Depuis son lancement au printemps 2010, la DS3 s’est écoulée à 320 000 exemplaires. Un joli succès compte-tenu de son positionnement. La voici qui subit une remise à niveau, la concurrence ne s’étant pas endormie. Suffisant pour rester au top ?

Technique

65687

La DS3 dispose d’éléments techniques bien connus, voire classiques. Etablie sur la plate-forme 2 de PSA (207, 208, C3…), elle repose à l’avant sur des jambes McPherson et à l’arrière sur un essieu de torsion. Sous le capot, le moteur 1,6 l THP fabriqué à Douvrin est déjà une vieille connaissance. Grâce à une pression d’injection directe augmentée (200 bars contre 120) et un turbo aux pales revues, il développe 10 ch que l’ancien 155, atteignant donc 165 ch à 6 000 tr/min. Le couple demeure à 240 Nm (dès 1 400 tr/min) mais un ‘stop and start’ apparaît. Conjugué aux frictions réduites à l’intérieur du moteur, par l’emploi de nouveau matériaux, il permet d’abaisser la consommation (5,6 l/100 km en moyenne absurde, pardon, normalisée, soit – 0,4 l/100 km), et donc les émissions de CO2 (129 g/km contre 139). Les performances progressent plus nettement : 218 km/h au maxi contre 214, pour un 0 à 100 km/h exécuté en 7,5 sec contre 8,1.

Rien de transcendant donc, et il en va de même à l’extérieur où la différence la moins peu notable concerne les projecteurs. Trompeusement dénommés ‘Full-LED’, ils associent en réalité deux technologies : LED en veilleuses, LED et xénons en codes, les deux s’intensifiant en pleins phares.

Au volant

ds3-cockpit

C’est par froid humide typique d’un décembre francilien que se déroule cet essai. On se les caille et ça glisse quoi. Je me réfugie dans l’habitacle, ma foi toujours aussi coquet, d’autant que j’ai à tester une version haut de gamme Ultra Prestige, donc le bandeau central de la planche de bord se revêt d’une sorte de cuir. Très agréable au toucher. Malheureusement, les plastiques du bas de la console sont durs et luisants, tandis que le coin supérieur des panneaux de porte s’avère très mal ébavuré. A ce niveau de prix… Autre défaut, le GPS, complètement dépassé. L’écran est petit, implanté trop bas et malgré cela, il n’est pas tactile. Apparemment, il sera bientôt remplacé par celui de la 208.

ds3-ville

Bien installé dans un siège enveloppant, et appréciant la position de conduite, je mets le contact au moyen d’une clé traditionnelle, ce que je préfère aux ineffables boîtier associés à de ridicules boutons. Le moteur s’éveille, et je m’élance dans Paris. D’emblée, je note et apprécie la bonne consistance de la direction ainsi que de la commande de boîte. En ville, le THP se révèle souple et progressif. Parfait pour ne pas s’énerver quand on voit les scooters faire n’importe quoi. L’amortissement apparaît vite bien tenu, ce qui se confirme sur autoroute. Pas de mouvements de caisse, bonne tenue de cap. L’insonorisation est convenable, mais sur un modèle à vocation un tant soit peu sportif comme celui-ci, que l’étagement de la boîte 6 est loooong ! On flirte avec les 150 km/h à fond de 3 (6 500 tr/min). Du coup, cela empêche la DS3, pourtant pas trop lourde, de se montrer aussi alerte qu’une Mito QV 170 par exemple.

ds3-route-arriere

C’est d’autant plus dommage quand les virolos parfois vicieux de la vallée de Chevreuse, la DS3 ne démérite pas. Précise, très bien amortie, elle profite d’une belle adhérence et apprécie de sauter de virage en virage. Elle sous-vire à la limite, rien de plus normal, et on corrige ce mouvement d’un lever de pied, ce qui a pour effet de faire bouger la poupe. Une jolie mobilité donc, même avec l’ESP branché, chose rare ! D’ailleurs, celui-ci autorise les demi-tours au frein à main (traditionnel) et se désactive complètement. Cela ne transfigure pas le comportement de la DS3, mais met en valeur sa motricité parfois un peu juste. Rien de rédhibitoire cela dit, car les liaisons au sol sont peaufinées. Il n’y a pas de programmes de conduite, mais je pense qu’il vaut mieux une voiture bien réglée que bien réglable. Quant aux freins, puissants, ils n’appellent pas de commentaires négatifs.

