Voici notre essai exclusif de la Pagani Huayra où nous allons enfin découvrir si elle se montre encore plus aboutie (est-ce possible) que sa prédécesseure Zonda.

La Huayra (prononcez « Waïra ») est un modèle très important pour ce petit constructeur très spécialisé en supercar qu’est Pagani. Après l’avoir examinée sur les pages des magazines, détaillée sur les sites internet et aperçue à l’occasion de quelques salons, la voici enfin disponible entre nos mains fébriles pour un essai. Si d’aventure vous étiez tenté de la ranger auprès de votre voiture de tous les jours dans votre garage, sachez qu’il vous en coutera autour de 850 000 € et une bonne dose de patience. En effet, le constructeur a déjà enregistré environ une centaine de commandes, et bien qu’un nouvel atelier de construction flambant neuf doit être livré dans le courant de l’année prochaine, Pagani ne prévoit pas de produire plus de quarante exemplaires par an environ. Technique Par où commencer à ce chapitre ? La Huayra possède une structure monocoque centrale réalisée en carbone-titane (de la fibre de carbone tissée avec des brins de titane pour obtenir une meilleure rigidité avec un poids minime). La transmission est assurée par une boite automatique séquentielle à sept rapports taillée pour la course et montée derrière un bloc d’origine AMG 12 cylindres en V, de 5980 cm3 à carter sec, suralimenté par deux turbocompresseurs et qui développe 700 chevaux pour un couple de 1000Nm.  Elle dispose d’une aérodynamique évolutive grâce aux éléments mobiles avant et arrière qui améliorent la stabilité ainsi que le freinage tout en limitant en permanence la friction avec l’air. Les freins sont en céramique, et la suspension est reliée au châssis avec des cadres en acier semi-chrome molybdène qui fournissent un maximum de rigidité et un poids minimum, aidant à dissiper l’énergie à l’impact.

Ce moteur turbocompressé et la boite transversale intelligente sont peut être les deux aspects les plus controversés de cette Huayra alors que l’âme de la Zonda résidait dans son énorme V12  7,3L atmosphérique. Est-ce que les turbos allaient à coup sûr marquer la fin de la sonorité enivrante du V12 et sa rapidité de réponse à l’accélération ? Et dans un monde empli de boite à double embrayage ultrasophistiquée à l’instar de celle de la Veyron, le gain de poids engendré par l’utilisation d’une boite Xtrac à « simple » embrayage n’était-il pas cher payé au souvenir de l’agrément dégagé par la transmission de la Zonda ? Peut-être. Il n’empêche que 730 chevaux, 1000 Nm (!) et 1 350 kg à vide sont des données qui laissent peu de doutes quant à la nouvelle philosophie de la Huayra. Au volant Seriez-vous surpris de lire que le pilotage de la Huayra est tout à fait extraordinaire ? L’émotion commence dès que vous ouvrez la porte « papillon » et apercevez l’incroyable intérieur du cockpit. Certains pourront trouver le décor un peu chargé, mais lorsque vous vous glissez dans le siège conducteur, ce genre de pensées vous quitte instantanément et un large sourire vous fend inévitablement le visage. La position de conduite est bien évidemment parfaite et les matériaux nobles et somptueux : titane, cuir, fibre de carbone…

Une fois réveillée la salle des machines, on se rend compte que le V12 est moins musical que dans la précédente Zonda, avec une sonorité plus caverneuse. Le comportement reste souple, mais on a le sentiment que c’est un peu plus lourd, en tout cas moins agile qu’avant. Certains détails qui surprenaient dans la Zonda sont ici un peu émoussés. Néanmoins, cela signifie que la Huayra est plus facile à appréhender et dans un certain sens, plus accessible. La boîte est excellente, mais ne parvient pas à être aussi onctueuse lors d’accélérations « pied au plancher » qu’une à double embrayage. Commencez à la titiller un peu et la Huayra vous fait immédiatement oublier toutes ces remarques. Le moteur est tout simplement hallucinant et la réponse à l’accélération incroyablement rapide pour une auto turbocompressée. En ce qui concerne les performances, vous aurez besoin d’une Veyron pour aller plus vite. Elle est presque trop rapide et l’incroyable équilibre permet d’exploiter toute la plage de puissance de l’auto qui arrive continuellement sans jamais faiblir. On décèle un léger sous-virage en courbe, et c’est exactement ce dont on a besoin avec 1000 Nm de couple en réserve sous le pied droit, et si vous vous sentez le courage (la folie ?) il est possible de corriger cela en plaçant l’auto en léger survirage, tout en gardant à l’esprit qu’à la vitesse que ce bolide atteint, le moindre coup de volant prend des proportions démesurées…

Le châssis est réellement très progressif, c’est la rage du moteur qui lui donne une vivacité certaine. Heureusement, le contrôle de stabilité est excellent et il est possible de varier entre les modes Auto, Confort et Sport grâce au bouton situé sur la colonne de direction, ce qui agit également sur l’accélération, ainsi que la gestion de la boite. Le mode Sport est idéal et parfaitement calibré sur le sec. Face à la concurrence C’est une voiture très difficile à classer. Elle est peut-être un peu moins agile et viscérale que la Zonda mais elle a un sacré talent. Elle est presque aussi rapide qu’une Veyron, en étant une propulsion, donc plus amusante, mais moins nerveuse qu’une Carrera GT. Non, la Huayra est une supercar en elle-même, elle créé son propre style en étant tout à la fois intense et luxueuse, et elle sait étonner lorsque vous apercevez la danse des éléments aérodynamiques actifs en roulant. Suivre la ligne de la Zonda n’est pas chose facile, mais il a fort à parier qu’elle bénéficiera elle aussi de la même vénération dans les années à venir.

Essai : Pagani Huayra
Caractéristiques techniques Moteur : 12 cylindres en V turbocompressés 5 980 cm3 Puissance : 730 chevaux à 5 800 tr/min Couple : 1000 Nm à 2 250 tr/min CO2 : NC Boite séquentielle 7 rapports Vitesse maxi : 370 km/h 0 à 100 km/h : 3,5 seconde Consommation : NC Prix : environ 850 000 €
Moteur95%
Comportement95%
Qualité & Design90%
Confort & Pratique55%
Emotion100%
LES +
  • Merveilleuse
  • Moteur très coupleux
LES -
  • Prix
  • Délais de livraison
87%Note Finale
Note des lecteurs: (18 Votes)
90%

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