Speedfans l’avait annoncé, Lamborghini l’a fait. Voici les premières images du nouveau concept de la marque de Sant’Agatha : l’Asterion. Il s’agit d’un coupé plus GT mâtiné de SUV que supercar extrême, avec sa garde au sol assez élevé et ses 4 roues motrices. Il rappelle le concept Parcour présenté par Giugiaro (propriété du Volkswagen Group comme Lambo) mais aussi le Nanuk d’Audi.

Lamborghini_Asterion_34_Rear

Vous aurez noté les lettres ‘LPI’. ‘LP’, on connaît, cela signifie ‘longitudinale posteriore’, en référence à la position du moteur, en long, entre cockpit et train arrière. Mais le ‘I’ ? Il est la réduction de ‘Ibrido’ car l’Asterion reçoit une motorisation hybride. C’est la mode ! En clair, son V10 5.2 essence de 610 ch (560 Nm de couple) s’associe à deux moteurs électriques situés sur le train avant, et un troisième logé entre le bloc et la boîte 7 à double embrayage. Au total, la puissance atteint 910 ch (d’où l’autre partie du nom de la voiture) pour une vitesse maxi de 320 km/h (0 à 100 km/h en 3 sec). Ce concept adopte également des batteries rechargeables sur secteur : il peut rouler en tout électrique durant 50 km, et atteint 125 km/h sur ce mode. Evidemment, les consommations annoncées sont étonnamment basses : 4,12 l/100 km, soit 98 g/km de CO2… En tout, le système hybride pèse 250 kg, mais le constructeur n’annonce pas le total (près de 2 tonnes sûrement).

Lamborghini_Asterion_Interieur

Lamborghini insiste sur le fait que l’Asterion a été dessinée et conçue en interne. Peut-être alors eût-il fallu laisser carte blanche à Giugiaro, car le design nous semble bien timoré pour une Lambo. On est loin, par exemple, de l’élégance et de l’audace de l’Espada, signée Gandini, grand rival de Giugiaro. Cette sagesse se retrouve dans l’habitacle, sobre et élégant mais sans excentricité aucune. Étrange pour une Lamborghini…

Et dans la série coupé surélevé à transmission intégrale, comment ne pas penser au délirant Mega Track, ou quand les Français se montre bien plus audacieux que les Italo-allemands… Mais nous vous laisserons seuls juges de l’apparence de l’Asterion.

 

18 Réponses

  1. Yann PLUSQUELLEC

    Plusieurs choses. 1- L’Astérion nous avait été présentée ici-même comme une 4 places, chose à laquelle je n’avais jamais cru, vu que le teaser stylisé (finalement très proche de la réalité) qui illustrait votre article, ne laissait aucun doute sur son habitabilité.
    2- Je trouve le design que vous jugez « bien timoré » de cette voiture, franchement réussi esthétiquement, précisément parce qu’il évite toutes les excentricités délirantes dans lesquels Lamborghini sombre allègrement pour ses prototypes de salons, pour se cantonner à une élégance irréprochable et parfaitement équilibrée. J’espère que cela veut dire que Lamborghini s’est rendu compte que l’extrémisme baroque et cartoonesque des Egoïsta et Veneno est un cul de sac stylistique, une surenchère inutile et stérile. Malgré cette sagesse, l’Astérion réussit la prouesse d’être immédiatement identifiable en tant que Lamborghini. J’apprécie particulièrement le « clin d’œil » de la prise d’air latérale de bas de caisse, pour le refroidissement des freins arrières, intégralement reprises de la Miura!
    .3- Je ne voudrais pas être cruel avec l’auteur de « l’Asterion virtuelle » que vous avez publiée ici, mais à sa place, j’irais vendre des bonbons sur les marchés, il y a plus d’avenir, n’est pas designer automobile qui veut…

  2. Rom

    Superbe! Je ne suis pourtant pas fan des Lambos, mais là, il faut avouer qu’elle est très réussie. Sans doute grâce à sa simplicité et à sa sobriété, qualités trop rares sur le reste de la gamme.
    Je ne sais pas si je suis le seul à lui trouver des airs d’Evora et de 4C?
    Bravo!

