Essai Renault Mégane TCe 130 EDC, la vieille garde

La Renault Mégane refuse de devenir une vieille voiture dans la catégorie des compactes, elle gagne encore un restylage et adopte enfin une boîte double embrayage sur sa motorisation essence.

Technique
Arrivée sous l’ère Le Quément, la Mégane actuelle a posé ses roues en concession dès l’année 2008, avec un style très sophistiqué qui n’aura pas spécialement bien supporté le poids des ans. Même si la version RS est toujours restée une référence incontestée dans la catégorie des ultra-sportives compactes, le style de la Mégane est devenu obsolète au moment où Renault changeait son patron du style et accueillait Laurens van den Acker. Alors que l’auto a déjà connu son (léger) restylage de mi-carrière en 2012, le nouveau boss du design vient de lui redonner un coup de bistouri pour s’harmoniser avec le reste de la gamme et terminer sereinement sa carrière, dans une catégorie où les concurrentes sont toutes très récentes.

La Renault Mégane 2014 change sa face avant et gagne une calandre directement inspirée de la Clio 4, cette pionnière du nouveau design de la marque. Deux restylages dans une même carrière c’est assez rare, mais ici le second lifting est difficilement critiquable et apporte plus de simplicité et de dynamisme à cette auto qui doit affronter les dernières Peugeot 308 et autres Volkswagen Golf 7. Un restylage oubliant totalement l’intérieur, qui vieillit plutôt bien même si la finition est dépassée en certains points par ses nouvelles concurrentes.

Au volant
Nous nous sommes intéressés de plus près à la version TCe 130 de cette nouvelle Mégane, parce qu’elle propose pour la première fois le choix de la boîte à double embrayage maison sur une motorisation essence. On est certes loin du groupe motopropulseur de la Clio RS avec 1,2 litre de cylindrée, 130 ch et 205 Nm de couple, mais il y avait là de quoi revenir au niveau des meilleures compactes essence « économes » sur le papier.

Dans la réalité, cette combinaison permet d’en faire un commutateur très confortable. Dans son mode automatique, la boîte EDC dispose d’une gestion très bien calibrée pour se faire douce et discrète, même si les grosses accélérations au kick-down seront inévitablement accompagnées d’un fond sonore peu raffiné. Même sans amortissement piloté, le moelleux des suspensions reste d’un haut niveau, tout comme le comportement dynamique de la bête qui a de beaux restes après près de six ans de carrière.

Pour le plaisir sportif en revanche, il faudra repasser puisque le mode manuel de la boîte EDC (sans palettes) n’est qu’anecdotique et son temps de réaction dans ces conditions, pas au niveau des meilleures transmissions du marché. Il y a sans doute encore un peu de développement à faire, elle ne dispose pas encore du Stop & Start et présente (pour cette raison notamment) une consommation légèrement plus élevée qu’avec la boîte manuelle d’après le cycle NEDC.

Face à la concurrence
Malheureusement, la Mégane restylée ne bénéficie pas d’une tarification particulièrement attractive face à ses nombreuses concurrentes bien plus récentes de conception. Rien que dans le clan français, une Peugeot 308 e-THP 130 ch se négocie très légèrement moins cher à équipement égal, tout en présentant une consommation théorique et des rejets de CO2 inférieurs.

Pour le reste
Pas facile de rester dans le coup après autant d’années, dans un segment C aussi relevé. Toujours bien placée en matière de comportement routier, la Mégane passera à une toute nouvelle génération de modèle dans moins de deux ans.