Faute de vraie nouveauté dans sa gamme, Abarth recourt à des séries limitées très exclusives pour attirer le chaland de préférence fortuné. Exemple avec cette 595 50ème Anniversaire, forte de 180 ch tout de même et limitée à 299 exemplaires. Alors, gadget onéreux ou vraie petite bombe ?

Technique
Evolution sportive de la Fiat 500, l’Abarth 595 s’équipe du bloc 1.4 T-Jet, ici préparé à 180 ch, comme sur la 695 Tributo Ferrari, dont elle reprend les jantes. Doté d’un turbo Garrett 1446 (mais pas de la commande Multiair), ce moteur prodigue un couple

Abarth-595-moteur

En tout cas, cette mécanique permet à la puce italienne de pointer à 215 km/h, tout en passant de 0 à 100 km/h en 7,4 sec, soit respectivement 6 km/h de plus et 0,5 sec de moins que la 595 Competizione, se ‘limitant’ à 160 ch. Les émissions de CO2 s’élèvent à 151 g/km en moyenne, avec une consommation mixte de 6,5 l/100 km.atteignant 250 Nm à 3 000 tr/min en mode ‘Sport’. Il s’attèle exclusivement à la boîte C510 robotisée à 5 rapports et un seul embrayage seulement. Pourquoi pas la TCT et son double-embrayage ?

Côté suspension, la 50ème Anniversaire adopte 4 amortisseurs Koni avec valve FSD, des jambes McPherson à l’avant, un essieu de torsion à l’arrière et deux barres antiroulis. Les 4 disques perforés (305 mm à l’avant, 240 mm à l’arrière) se voient mordus par des étriers flottants (équipés de plaquettes hautes performances) tandis que les jantes de 17 se chaussent de pneus en 205/40. Enfin, un dispositif électronique TTC se charge de répartir le couple sur le train avant, un peu à la manière d’un différentiel à glissement limité.

Sur route

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En fait de route, c’est le circuit d’essai de Balocco, en configuration 3 km, qui nous servira pour tester la 595. Très lisse, il allie des virages serrés et une courbe très rapide.

A bord, on est frappé par les couleurs vives de l’habitacle : bandeau de planche de bord, accoudoirs et partie centrale de la sellerie (en cuir) rouges, surpiqure, appuie-têtes et flancs des sièges blanc, pédalier alu, casquette de compteurs en cuir, plaque ’50° Anniversario’ au pied de la console centrale, volant doté d’un repère de braquage aux couleurs du drapeau italien : on en prend plein les mirettes.

Devant soi, on retrouve le gros cadran regroupant le compte-tours, le tachymètre et l’ordinateur de bord, flanqué à sa gauche de la jauge de turbo. Joli, mais pas d’une lisibilité idéale. S’il soutient bien, le siège demeure un implanté un peu trop haut, tandis que le volant ne se règle pas en profondeur. En ressort une position de conduite curieuse, mais on a vu bien pire.

 

 

 

Abarth-595-tableauUn ronronnement sympathique signale que le moteur s’est éveillé, j’appuie sur la touche 1 apparaissant sur la platine remplaçant le levier de vitesse, je sélectionne le mode ‘Sport’ et m’élance. Mollement en raison de la paresse initiale de l’embrayage. La rampe d’accès à la piste de Balocco compte quelques trous et bosses qui révèlent l’inconfort marqué de la suspension : ça saute ! La direction, quoique affermie, n’offre pas une grande consistance mais jusque-là, les rapports se sont enclenchés avec suffisamment de célérité. Coup d’œil dans le rétro, j’enfonce l’accélérateur. Souple à bas régime, le moteur s’éveille carrément à 3 000 tr/min, prodiguant une poussée très agréable, dans une musique rauque dont je ne me lasse pas. Il grimpe allègrement jusqu’à 6 000 tr/min, s’essouffle un peu ensuite mais ne ‘rupte’ qu’à 6 700 tr/min. Assurément, avec son effet turbo marqué, il ne manque ni de peps, ni de caractère ! Au premier freinage violent (la pédale un peu molle ne facilitant pas le dosage), mauvaise surprise : si la décélération est efficace, l’arrière louvoie sacrément ! Et les warnings clignotent frénétiquement. On comprend que l’ESP ne soit pas déconnectable… La direction offre peu de ressenti mais permet de placer avec une précision suffisante le train avant, doté d’un bon grip, mais en sortie, il s’agit de doser la réaccélération car l’électronique est capable de couper l’alimentation si elle détecte un tant soit peu de patinage. Une gestion plus fine serait la bienvenue, d’autant qu’au lever de pied, en appui, on sent la poupe prête à déboîter, donc on pourrait s’en servir pour aider l’auto à tourner. Mais vu l’empattement très court et la vitesse maxi élevée, on se dit que le compromis trouvé par Fiat, euh, Abarth, concilie correctement fun et sécurité. Surtout que la 595 va vite : on se retrouve à 180 km/h à fond de 4, avant d’enclencher la 5 une fois inscrit dans la longue courbe qui mène sur la ligne droite finale du circuit. On garde alors pied au plancher tout le long, et avant de revenir sur le 1er virage, je note que le compteur indique plus de 210 km/h. Le petit moteur étonne vraiment par ses ressources ! Plus tard, je teste une 595 Turismo 160 ch : elle pousse un peu moins fort mais franchement, je préfère sa commande de boîte manuelle, même si elle est un peu inconsistante : la robotisée de la 50ème Anniversaire engendre de grosses ruptures de couple si on passe le rapport supérieur sans lever légèrement le pied à haut régime, modifiant l’assiette de la voiture. Elle distille bien un plaisant coup de gaz au rétrogradage, mais en usage circuit, elle chauffe et l’embrayage finit par pâtir de réactions brutales… Heureusement, les palettes s’avèrent bien réactives, mais impossibles à manœuvrer en virage serré car trop courtes.