    • Yann PLUSQUELLEC

      L’Evora, oui un peu, peut-être à cause de la ligne descendante du haut du vitrage de portières qui descend plus vite que la ligne du toit. Pour la 4C, sincèrement je ne vois pas bien. J’y avais pensé un instant, mais c’était en regardant le teaser: la prise d’air latérale semblait avoir le côté anguleux de celle de la 4C. Mais je ne retrouve pas ça sur le modèle définitif. Cette Astérion a vraiment une personnalité qui n’appartient qu’à elle, les seuls emprunts qu’on peut lui trouver proviennent bien de Lamborghini. L’avant me semble directement inspiré de celui de l’Urus, par exemple.

    • Rom

      Je ne parle pas de ressemblances mais bien de faux airs. La 4C serait ici à l’echelle 1,5:1. C’est vrai que ce n’est pas si flagrant sur le choix de photos de speedfans mais je persiste à dire qu’il y a quelque chose quand on regarde autour le la custode AR, de la prise d’air et de la ligne « globale ».
      C’est pour cette raison qu’elle garde sa propre personnalité, nous sommes tout à fait d’accord. En ce qui concerne le style Lambo, on le retrouve (OK pour l’Urus), mais elle l’a largement assagie: On voit même quelques courbes inédites pour les lignes habituelles!

  3. jules

    Ola!!!!! je rêve ou quoi vous aimez les copies des vieux modèles, alors allez au salon rétro,
    vous pouvez faire votre marché et ressortir avec plein de nouveaux concepts sans trop se fatigué! si c’est ça être designer bonjour l’angoisse, il doit y avoir du monde sur le marché!

  4. Yann PLUSQUELLEC

    Jules, l’Asterion n’a rien de rétro, elle est simplement Classique, au sens noble du terme, sobre, intemporelle, comme peuvent l’être les Aston Martin par exemple. Elle ne cède pas aux sirènes de la mode, qui comme chacun le sait, est faite pour se démoder. Elle est comme un costume 3 pièces pour homme, parfaitement coupé, beau tissus, détails soignés, toujours le même, mais toujours renouvelé, par rapport aux excès délirants et farfelus des défilés de mode masculine que nous avons tous en tête. L’Aventador, toute réussie et spectaculaire qu’elle soit, sera complètement démodée dans 15 ans, justement à cause de ses parti-pris: la mode « stealth », avec ses lignes brisées et ses angles aigus, est issue des avions furtifs pour lesquels « l’invisibilité » aux écrans radars est un facteur primordial. Cette « invisibilité là n’a rien de primordial pour les voitures, et c’est juste le prétexte marketing spectaculaire d’une mode esthétique nouvelle qui est exploité aujourd’hui. Mais demain, les contraintes environnementales seront telles que l’automobile sera partie dans une direction complètement différente, peut-être diamétralement opposée. Et l’Aventador fera alors figure de curiosité préhistorique. Et que dire alors des Veneno et autres Egoïsta…
    Le travail de designer, c’est justement de voir plus loin, d’avoir une longueur d’avance sur l’immédiateté. Chez Lamborghini, il me semble évident que cette Astérion correspond au constat que la voie choisie pour ces Veneno est Egoïsta est un cul-de-sac stylistique: Que faire de plus, comment aller plus loin dans l’extravagance que cette Veneno? Rajouter encore des ailerons, des dérives, des écopes, des trucs et des machins? Des cristaux Swarowski, peut-être? Des sièges en peau de lézard?… Non, soyons sérieux. Lambo a décidé de calmer le jeu, et de revenir à des valeurs sûres, pour repartir sur des pistes de recherches autres, c’est tout. je trouve ça très sain. Et c’est pour ces raisons que je trouve que ce prototype Astérion est le modèle le plus « signifiant » du salon. Peut-être pas le plus spectaculaire, mais le plus visionnaire.

