Pourquoi l’Alfa 4C n’est que 4 sec plus rapide que la Mégane R.S. 265 sur la Nordschleife ? (vid)

Une fiche technique atypique, qui fait rêver les amateurs de sport automobile : châssis en carbone à la rigidité inégalable, amortisseurs et barres antiroulis très fermes, moteur turbocompressé de 240 ch implanté en position centrale arrière, boite de vitesses à double embrayage, assurément une bête de piste !

Mais tout récemment, Horst Von Saurma a mesuré la dernière née de chez Alfa dans l’Enfer Vert, la boucle nord du Nürburgring et ses 20 kilomètres de courbes rapides : 8’04 ». Seulement 4 secondes plus rapide qu’une Mégane R.S. 265, plus lourde, plus polyvalente et pourtant affichée 20 000 € moins cher. Faut-il s’émouvoir de ce résultat, autrement dit la 4C tient-elle son pari ?

Commençons par regarder du coté de Lotus, la référence du segment des coupés 2 places minimalistes : la nouvelle exige S, forte de 350 ch, claque un superbe 7’53 » aux mains du même Horst Von Saurma. 110 ch de plus pour seulement 10 secondes de mieux que la 4C. Autrement dit, sur le Ring, la moindre seconde gagnée, à pilote équivalent, est en elle-même un exploit. Et Horst Von Saurma est l’un des grands spécialistes mondiaux du Ring, nul doute qu’il à su tirer de la 4C le maximum de son potentiel.

Considéré sous cet angle, 4 secondes de mieux, c’est déjà très bien ! Surtout que celle à qui on compare la 4C n’est pas n’importe quelle auto : aboutissement de près de 10 ans de développement depuis la première Mégane Renault Sport, un différentiel à glissement limité, des disques de frein plus grands que ceux d’une Porsche 911, un châssis référent dans sa catégorie, tout sur cette Mégane est optimisé pour lui faire claquer des temps.

Il convient également de rappeler que le Nürburgring n’est pas un circuit comme les autres. Avec environ 8 minutes pour un peu plus de 20 kilomètres, cela nous donne une vitesse moyenne supérieure à 150 km/h. Au ring, pas d’épingle où on hésite à remettre la première, ici tout va très vite. Avec un tracé favorisant à ce point les courbes rapides, la puissance pure prend autant d’importance que le rapport poids / puissance, cher à Colin Chapman. Et dans cet Enfer Vert bordé de rails, le comportement d’une traction permet bien plus de fantaisies : un autre « Colin » célèbre pour ses passages musclés en rallye avait pour devise « if in doubt, flat out ! », un adage qui convient bien à la Mégane. Rester à fond dans une longue courbe, c’est, au pire, un léger sous-virage qui apparaît et se maîtrise facilement. Avec un coupé propulsion à moteur central, un peu plus de prudence s’impose, et les conséquences d’une perte de motricité sont plus risquées, et se paient cash au chrono. D’ailleurs lors du VLN, le championnat d’endurance du Nürburgring, une fois passées les Porsche Cup, SLS AMG et Audi R8 d’usine, on voit régulièrement des Seat Leon Supercopa, des Astra OPC ou des Clio CUP venir damer le pion des GT.

Pari réussi donc pour le retour d’Alfa Romeo sur la scène sportive, qui se paye le luxe de battre l’une des références du Ring, pour preuve, si l’on regarde la feuille des temps, 8’04 », c’est le chrono d’un Porsche Cayman S de 295 ch, aux mains d’un certain Mr Röhrl…