La série 60 s’offre une remise à niveau et adopte de nouveaux moteurs 4 cylindres, dont un prometteur T6 de 306 ch.

Technique

Avec 50 % des ventes, la série 60 (S, V, XC) représente un choix stratégique primordial pour Volvo, une marque qui cultive à merveille sa position entre constructeurs généralistes et premiums. L’ensemble de cette gamme vient de bénéficier d’un restyling conséquent, traitant à la fois le design extérieur (calandre élargie et chromée, boucliers plus agressifs à l’avant et peints à l’arrière, phares redessinés, capot sculpté en V, sorties d’échappement rectangulaires, jantes différentes), ainsi que l’intérieur avec une ambiance davantage feutrée et des sièges plus enveloppants. Petits effets, grande cause, la suédoise semble mieux posée sur la route.

Cette remise à niveau s’accompagne, aussi et surtout, de l’introduction d’une toute nouvelle génération de motorisations Drive-E, destinée à marier plaisir de conduite et respect de l’environnement. Alléchant sur le papier… Pour ce faire, Volvo a élaboré des blocs à quatre cylindres (essence et diesel), totalement nouveaux, plus compacts, plus légers et plus sobres, affichant des puissances comprises entre 120 et 306 ch. Evidemment, cette dernière a particulièrement retenu notre attention et nous sommes partis à l’assaut du col de Vence au volant d’une berline S60 T6.

L’appellation T6 a toujours représenté la configuration ultime de la famille. Ici, cette version reprend une solution en vogue dans les années 80, avec la combinaison d’un turbo et d’un compresseur. Ces deux sources de suralimentation complémentaires permettent de disposer à tous régimes d’un couple et d’une puissance maximum. Ainsi, le couple maxi (400 Nm) est obtenu dès 2 100 tr/min, tandis que la puissance s’obtient à 5 700 tr/min. Afin de profiter pleinement de la cavalerie, une boîte automatique Geartronic à huit rapports et une direction électrique complètent la donne. L’utilisateur peut choisir entre plusieurs types de suspension : Dynamique, le mode retenu par l’importateur ou les options Confort (gratuite) ou Sport (480 €). Autre possibilité, le système électronique Four-C qui regroupe les trois propositions et permet de déterminer à la carte le programme. Voilà pour la théorie, reste la pratique.

Au volant

Contact : le moteur émet un son rauque et fait davantage penser au chant émis par un six-cylindres. Pas de soucis au niveau de l’ergonomie : le volant tombe bien en mains tout comme les palettes, tandis que les sièges assurent un bon maintien latéral.

Vence et ses bouchons franchis, nous voilà au pied du mur. L’ascension du col va rapidement révéler quelques faiblesses. D’abord, la T6 s’avère lourde à manier (1,6 tonne sur la balance) et révèle une inertie désagréable, d’autant plus que la direction, trop démultipliée, impose des corrections du volant en sortie de virage. Autre handicap, la boîte, par ailleurs plutôt bien étagée s’avère d’un maniement lent par rapport à une S-Tronic et ne permet pas d’exploiter à fond les possibilités du moteur. Dommage, car la motricité se montre plutôt satisfaisante.

Néanmoins, il faut rapidement se rendre à l’évidence, la T6 n’a rien d’une véritable sportive et la puissance annoncée n’est qu’une vitrine. En fait, cette auto est plaisante et performante mais sans plus, d’autant que les freins demandent vite grâce. En revanche, sur grands axes et autoroutes, elle se comporte comme une routière de bon rang et procure un excellent confort.
La S60 T6 affiche donc sur le papier des chiffres prometteurs et laisse augurer un comportement sportif. Malheureusement, il y a loin de la coupe aux lèvres et cette berline demeure plus bourgeoise que dévergondée.