    • jules

      Tout d’abord des explications, je pars du principe que lambo a pris la jalpa ou la miura comme base point! et que il n’on sans aucun effort chercher a créer, je ne critique pas la réalisation mais le concept et la voiture reste esthétiquement « belle ».
      je ne crois pas non plus quelle restera qu’un concept mais si on reprend les anciens models pour base on ne peu pas appeler ça du design !
      Désolé si je vous choque ROM et YANN mais c’est mon opinion.
      la gallardo est une réussite pour preuve, ils peuvent concevoir d’autre model sans copier!

  5. Yann PLUSQUELLEC

    Jules, confronter des points de vue, discuter entre personnes habitées d’une même passion, n’est jamais choquant. Tout l’intérêt de la chose vient même que nos avis soient divergents. Mais ton péremptoire « Je pars du principe que Lambo a pris la Jalpa comme base, point! »… peut laisser perplexe quant à ton esprit d’ouverture…
    Ceci posé, autant je peux retrouver l’esprit de la Miura dans l’Asterion ( souplesse des lignes, savant équilibre des proportions, répartition des volumes) autant je me demande encore la filiation que tu peux trouver avec la Jalpa. Mise à part la position centrale du moteur, peu de voitures me semblent aussi différentes!… L’Asterion me paraît avoir beaucoup plus de points communs avec la Gallardo, que tu cites, qu’avec la Jalpa… Nous n’avons pas les mêmes yeux, c’est évident…
    L’autre point sur lequel je veux revenir, c’est sur le processus de création. Que tu le veuilles ou non, Jules, de tous temps, dans tous les domaines, que ce soit la musique, la mode, le cinéma, l’ameublement, etc, etc… quand on arrive au bout d’une idée, on éprouve le besoin de retourner aux valeurs sûres, aux grands classiques, qui représentent une source inépuisable d’inspiration: la mode est un éternel recommencement. L’Asterion, pour Lamborghini, en est l’illustration emblématique.

    • Rom

      +1
      D’ailleurs, je rêve d’une Lambo plus GT. Brutale, rapide, bruyante mais moins radicale, plus chic. Lambo s’est longtemps enfermé dans le design de la Countach, en la remplaçant par une auto modernisée, mais dans la même veine. La marque a ouvert sa gamme vers le bas en restant dans cet etat d’esprit mais à la base, une Lambo n’était pas faite pour ressembler à un avion mais bien pour concurrencer Ferrari. Lorsque l’on regarde une 350 ou une 400 GT, impossible de tomber amoureux de son savant mélange de personnalité et d’allure. Les Islero, Miura, Espada… étaient toutes des autos qui avaient du chien sans oublier l’élégance.
      Une Lamborghini ne fait pas forcément 1m de haut, ne doit pas automatiquement être coupée au couteau et n’a pas toujours eu des portes en élytre! Alors oui à un changement de style chez Lambo et oui à des modèles plus chics!

      • jules

        mais les muira at jalpa n’étaient pas des copies elles sortaient de l’imaginaire pour l’époque et non sur une base d’autre bolides, sinon, je comprend mieux votre point de vue! bon week et merci les gars pour cet échange, au plaisir……d’une prochaine lambo peut-être!

      • Rom

        Pour la Miura, on est très loin de la réinterpretation néo-retro. C’est plus aux niveau des proportions qu’il pourrait y avoir une micro-ressemblance. Mais on est aussi très loin du concept Miura de 2006 et on ne retrouve aucun détail commun, ni même une ligne qui est commune aux deux modèles. Mais pour la Jalpa c’est encore pire, même les proportions n’ont rien à voir!
        Que Lambo fait un retour en arrière stylistique OK, mais pas question ici de copie ou de réinterprétation.
        Bon WE, et au plaisir

  6. Yann PLUSQUELLEC

    Rien à rajouter. Hormis, peut-être, qu’il me semble encore un peu prématuré d’affirmer que Lamborghini ait effectué un retour en arrière stylistique, ferme et définitif. Peut-être s’agit-il seulement d’une piste, d’une voie de recherche, un test, pour juger de comment la clientèle pourrait réagir à un changement de style, et faire d’une pierre 2 coups avec la présentation de l’hybridation. Attendons plutôt de voir…

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