Mais dites voir, la petite Elise a bien grandi. Ça lui fait combien maintenant ? 1200 chevaux, répond l’autre. Ah oui, quand même…
Hennessey Performance Engineering, préparateur texan, est aussi créateur de supercars, voire d’hypercars. Pour preuve : cette Venom GT, maintenant devenue réalité.
Si elle ressemble à une Exige S étirée sur sa longueur, elle n’a plus grand chose à voir avec la petite anglaise. Hennessey n’a pas fait l’effort de transformer les lignes dessinées par Lotus. Malgré cela, la Venom GT impressionne (la teinte noire y étant sans doute pour quelque chose). Ce avant même la lecture de sa fiche technique. Cette dernière mettant un terme à toute discussion ; La Venom GT fait décidément partie de la race des hypercars. Elle peut atteindre 1200 ch pour à peine plus d’une tonne. Quasiment le rapport poids/puissance d’une Formule 1. La Veyron est battue.
On peut également la voir comme une descendante spirituelle de la Cobra des années 60, avec son châssis anglais et son bloc américain. Mais quand Caroll Shelby – un autre texan – se contentait d’un peu plus de 400 ch, Hennessey a aujourd’hui l’aide de l’électronique, de commandes plus douces et progressives, de l’étude aérodynamique approfondie ou de pneumatiques d’une nouvelle ère.
De quoi permettre des puissances à quatre chiffres. Et pour cela, la Venom GT utilise le V8 6.2 LS9 de la Corvette ZR1. S’il est normalement compressé dans l’offre  »d’attaque » forte de 725 ch et 1000 Nm, il est au contraire turbocompressé dans les deux autres versions proposées. L’une atteint 1000 ch et 1220 Nm, l’autre culminant à 1200 ch et 1490 Nm… Parce que 1000 ch, c’est un peu du déjà vu.

Désormais des proportions semblables à celles d’une Carrera GT.

Tout cela, rappelons-le, dans une Lotus Exige ! Un peu spéciale, certes.
Son empattement a tout d’abord été allongé. Une bonne nouvelle pour espérer maîtriser l’assaut de la cavalerie, et cavaler à près de 400 km/h en toute… sécurité – on salue d’ailleurs la Sécurité Routière, qui doit bien s’arracher les cheveux. La transmission du couple aux seules roues arrière étant l’affaire d’une boîte signée du spécialiste Ricardo. Le freinage est ensuite assuré par un dispositif en carbone-céramique (8 pistons par étrier et disques 15 » à l’avant, 4 pistons et 14 » à l’arrière). Pour une auto qui pèse à peine plus qu’une Twingo RS. 1071 kg ! La suspension ainsi que l’aile arrière sont ensuite réglables, alors qu’Hennessey s’est assuré de la stabilité de l’auto au-delà des 320 km/h, après étude en soufflerie.
Côté performances et grâce notamment à de courageux Michelin PS2 ou un antipatinage intelligent, le 0 à 96 km/h est donné pour moins de 3,0 sec quelle que soit la version. Alors que la plus puissante des trois pourrait atteindre les 420 km/h…
On attendra de connaître le degré d’effroi des futurs propriétaires pour en savoir plus sur la nature de la prise en main ou l’efficacité d’une telle voiture (Hennessey prévoit une journée d’initiation pour tous les clients. Peut-être un peu court, une journée). Quoi qu’il en soit, la construction semble être de qualité. Les moteurs sont préparés au Texas tandis que le châssis renforcé est transformé dans des ateliers à Silverstone. Hennessey compte en vendre une dizaine par an. Il aurait déjà quatre bons de commande (à 600 000 $ minimum l’unité).
La Venom GT sera présentée officiellement au prochain Goodwood Festival of Speed, début juillet.
Ces texans ont décidément le rodéo dans les veines.


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