Qui dit Audi dit souvent TDI. A tort car la marque compte d’excellents moteurs TFSI à essence, même sur les versions non sportives. Restylée, l’A6 reçoit par exemple un V6 3,0 l suralimenté développant 333 ch, celui des S4-S5. Une bonne combinaison ?

Technique

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Audi est l’un des tous derniers constructeurs à combiner traction avant et moteur longitudinal. Peut-être pour faciliter la conversion en transmission quattro, dont s’équipe cette A6. Doté d’un autobloquant central, le système envoie par défaut 60 % du couple à l’arrière (et jusqu’à 85 %), l’avant pouvant en recevoir un maximum de 70 % suivant les conditions d’adhérence. En option à 1 290 € (dont dispose notre modèle), le différentiel arrière répartit de façon active le couple entre les roues de façon à aider la voiture à pivoter.

La boîte est ici une unité à double embrayage humide comptant 7 rapports, et elle s’attèle à un V6 3,0 l (4 arbres et 24 soupapes à ouverture et levée variables)  à compresseur développant 333 ch de 5 500 à 6 500 tr/min (contre 310 sur la version non restylée). Le couple atteint 440 Nm entre 2 900 et 5 300 tr/min (même valeur que sur l’ancienne mais disponible plus longtemps). Si la vitesse maxi reste bridée à 250 km/h, le 0 à 100 km/h chute de 5,5 à 5,1 sec : des performances de vraie sportive. Quant à la consommation moyenne normalisée, elle s’établit de 7,4 à 7,6 l/100 km selon la monte pneumatique (de 17 à 21 pouces), soit des émissions de CO2 variant de 172 à 177 g/km.

Côté châssis, l’A6 3.0 TFSI est bien pourvue avec une double triangulation à l’avant et un essieu multibras à l’arrière, le tout se complétant sur notre version d’une suspension à coussins d’air gérée par électronique (+ 2 370 €).

Extérieurement, la nouvelle A6 se distingue par ses projecteurs dotés de deux de jour en forme de flèche et se dote d’un système full-LED à 19 diodes, en série ou en option suivant la finition choisie.

Au volant

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J’ai juré de ne plus tomber dans les lieux communs en vantant la qualité de finition Audi, je ne dirai donc pas ici qu’elle s’avère parfaite. De plus, le tableau est certainement un des plus élégants de toute la production actuelle : je comprends que cela constitue une motivation d’achat. Bien évidemment, le siège est fabuleux de confort (si ce sont des ‘Sport’ avec assises extensibles), bien évidemment, la position de conduite est idéale, bien évidemment, l’ergonomie est un peu complexe. Contact, pression sur le bouton de démarrage (à droite du levier de vitesses, logique…). Le V6 s’éveille dans un feulement lointain.

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Cet essai se déroule en plein automne à Dresde, il fait donc… Très beau ! Dans la ville, l’Audi glisse le long des rues en silence, restant insensible aux pavés. en mode ‘Comfort’, tout est doux, ouaté, la direction est même trop assistée. Sur autobahn, je passe en ‘Dynamic’ à l’aide du Drive Select, et là, tout s’acère. Volant et suspension affermis, boîte plus rapide, moteur plus alerte. La voiture dans son ensemble gagne en précision, et je mets pieds dedans. Elle pousse vigoureusement, la boîte monte les rapports à la vitesse de l’éclair mais sans brutalité, et, rapidement, je me retrouve à 250 km/h. Le moteur ronronne agréablement, mais les bruits de roulement paraissent un peu trop marqués. Normal vu la qualité de l’insonorisation aux bruits d’air. La voiture file droit et freine fort : une parfaite autoroutière au confort impérial.

Et sur le réseau secondaire ? Mais nous y allons. Elle pèse 1 825 kg, ce qui s’avère sensible dans le virages. En ‘Dynamic’, l’A6 pâtit d’un léger flou en inscription mais conserve une bonne adhérence et suit la trajectoire voulue, de sorte qu’elle se révèle efficace mais mieux vaut la conduire du bout des doigts que la brusquer. On ne va pas plus vite, et on perd en agrément car le manque de précision ne rassure pas du volant. En sortie, on peut remettre pleins gaz très tôt grâce aux 4 roues motrices et le moteur à compresseur réagit promptement. Il s’accorde bien à la boîte, mais en conduite sport, en pinaillant, on note parfois quelques latences à la remise des gaz. Rien de rédhibitoire, car la voiture se destine plutôt à une conduite feutrée. Évidemment, la boîte ne dispose pas de vrai mode manuel, mais comme elle se débrouille très bien en automatique, ce n’est pas gênant, surtout vu la vocation de cette version.

