Les automobiles Bentley, aussi exclusives soient-elles doivent et devront s’adapter aux normes et aux courants éthiques ou technologiques qui secouent l’automobile depuis quelques temps. Avant de voir une Bentley rouler tout électrique, la marque britannique se tourne du côté des biocarburants en présentant officiellement le mois prochain une « Extreme Bentley » flexfuel, la Continental Supersports. Extrême car non contente de contrecarrer en partie l’utilisation du pétrole, elle n’en oublie pas sa vocation de voiture de grand luxe ultra rapide. En effet, cette nouvelle venue devrait être la plus rapide et la plus puissante voiture jamais produite par les usines de Crewe, tout en étant la première voiture de luxe flexfuel.

Basée sur la Continental GT, cette anglaise carburant soit à l’essence soit au biocarburant (en particulier le bioéthanol) verra son W12 6.0 développer près de 630ch (463 kW) à 6000 tr/min et 800 Nm de 1700 à 5600 tr/min, soit davantage que la déjà très rapide GT Speed. De quoi accélérer de 0 à 100 km/h en 3,9 secondes et voyager confortablement jusqu’à 329 km/h. Pour pouvoir passer de 0 à 160 km/h en 8,9 s, le système Quickshift a vu ses temps de passage divisés de moitié. À l’intérieur étendu d’alcantara et de fibre de carbone, vous ne pourrez satisfaire qu’un seul autre passager de cette ambiance si particulière car les sièges arrières ne seront plus; deux portes, deux places. Et afin de justifier cette appellation Supersports, outre la face avant plus largement aérée et la voie arrière élargie de 50 mm, de nombreuses pièces d’acier et d’aluminium sont remplacées par des équivalents en fibre de carbone. Également, les disques de freins sont en carbone céramique et les jantes de 20 pouces sont plus légères. Bentley annonce ainsi une réduction de la masse de 110 kg par rapport à la GT Speed. La transmission passe toujours par les quatre roues (60% sur l’arrière) et de nombreuses modifications ont été apportées: direction, suspension, amortisseurs et anti-roulis retravaillés.

L’utilisation de bioéthanol ou autres biocarburants possède quelques particularités par rapport à l’essence. Ces carburants sont moins efficaces par unité de volume – la consommation est un peu plus élevée – mais ils génèrent plus de puissance pour des émissions de C02 équivalentes, la combustion se fait à des températures moindres ce qui permet un meilleur rendement. Ainsi il est difficile de parler de voiture verte, ce qui n’est d’ailleurs pas l’ambition de Bentley, mais plutôt d’un premier pas vers des sources d’énergie alternatives tout en continuant la course à l’armement. Les constructeurs automobiles à l’histoire bien fournie n’oublient heureusement pas leur identité. Chez Bentley: luxe et sport. Afin de poursuivre sur sa lancée, et après la sortie de cette Supersports à l’automne 2009, la marque prévoit toute une gamme de véhicules pouvant rouler au bioéthanol avant 2012.

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