Face à la concurrence

Volvo-France propose ce véhicule avec trois niveaux de finition. L’offre démarre avec la l’appellation R-Design, la plus sportive (voir un peu plus bas), hélas non disponible lors de notre essai. Sous cette définition l’auto s’habille d’un bouclier avant différent, d’un diffuseur arrière et reçoit des jantes de 19 pouces. L’habitacle fait également l’objet d’un traitement spécifique et intègre pédalier sport, seuils de portes chromés, volant et sièges sport, planche de bord ton acier, pavillon anthracite, etc, le tout pour 47 310 €, un tarif plutôt compétitif.

Pour le reste

Fidèle à la tradition Volvo, la dernière née embarque de nombreux équipements destinés à améliorer la sécurité des occupants et des autres usagers de la route. Ainsi, elle peut disposer d’un système détectant les cyclistes ; autre innovation, les feux de route actifs AHB, permettant de continuer à rouler en feux de route sans éblouir les automobilistes venant en face. Voiture de son époque, la S 60 bénéficie du système Sensus qui connecte le conducteur à sa monture et au monde qui l’entoure.

 

La S60 R-Design offre une silhouette plus agressive et un habitacle à connotation sportive :

Essai : Volvo S60 T6 Summum, l’allumeuse suédoise
Caractéristiques Moteur : 4 cylindres, 1 969 cm3, turbo et compresseur CO2 : 149 g/km Puissance : 306 ch à 5 700 tr/min Couple : 400 Nm de 2 100 et 4 500 tr/min Vitesse maxi : 230 km/h (constructeur) 0 à 100 km/h : 5,9 sec (constructeur) Prix de base : 47 310 € (R-Design) En vente : Maintenant
Moteur75%
Comportement70%
Qualité & Design80%
Confort & Pratique80%
Emotion40%
LES +
  • Silhouette plaisante
  • Prix compétitif
LES -
  • Comportement globalement décevant
  • Manque de sportivité
69%Note Finale
Note des lecteurs: (11 Votes)
66%

10 Réponses

  1. Billy Budd

    Je vous trouve énervants à force de vouloir voir des voitures de sport partout. Si je veux une dévergondée, comme vous dites, je ne cherche pas chez Volvo ! Les qualités d’une Volvo sont ailleurs. Je lui demande juste de se comporter en bonne routière, plutot élégante, sure et confortable. What else? A quoi cela peut-il servir d’avoir une berline familiale de 5ooch ? Arrétez! Si, à Speedfans, votre truc c’est le sport, et pourquoi pas, essayez des voitures de sport, mais pas des Volvo ! Ou alors, adaptez vos critères de jugement et cessez de vous comporter en Ayatolahs intégristes du drift ! Une Volvo S60 ne sera jamais une Alfa 4C, mais n’en est pas moins une excellente voiture!

  2. Stéphane Schlesinger

    En même temps, si une berline de 306 ch n’offre pas un minimum de vivacité comportementale, autant la prendre avec un gros mazout qui offrira des reprises comparables en usage courant, consommera moins, se révèlera plus confortable et coûtera moins cher. C’était déjà ce que je m’étais dit lors des premiers essais de la S60, où j’avais trouvé la version D5 finalement plus convaincante que la T6.

  3. lebarje

    et puis si on cherche une volvo délurée autant aller voir la C30 polestar. perso j’aime bien volvo notamment à cause du design intérieur qui tranche vraiment avec la concurrence germanique toujours fadasse.

  4. Speed

    Un déplacoir anémique de 306ch!!! Voilà bien une des plaies de l’automobile moderne, finalement le titre « allumeuse » de l’article lui sied bien, de la forme mais pas de fond!!! A quand l’essai des piquantes versions (certes pas importés dans nos contrées) Polestar des C30 et S60???

  5. Rom

    Dommage que Volvo se mette à motoriser toute sa gamme en 4 cylindres au fur et à mesure du temps.

    C’était auparavant une differenciation qui apportait beaucoup au constructeur en terme de notoriété.

  6. Stéphane Schlesinger

    Les premières directions assistées hydrauliques suscitaient les mêmes critiques les systèmes électriques actuels. Il ne faut donc pas s’inquiéter, les directions ratées comme celles de Mégane II appartiennent au passé, on va très vite retrouver des toucher de route du meilleur niveau.

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