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Le Top 10 des inventions injustement attribuées 2/2

Des marques se sont fait une réputation sur la technologie alors qu’il ne s’agissait que de marketing. Ainsi, par exemple d’Audi avec la transmission intégrale, de Toyota avec l’hybridation essence/électrique ou de Peugeot avec le HDi… Et pourtant, aucun de ces trois-là n’a rien inventé, pour ne citer qu’eux. Voici donc la suite du Top 10 des inventions injustement attribuées.

1 : L’hybridation essence-électrique

Toyota casse la baraque avec ses Prius et dérivées (numéro 1 des ventes au Japon), à tel point que quand on dit hybride, on pense Toyota. Or, le premier véhicule à se doter de ce type de propulsion a été conçu par Ferdinand Porsche et a effectué ses premiers tours de roue en… 1901 ! La Lohner-Porsche Semper Vivus, c’est son nom, est l’évolution d’une auto électrique dans laquelle l’ingénieur allemand a installé deux bloc thermiques De Dion-Bouton pour recharger les batteries donc, et non entraîner le véhicule. Celle-ci a évolué pour devenir la Lohner-Porsche Mixte qui, extrêmement chère (deux fois plus qu’une simple voiture thermique), n’a été vendue qu’à 11 exemplaires. Bien plus tard, la NASA l’a étudiée de près pour son Lunar Rover… Néanmoins, et malgré Fiat qui a présenté à la presse une 131 hybride parfaitement fonctionnelle en 1980, c’est bien Toyota qui a popularisé ce type de motorisation dès 1997.

Malgré sa puissance électrique, la Lohner-Porsche se contente d’un phare à… pétrole.

 

2 : La voiture de tourisme 4×4

Vous pensez à l’Audi Quattro ? Erreur ! Là encore, on pourrait citer Lohner-Porsche qui avait mis sur le marché une voiture équipée d’un moteur électrique par roue dès 1900 (mais sans bloc thermique). Cela dit, on ne peut raisonnablement parler de voiture de tourisme. Notons également la Renault Colorale (pour Coloniale et Rurale), sorte de break qui se dote d’une transmission 4×4 dès 1951, ce qui en fait le 1er SUV ! Non, la première voiture de tourisme à 4 roues motrices qui n’a pas de prétention au hors-piste, c’est la Jensen FF de 1966. Ce coupé de grand tourisme extrêmement cher se réservait à une élite fortunée, mais dès 1971, Subaru lançait pour la classe moyenne sa Leone 4×4. L’Audi Quattro, elle, n’est sortie qu’en 1980…

Marque anglaise, design italien (Vignale), moteur américain (Chrysler) : la Jensen FF est un savoureux mélange.

 

3 : Le diesel common-rail

Cocorico, c’est Peugeot qui a inventé le common-rail, la preuve, ça s’appelle HDi. Eh oui, mais non ! La première voiture équipée de l’injection haute pression à rampe commune, c’est l’Alfa Romeo 156 fin 1997. Le système a été inventé par Elasis, ancien nom du centre de recherche du Groupe Fiat durant la 1ère moitié des années 90, puis le brevet a été revendu à Bosch qui a industrialisé ce type d’injection, en laissant une longueur d’avance au géant italien. Ensuite, Mercedes-Benz et PSA ont eu accès à cette technologie, ce qui leur a permis de la commercialiser juste après le JTD du Groupe Fiat. Sauf que ce dernier avait pris plus de temps pour la peaufiner, et donc a mis sur le marché des voitures mécaniquement plus fiables.

La 156 JTD développait 105 ch en 1,9 l et 136 ch en 2,4 l, en début de carrière.

 

4 : Les freins à disque

On pense tous que c’est Dunlop qui a développé le frein à disque, avec une première application sur la Jaguar Type C en 1952. Et on se trompe tous ! Car la marque qui a étrenné ce montage est américaine, et c’était en 1949. Crosley a dès cette année-là équipé tous ses modèles (des microcars produites à plusieurs milliers d’exemplaires) du système Goodyear-Hawley Hydra-Disc, des disques sur les 4 roues pincés par des étriers. Problème, ce système hérité de l’aéronautique n’était pas adapté à un usage routier, où ses composants rouillaient prématurément en raison de l’exposition permanente aux éléments, à commencer par le sel en hiver. En 1949, Chrysler a aussi équipé des modèles de freins dotés de disques, mais selon un principe totalement différent et abandonné depuis car trop complexe.

Freins à disque pour cette microcar américaine.

 

5 : L’injection d’essence

Les plus érudits diront que la 1ère voiture de série équipée d’une injection d’essence, c’est la Mercedes-Benz 300 SL Papillon en 1954. Et effectivement… Un autre constructeur y avait pensé avant ! Beaucoup moins connu celui-là car ne produisant que de toutes petites voitures. Toutes petites mais sophistiquées, puisqu’au salon de Francfort 1951, Gutbrod présentait une Superior 600 dotée de ladite injection, développée par Bosch. Celle-ci permettait au bicylindre 2-temps de 593 cm3 un gain de puissance énorme, puisqu’il passait de 20 à 28 ch, le tout s’accompagnant d’une baisse de la consommation. A noter qu’il s’agissait d’une injection directe.

En plus d’adopter l’injection directe, la Gutbrod Superior était une traction.

 

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