Seat Leon Cupra sous les 8 minutes au Nurburgring : la Mégane R.S. enterrée ?

Renault Sport a ouvert le bal et déclaré la guerre à la concurrence en 2008 avec la désormais mythique R26-R.

8’17 » pour boucler un tour du Ring avec Vincent Bayle au volant, la traction la plus rapide de l’Histoire automobile. Et tous les modèles « R » d’arborer des stickers rappelant ce  temps canon.

Puis en 2011, la Mégane 3 R.S., emmenée par Laurent Hurgon, pilote essayeur Renault Sport, remet le couvert. L’exploit est de taille : 10 sec de moins, pour une auto 100 kg plus lourde que sa spartiate devancière, et surtout munie de pneus Bridgestone. S’ils représentent un excellent compromis routier sportif, ils sont loin de l’efficacité pure des Toyo R888 qui collaient littéralement la R26-R à la piste.

3 ans d’évolution technologie sur les trains roulants, les suspensions, les freins… et 10 secondes gagnées à la clef.

Et c’est à nouveau 3 ans plus tard, au sortir de l’hiver, qu’une « indiscrétion » fuite de chez nos confrères anglais de Top Gear : Seat serait parvenu à bousculer le leadership de Renault Sport sur le ring.

Et avec la manière : 7’58 », 9 sec de mieux que la tenante du titre (ça semble être le tarif pour 3 ans d’évolution), et la barre des 8 minutes qui vole en éclats. Après une Clio IV R.S. polyvalente et embourgeoisée, le glas de la domination française sur les compactes explosives aurait-il sonné ? La Seat Leon n’affiche pourtant pas des performances stupéfiantes pour la catégorie : 15 chevaux de plus qu’une Mégane 3 R.S., quelques kg de plus aussi, un couple tout à fait similaire… La « Hot hatch » ibérique, convaincante en tous points ( https://www.speedfans.fr/2014/02/14/essai-seat-leon-cupra-280-la-totale/ ) semble être une sportive aboutie, mais ne propose rien de réellement révolutionnaire. Rien qui vaille 10 secondes.

Que les plus chauvins d’entre nous se rassurent : Cocorico ! Ce temps canon reste un peu le notre, puisque c’est Michelin qui a fourni les gommes utilisées pour cette démonstration. Des Pilot Sport Cup 2, fleuron de la gamme sport / route du manufacturier Français. Le pneu qui a aidé la Porsche 918 à casser la barre des 7 minutes sur la même Nordschleife. Des pneus disponibles en Option sur la Leon Cupra R.

Comparés aux Bridgestone RE 050A qui chaussaient la Megane R.S. Trophy, le compromis proposé par Michelin n’a qu’un objectif : l’efficacité. Moins de polyvalence, moins prévenant sur le mouillé, moins d’espérance de vie… Mais des passages en courbes avec quelques km/h de plus, des freinages un peu plus tardifs, quelques chevaux de plus passés au sol en sortie de virage. Gageons qu’avec un pneu aussi radical, la Mégane 3 R.S. saurait améliorer sensiblement son chrono initial.

N’oublions pas non plus l’homme qui se cache derrière la machine. Si Laurent Hurgon est un excellent pilote d’essais, un fin metteur au point, capable d’aiguiller une équipe d’ingénieurs pour transformer une berline polyvalente et sage en bête de circuit, il a face à lui un champion espagnol de Formule Ford, de Super-Tourisme puis de GT : Jordi Gené. Un pilote qui a dans les pattes les 4 premières saisons de WTCC. Un professionnel de la Berline sur circuit, qui, s’il ne dispose sans doute pas du savoir-faire de mise au point de notre recordman Français, a dans sa bottine une pointe de vitesse acquise sur les grilles de départ et dans les pelotons du monde entier. Quand il s’agit d’aller chercher les dernière dixièmes, ce genre d’expérience peut faire la différence.

Avec un poil d’optimisme, souhaitons alors que cet exploit de Seat ne soit pas la fin d’une époque, mais le début d’une rivalité, c’est ainsi que naissent les légendes.

Messieurs les hommes au losange, montrez-nous de quoi est capable une Mégane R.S. bien menée, débarrassée de quelques kilos et chaussée comme une sprinteuse, nous nous régalons d’avance. Et si Opel ou Ford avaient des velléités de se joindre à la bataille, deux fous de plus devraient d’après le proverbe nous permettre de rire davantage !