682 000 $ pour une Ferrari 599 ! La magie de la boîte méca ?

Cette Ferrari 599 GTB détient deux records. D’une part, jamais ce modèle n’avait atteint ce prix en enchères, d’autre part, à ma connaissance, c’est la première fois dans l’histoire récente qu’une voiture vendue neuve réussit à multiplier par trois son prix d’achat après huit ans sur les routes… Ce modèle 2007 a en effet été adjugé 682 000 $ par la maison d’enchères RM/Sotheby’s le 15 mars dernier à Amelia Island, Floride.

Certes, cette 599 ne totalise que 6 000 km environ, mais elle est très loin d’être la seule dans ce cas. En fait, les enchérisseurs se sont excités pour une raison tout autre : cet exemplaire s’équipe d’une boîte manuelle, alors que plus de 90 % des 599 sont en transmission robotisée. Comme celle-ci est la seule actuellement proposée dans la gamme du cheval cabré, tous modèles confondus, la voiture vendue par RM est l’une des toutes dernières GT Ferrari traditionnelles, c’est-à-dire équipée d’un V12 atmo à l’avant accouplé à une commande mécanique. Il y en aurait moins de 20 aux USA, et peut-être une ou deux en France. Certes, depuis une décennie, l’automobile ancienne est l’investissement le plus rentable, devant l’art et l’immobilier. Sauf que là, il s’agit d’une voiture moderne, certes rare, ce qui peut mériter une plus-value. Mais de là à flirter avec les 700 000 $ quand une 599 F1 équivalente en réclame moins de 100 000…

Normalement, une boîte séquentielle à palettes, c’est le top, non ? Eh bien, peut-être que nous assistons à une amorce de revirement de tendance. L’intérêt de ce type de boîte, c’est de pouvoir gagner quelques centièmes de seconde à chaque passage de rapport et de permettre de mieux se concentrer sur sa trajectoire. Crucial en compétition. Mais sur route ? Qui se soucie du chrono vu la profusion des limitations de vitesse, le trafic et les radars ? Plus grand monde. Ce qui compte finalement, c’est de conduire, d’agir sur sa machine, de faire corps avec elle, sans se soucier de claquer un temps. Et là, la commande manuelle est irremplaçable, surtout quand elle est aussi jouissive que celle d’une Ferrari, avec cet irrésistible ‘clac-clac’ du levier qui cogne sur sa grille ouverte.

En outre, une boîte méca, c’est plus léger, moins cher et facile à réparer. En 1995, la Ferrari F355 a été la première voiture de route à adopter une boîte robotisée, qui depuis s’est répandue dans toutes les strates du marché. L’exemple venant d’en haut, le bon vieux levier va-t-il opérer un retour en force ? Personnellement, c’est ce que j’espère, car j’aime ‘ressentir’ la mécanique. Et vous ?

Photo Credit: Darin Schnabel ©2015 Courtesy of RM Sotheby’s