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Globalement, l’A6 333 ch se révèle très homogène, performante, confortable et très sûre. Elle délivre un grand agrément de conduite avec son moteur puissant et velouté, à tel point que je la préfère à la S6, pas tellement meilleure face au chrono mais moins ouatée et beaucoup plus chère…

Face à la concurrence

A 56 800 € en Ambiente, l’A6 333 ch est plutôt bien placée, malgré son malus de 2 200 €. Une BMW 535i xDrive réclame 62 400 € pour ses 306 ch auxquels on ajoute 3 000 € de malus, et chez Mercedes, la E400 4-matic (333 ch également) s’offre contre 62 200 € (et 2 200  € de taxe écolo). Des trois, l’Audi est celle qui accélère le plus fort, mais son équipement est limité puisque n’incluant ni le GPS ni la sellerie cuir ni les projecteurs full-LED. Notre modèle d’essai dépassait les 80 000 €.

Pour le reste

L’A6 s’équipe de cadrans TFT à la manière de la nouvelle TT. Elle reçoit également (en série ou en option suivant les versions) tout l’équipement électronique imaginable : MMI Touch, wifi, affichage tête haute… Le GPS à écran de 8 pouces est très efficace.

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Essai Audi A6 V6 TFSI 333 ch, beauté cachée
Caractéristiques Moteur : V6, 2 995 cm3, compresseur, CO2 : 172 - 177 g/km Puissance : 333 ch à 5 500 tr/min, Couple : 440 Nm à 2 900 tr/min, Poids : 1 750 kg (5,25 kg/ch), Vitesse maxi : 250 km/h (limitée), 0 à 100 km/h : 5,1 sec (constructeur), Prix de base : 56 800 €, En vente : Maintenant
Moteur80%
Comportement80%
Qualité et design90%
Confort et pratique90%
Emotion70%
Les +
  • Confort (avec suspension pneumatique)
  • Moteur/boîte
  • Agrément
Les -
  • Train avant sans mordant
  • Direction peu communicative
  • Prix/équipement
82%Note Finale
Note des lecteurs: (71 Votes)
48%

8 Réponses

  1. PLUSQUELLEC Yann

    Je sais qu’il y a ici aussi des anti-Audi chroniques, par principe. Mais objectivement, il faut bien reconnaître qu’une telle maîtrise, une telle technologie, un tel équilibre, une telle maturité, une telle qualité générale, sont réellement exceptionnels. Je comprends que ça énerve ceux que la perfection dérange, mais moi, je tire mon chapeau.
    Pour trouver un petit bémol, (il en faut bien un!) je dirais que je trouve l’arrière un peu… pas assez… trop… je ne sais pas vraiment… mais en tout cas, il me laisse un sentiment de « peut mieux faire », de léger manque d’inspiration.
    Par contre, l’intérieur est à tomber par terre, surtout dans cette harmonie exemplaire de couleurs et de matériaux.

  2. Rom

    C’est marrant mais je ne suis pas fan de l’effet patchwork de l’intérieur! le dessin est superbe, la qualité des materiaux et les assemblages exemplaires mais le tableau de bord, le dessus des portes, l’entourage des éléments de la console et le multimédia… noirs, avec le reste beige ça me choque: ce n’est pas propre à Audi, BM ou Mercedes font ça aussi mais je n’aime pas du tout!
    Ca ne le fait pas avec des nuances de gris et noir par contre! Je suis extremement difficile sur les intérieurs beiges, je les aime uniquement quand tout est beige (cf Rolls, Bentley…) ou quand il y a juste quelques détails: sièges et contreporte par exemple.
    Sinon je trouve que le tableau de bord et les éléments noirs font tâches!
    Mais, une fois de plus, c’est le cas sur la quasi totalité des autos. Seuls les Volvo, certaines BM permettent d’avoir quelques détails comme les sièges et contreporte d’une couleur différente pour montrer le parti pris d’intégrer la couleur dans l’intérieur noir, et pas de partir du tableau de bord noir standard pour réaliser un intérieur beige (ou marron très brun par exemple, parce que les gris, blancs, camel… ne me gênent pas.
    Certain partagent cet avis?

  3. monsterjayjay

    Moi, personnellement je trouve qu’il manque quelque chose à cette A6. Je préfère de loin la BMW série 5 qui est aussi bien finis et qui a sa propre ambiance. Une Skoda superb a finition du même niveau que l’Audi !

  4. Speed

    Une excellente routière, pas sportive mais on s’y attendait. Pour cela il y a S (encore que selon les rédacteurs du site) et RS.
    J’aime le parti pris assumé par la rédaction de Speedfans d’essayer d’être un peu objectif avec les 4 anneaux.
    Ça fait du bien dans le contexte de grande « panade » générale de la presse spécialisée autour de cette marque!!!

  5. PLUSQUELLEC Yann

    Le tableau de bord noir généralisé chez toutes les marques s’explique par le fait que c’est la seule couleur qui évite les reflets dans le pare-brise. Faites un tour dans une Renault Zoé au tableau de bord blanc, et vous comprendrez tout de suite comme cela peut être carrément gênant. Mais un tableau tout noir fait corbillard sinistre alors que le soubassement clair illumine, agrandit l’espace et réchauffe l’ambiance. Le bois fait chaleureux et apporte une petite touche de luxe de bon ton qui se marrie parfaitement avec l’éclat des quelques inserts d’alu satiné plus raffiné et moins clinquant que le chrome, en ajoutant un côté technologique valorisant.

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