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Essai : Renault IV R.S. 200 Cup sur circuit

Comme promis lors de notre essai routier de la Clio IV R.S. 200 EDC, nous vous proposons celui de la version Cup sur circuit. Il s’agit de la piste de Guadix, située dans la région de Grenade. Malheureusement pour nous, la météo était à la pluie ce matin. Ou heureusement ? La piste, relativement peu utilisée le reste de l’année s’est transformée en patinoire ou presque, car l’eau, en se mélangeant aux résidus de gommes et d’huile incrustés dans le bitume crée une pellicule extrêmement glissante. En outre, la température ambiante ne dépasse pas 6°C. Alors oui, il ne sera pas question de claquer un chrono ni même d’évaluer l’endurance des freins. En revanche, et c’est là l’intérêt, on se retrouve dans des conditions idéales pour tester les limites d’adhérence du châssis à des vitesses relativement faibles et pour mettre la Clio dans des situations de dérive difficiles à obtenir par temps sec.

Cette fois, nous disposons de R.S. équipées du Pack Cup (600 €) reconnaissable aux étriers de frein rouges ainsi qu’aux jantes noires en 18 pouces (pneus Dunlop Sport Maxx en 205/40). Ce pack apporte aussi des suspensions abaissées de 3 mm dotées de ressorts durcis de 27 % à l’avant et 20 % à l’arrière. Pour leur part, les amortisseurs conservent leurs butées hydrauliques.
Nous voici sur la ligne de départ du petit circuit. Cette fois, je vais passer en mode Race. Procédure : pied sur le frein, on passe le levier de vitesses sur la grille manuelle puis on maintient enfoncée plusieurs secondes la touche R.S. Drive au pied dudit levier. Au tableau de bord, un voyant indiquant la désactivation de l’ESP s’éclaire.
Pour m’élancer, après un tour de reconnaissance, j’utilise la fonction Launch Control du système. Pied sur le frein, on tire les deux palettes en même temps, puis on enfonce l’accélérateur et enfin en on relâche le frein. Le moteur grimpe en régime, les embrayages se relâchent d’un coup, les roues patinent (sol gras oblige), je soulage les gaz et zou ! La Clio atteint très vite sa zone rouge et là, surprise, la boîte conserve le rapport engagé. Enfin ! J’enclenche la seconde avec la palette de droite qui, surprise, a gagné en réactivité. De plus, le changement de vitesse s’opère désormais en 150 ms, contre 160 ms en mode Sport et 200 ms en mode normal. Il aura fallu toute cette procédure pour que l’EDC donne enfin toute satisfaction en usage sportif, et un VRAI mode manuel.

Pas de blague sur le premier virage, rapide, où je relâche le frein tôt après l’inscription. En revanche, sur le droite serré qui suit, je fais exprès de garder longtemps un peu de freinage, et hop, la poupe survire joyeusement. Je tarde un peu à contrebraquer et me retrouve à l’équerre. Là, on s’amuse ! Dans les autres virages, je m’habitue rapidement à ce train arrière joueur et en profite pour m’en servir pour placer rapidement la Clio dans le sens de la sortie afin d’accélérer tôt les roues droites. C’est en fait un jeu d’enfant, la voiture obéissant précisément à ce que fait non pas le pied droit mais gauche. J’aurais aimé une pédale de frein plus ferme et informative (un peu comme celle de l’ancienne Clio R.S., mais ne le répétez pas au staff Renault), cela dit, en l’état, la consistance s’avère satisfaisante.

Pour le reste, le train avant résiste longtemps au sous-virage (plus que celui de l’ancienne R.S., à croire le pilote essayeur de cette dernière), le moteur relance efficacement la voiture même à bas régime et sur des freinages forts (j’arrive à environ 170-175 km/h au bout de la courte ligne droite) la poupe a tendance à louvoyer, comme sur la précédente R.S. Mais pour avoir testé cette dernière sur le circuit du Luc, dans le Var, par temps sec, je peux certifier qu’elle n’a pas besoin d’une piste humide pour survirer. Une inscription marquée sur les freins avant un virage serré suffit. Corollaire, la III impose un pilotage propre (freinage roues droites quasi obligatoire quand l’ESP est débranché) quand la IV pardonne plus facilement les maladresses et décroche de la poupe plus progressivement (sur le mouillé qui plus est). J’aurais aimé tester la IV Cup sur le sec pour établir une vraie comparaison, ainsi que pour juger de sa suspension durcie ailleurs que sur cette piste très lisse, mais les circonstances en ont décidé autrement. Il n’en demeure pas moins que les deux sessions se sont révélées très, très amusantes et ont quelque peu rehaussé mon opinion au sujet de la Clio IV R.S.

De plus, ces versions Cup disposaient du RS Monitor 2.0 (250 €) : à mon sens, un must. En effet, on y découvre une foultitude d’informations concernant la mécanique : température d’eau, des embrayages et de l’air de l’admission, pression du turbo… Plus tout ce qui concerne le pilotage : pression de freinage, angle de braquage, g latéraux, couple à la roue… Mieux, on peut se connecter sur un site Renault Sport (pas encore finalisé) pour uploader toute la télémétrie relevée par le Monitor et voir l’animation de son run sur une représentation du circuit. Pas fondamental mais distrayant.
Renault Sport ne cache pas que des évolutions de la Clio IV R.S EDC sont à attendre : retour du pivot découplé, étriers à 6 pistons et montage d’un vrai différentiel à glissement limité ? La balle est dans le camp du constructeur, surtout que s’équipant d’un turbo, cette Clio verra sa puissance très vite augmentée par les amateurs…

S.S.



Images datant de la semaine dernière, où le temps était au beau fixe.

Essai : Renault IV R.S. 200 Cup sur circuit
Caractéristiques Moteur : 4 cylindres, 1 618 cm³, turbo CO2 : 144 g/km Puissance : 200 ch à 6 000 tr/min Couple : 240 Nm de 1 750 tr/min 0 à 100 km/h : 6,7 sec (constructeur) Vitesse maxi : 225 km/h (constructeur) Prix de base : 25 190 € En vente : Maintenant
Moteur75%
Comportement85%
Qualité & Design70%
Confort & Pratique70%
Emotion80%
LES +
  • Performances
  • Confort
LES -
  • Moteur trop linéaire
  • Pas de boîte manuelle
76%Note Finale
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