Face à la concurrence

ds3-feu-ar

Moteur et finition mis à part, la DS3 THP165 (de 22 450 € à 27 200 € en berline) s’avère plus convaincante qu’une Alfa Mito QV170 (24 990 € avec boîte TCT à double embrayage). Elle éprouvera plus de difficultés face à une Peugeot 208 THP155 XY (22 700 €) ou une VW Polo 1.4 TSI BlueGT 150 (22 800 €). Sauf que ces deux dernières n’ont pas exactement le côté chic de la DS3, qui ciblerait plutôt les Audi A1 TFSI COD 140 (25 600 €) et Mini Cooper S (25 000 €) si sa finition le lui permettait…

 

Pour le reste

active-city-brake

La DS3 peut recevoir un freinage d’urgence automatique : un capteur laser détecte l’obstacle et stoppe l’auto au tout dernier moment. Cela fonctionne jusqu’à 30 km/h, mais engendre un calage du moteur qui ne redémarre pas de lui-même.

ds3-champs

 

Essai Citroën DS3 THP165, retour en force ?
Moteur : 4 cylindres, 1 598 cm3, turbo CO2 : 129 g/km, Puissance : 165 ch à 6 000 tr/min Couple : 240 Nm à 1 400 tr/min Poids : 1 140 kg (6,9 kg/ch), Performances : Vitesse maxi : 218 km/h (constructeur), 0 à 100 km/h : 7,5 sec (constructeur) Prix de base : 22 450 € En vente : Maintenant
MOTEUR80%
COMPORTEMENT80%
QUALITE & DESIGN70%
CONFORT & PRATIQUE75%
EMOTION75%
Les +
  • Châssis bien peaufiné
  • Look sympa
  • Moteur performant
Les -
  • Finition perfectible
  • Boîte trop longue
  • Evolutions limitées
76%Note Finale
Note des lecteurs: (71 Votes)
50%

7 Réponses

  1. Hugo

    La gamme DS de Citroën est vraiment très réussite et elle se suffirait presque à elle même, petite remarque à propos du volant pas géniale sur une voiture qui se veut « chic », inspirez vous de la dernière TT, ou encore de la M4, ça c’est du volant !

  2. Rom

    Moi je l’aime beaucoup. Je trouve qu’elle valorise vraiment les productions françaises dénuées d’ordinaire de toute notion d’esthétisme et de plaisir!
    Il ne manque plus que le grain de folie!
    Pour le reste de la gamme, c’est vrai que la DS4 n’a pas beaucoup d’intérêt (et qu’on ne la voit pas beaucoup) mais la DS5 se vend plutôt pas mal! Et ce qu’elle perd en confort, elle le gagne en comportement, et ça, c’est primordial pour se positionner dans du HDG!

  3. PLUSQUELLEC Yann

    Je suis tout à fait d’accord avec Rom. Pour une fois que l’on a une production française qui suscite l’émotion, qui fait preuve d’un peu d’audace et de personnalité, tout le monde devrait applaudir, pour encourager, au lieu de dézinguer par principe. Les DS ne sont pas parfaites? Et alors? Elle sont parfaites, les concurrentes, peut-être?

  4. Rowhider

    Je la trouve sympa cette DS3, j’ai un collègue qui a l’ancienne version 156hp : c’est confortable même à l’arrière, de la place aux jambes, du confort dans les sièges.
    La finition est bonne là où y’a besoin, le châssis est bien équilibré : RAS. Bref, du bon boulot.
    Le moteur donne par contre un bruit un peu sourd lancinant aux vitesses légales : j’aimerai bien voir comment il chante sur du réseau secondaire 🙂

Laisser un commentaire