est dit ou presque: style plus « consensuel » pour intégrer les codes des berlines prémium du segment D, plus austère et conservateur qu’ailleurs (certain diront germain) donc moins Alfa dans l’âme. Inversement une révolution mécanique digne d’Alfa et un contre sens manifeste des autres (retour de la propulsion, yes que c’est bon) techniquement, joli pari. Voyons si ce sera payant!!!

  11. etrelibre

    SUPERBE! ALfa Roméo t’il une version GTA très sportive avec transmission intégrale de série et plus de 550CH? pour la QV cette transmission intégrale en option? Alfa Roméo fera t’il une version moins poussée du 1750 turbo de la 4C en complément du 240 CH? Pour la gamme diesel démarrera t’ elle en 2LITRE ou en 1.6 litre pour culminer en 5 cylindre 2.4 MULTIJET 210CH au contraire pour ce même moteur alfa a t’il prévu ultérieurement une version complémentaire avec double turbo? voila l’ensemble des questions que je me pose. en tout cas au niveau dynamique elle risque d’être très convaincante et avoir ses chances face a la BMW série 3…

    • Anonyme

      En diesel,vu le poids de la bête,je pencherai pour le 2 litres en entré de gamme,et un V6 3 litres d’origine VM motori ( donc FIAT ) sur le haut de gamme. En gros, de 130 à 280 cv.

    • alfista

      En diesel,vu le poids de la bête,je pencherai pour le 2 litres en entré de gamme,et un V6 3 litres d’origine VM motori ( donc FIAT ) sur le haut de gamme. En gros, de 130 à 280 cv.

  12. Mathieu

    Elle a des airs de 156 de profil avec la découpe du toit, l’angle du pare-brise arrière et ce long capot.

    Par contre l’avant j’ai un peu de mal, les grosses prises d’airs sont grossières surtout sur la blanche en photo. A voir en vrai.

    J’irai la voir à sa sortie, mais le prix devrait être tout autre que ma défunte 156 GTA de l’époque.

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