L‘Aston Martin V8 Vantage est-elle éternelle ? En N430 Roadster, elle délivre en tout cas une expérience de conduite très particulière…

 

Technique

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Pendant sa décennie d’évolution, l’Aston Martin V8 Vantage s’est régulièrement remise à niveau face à la concurrence, malgré une architecture objectivement dépassée sur le stricte plan technologique. Une boîte à double embrayage ? Un moteur à injection directe ?  N’y pensez pas, ça n’existe pas chez la marque de Gaydon. Face à la 911 Type 991, la F-Type V8 ou la toute dernière Mercedes AMG GT, la V8 Vantage compose toujours avec sa plateforme VH et son V8 atmosphérique dont la conception de base remonte au début du siècle. Sous le capot, le V8 délicieusement atmosphérique développe désormais 436 ch pour 490 Nm de couple, comme sur la précédente V8 Vantage S. Ce qui reste la valeur la plus élevée pour une Aston à moteur V8. Au dessus, il y a les versions V12.

 

Au volant

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Si la position de conduite s’avère bien jugée, si le choix raffiné des matériaux distille une ambiance incomparable, on ne peut oublier l’ergonomie douteuse et le GPS archaïque. Mais à la première pression sur la clé en cristal, la machine vous surprend et fait instantanément oublier ces peccadilles. Il grogne fort au réveil, ce V8. Plus fort que jamais même, quelles que soient les conditions. Dans le trafic marseillais, il gronde au ralenti et résonne sur les immeubles à la moindre accélération, à tel point que les passants sursautent – tous !- lorsque vous en rajoutez un peu. Pourtant l’engin reste civilisé grâce à des suspensions raisonnablement fermes et un environnement assez docile. Et lorsque vous passez sur le tarmac sinueux du Col de la Gineste vers Cassis, c’est le grand déluge de sensations. Même en Roadster (plus lourd de 80 kg que le coupé), la N430 surpasse largement la V8 Vantage normale en efficacité et fait preuve d’une rigueur exemplaire dans son comportement dynamique : très bonne consistance de direction, train avant très précis, roulis maitrisé, peu d’inertie et motricité rassurante. Très progressive dans ses réactions, la bête vous incite tout de suite à adopter une conduite franchement musclée, d’autant plus que les freins tiennent le rythme. Capote repliée à l’attaque de la route des Crêtes, l’accompagnement sonore du V8 4,7 l à l’échappement libéré (vraiment très libéré !) est un stimulant extraordinaire, même si le niveau d’accélération est en retrait par rapport à une 911 Carrera S ou une F-Type V8. Seulement, il y a cette foutue boîte robotisée (heureusement optionnelle). Lente et brutale en mode automatique, encline à la surchauffe quand on manœuvre pour se garer, elle ne devient tolérable que quand on la manie aux palettes.

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Mais alors, comment expliquer le coup de foudre persistant pour cette Anglaise compacte et trapue ? Après nos quelques 2 000 km abattus au volant de la N430 Roadster, on peut répondre encore plus distinctement. C’est le style de la bête, toujours aussi efficace et singulier dans le genre grand tourisme, c’est son caractère fascinant, mélange de sportivité, de radicalité mais aussi de bienveillance. C’est enfin son côté vintage qui, loin d’être un défaut, constitue au contraire un avantage en cette époque de voitures optimisées à mort pour réduire le CO2, ce qui se traduit trop souvent par des moteurs turbos moins réactifs que ce V8 ‘à l’ancienne’, des boîte longues et des sonorités banales, voire étouffées.

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Face à la concurrence

Battue par ces dernières en performances pures (en ligne droite, c’est net), l’Aston fait office de puriste grâce à sa mécanique simple mais très affutée. Juste une dernière chose : quitte à jouer les puristes, oubliez tout de suite la boîte séquentielle (optionnelle) dont la lenteur est parfois handicapante. C’est le seul élément vraiment hors d’âge dans cette machine, qui profite par ailleurs d’un tarif de vente un peu moins élevé que par le passé.

 

Pour le reste

Il faut bien l’avouer. Même à coté d’une F-Type Roadster V8, cette machine possède une présence toujours particulière. Et un caractère plus en finesse, aussi.

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Essai Aston Martin V8 N430 Roadster, pure...
Moteur : V8, 4 735 cm3, CO2 : 299 g/km, Puissance : 436 ch à 7 300 tr/min, Couple : 490 Nm à 5 000 tr/min, Performances : 4,8 sec (0 à 100 km/h), 305 km/h (constructeur), Poids : 1 690 kg (3,88 kg/ch), Prix de base : 127 822 €, En vente : Maintenant
MOTEUR80%
COMPORTEMENT90%
QUALITE & DESIGN95%
CONFORT & PRATIQUE70%
EMOTION95%
Les +
  • Comportement dynamique
  • Sonorité surprenante
  • Style et caractère
Les -
  • Boîte séquentielle hors d'âge
  • Equipement dépassé
  • Poids un peu élevé
86%Note Finale
Note des lecteurs: (40 Votes)
79%

4 Réponses

  1. Rom

    On ne va pas dire qu’elle n’a pas pris une ride parce que ce n’est pas tout à fait vrai mais il faut avouer que cette auto est toujours aussi désirable. Pourtant peu amateur des versions décapotables, cette roadster gonfle encore plus les épaules que la version coupé, déjà musclée. Incontestablement, cette Vantage (V8 Coupe ou Roadster) est la plus réussie de la gamme

  2. Yann PLUSQUELLEC

    Bien sûr, je n’ai conduit ni l’une, la N430, ni l’autre, la F Type V8. Mais sans l’ombre d’une hésitation, je choisis l’Aston, malgré ses défauts. Ou à cause de ses défauts. Parce qu’elle a une âme, une vraie personnalité, alors que l’autre n’est qu’un produit technologique aseptisé. Alors, oui, je sais, certains puristes pousseront des cris d’orfraie: « Comment? Aseptisée, la Jaguar ???!!! » D’accord, il convient de relativiser. On est bien là dans le haut du panier. Mais quand même. Moi, je la trouve moins « vraie », moins « nature », plus « fabriquée ». Plus performante, sans doute, mais on s’en fout, à ce niveau. C’est vrai qu’elle est belle. Mais l’Aston exhale la passion, c’est d’elle dont je suis amoureux, c’est comme ça, ça ne souffre pas la discussion.

  3. Rom

    C’est vrai que c’est une merveille. En roadster, ça ne fait pas l’ombre d’un doute: c’est l’Aston à 200%. Question coupé, c’est différent. Je ne peux pas être aussi affirmatif. La Jag est une brute épaisse doté d’un physique hors norme avec un caractère bien à elle. Et puis les Aston sont des gros tas de boue (pour rester poli). Prix des pièces et de l’entretien, réseau limité et surtout de gros problèmes de fiabilité mécanique et (plus grave et plus fréquent encore) électronique.

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