Abarth-595-tunnel

Au final, la 595 50ème Anniversaire apparaît gorgée de caractère, performante et bonne freineuse, tout en profitant d’une adhérence de bon niveau mais sa boîte robotisée imposée nuit à l’agrément de conduite, tandis que son châssis minuscule impose des compromis difficiles pour concilier amusement, confort et sécurité.

Face à la concurrence
Vu son prix astronomique (34 880 € !) la 595 50ème Anniversaire est plus à considérer comme un coup de cœur pour gens riches que comme une offre rationnelle pour amateur de petite sportive. Les premiers se réjouiront que de par sa production limitée à 299 exemplaires (15 pour la France) et sa présentation spécifique (peinture blanche mate, logo sur le capot et écussons faits à la main) elle sera vite considérée comme un objet de collection. Les seconds se rabattront sur une 595 Competizione manuelle à 23 800 €, presque aussi performante et certainement plus amusante. Ou une Mini Cooper S à 25 000 € (184 ch), nettement plus rigoureuse mais moins exclusive.

Pour le reste
L’appellation ‘595’ fait référence à la cylindrée de la 1ère Fiat 500 préparée et vendue par Abarth en 1963, la… 595, forte de 594 cm3. Avec ses 27 ch, elle atteignait 120 km/h.
La 50ème Anniversaire sert aussi à annoncer qu’Abarth va développer un département ‘Fuori Serie’, ‘hors série’ en français, où l’on pourra se personnaliser sa bombinette : moteur, suspension, coloris, revêtements internes, etc.

Abarth-595-piste

 

Essai Abarth 595 50ème Anniversaire, t’as le look cocotte
Moteur : 4 cylindres, 1 368 cm³, turbo CO2 : 151 g/km Puissance : 180 ch à 5 500 tr/min Couple : 250 Nm à 3 000 tr/min Vitesse maxi : 215 km/h (constructeur) 0 à 100 km/h : 7,4 sec (constructeur) Prix de base : 34 880 € En vente : Maintenant
Moteur90%
Comportement70%
Qualité et design75%
Confort et praticité50%
Emotion80%
Les +
  • Moteur
  • Présentation
  • Vivacité
Les -
  • Prix !
  • Amortissement
  • Boîte robotisée dépassée
73%Note Finale
Note des lecteurs: (48 Votes)
58%

3 Réponses

  1. Miki

    Il serait temps d’évoluer un peu chez Fiat!
    En tout cas elle est vraiment hors de prix pour ce qu’elle apporte au final! Et l’intérieur est vraiment affreux et de mauvaise qualité!

  2. Hug

    J’ai essayé une tributo Ferrari qui ne doit pas être très différente de cette version et je me suis éclaté. C’est vivant, la boîte est sympa, le moteur monte dans les tours et elle n’était pas inconfortable.
    La ligne est indémodable, l’intérieur n’est pas de mauvaise qualité, les plastique ne sont pas « moussés », ok, mais l’ambiance est là et la qualité aussi. Les 3 Fiat 500 passées entre les main de mon épouse et de mes enfants peuvent en témoigner !
    Abarth aurait tord de se priver de ce type de série spéciale.

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