C’est trois jours durant, et sur des montures variées, que nous avons testé le nouveau pneu hiver Pirelli Snowcontrol II, entre Italie, Autriche et Allemagne. 

C’est pas long, 100 m. C’est la distance qui séparait notre Golf TSI 122 de l’hôtel, en haut du col du Stelvio. Sauf qu’il faisait -10° et que le sol était recouvert de verglas. Avec mes chaussures à semelles lisse, je me suis pris 3 bons gadins, alors que la VW, montée en Pirelli Snowcontrol II, a su atteindre la station, dépourvue de chaînes, sans le moindre souci. La partie centrale de la bande de roulement, elle-même pourvue de sillons en forme de flèche, conçue de manière spécifique, bonifie efficacement la motricité sur la neige. Ces pneus semblent très performants, quoiqu’assez bruyants sur bitume sec, malgré une réduction de 0,4 dB promise par Pirelli. Par ailleurs, le manufacturier insiste sur le côté écolo du Snowcontrol II, censé réduire la consommation, donc les émissions de CO2, de par sa moindre résistance au roulement (- 0,3 Kg/tonne).

 

Neige 

 

 Confirmation le lendemain, sur la piste de neige. Il nous aura fallu enchaîner non pas les roues mais bien deux parcours en téléphérique pour la gagner. Nous voilà à 3 200 m d’altitude. Au choix, pour la petite piste tracée dans poudreuse, des Fiat 500 (1.2 et 1.3 Multijet), des MiTo (Multijet), et une Golf 1.4 80 ch. Des montures affriolantes… Aussi en avons-nous profité pour user et abuser du frein à main dans les virages, même si, sur la neige, une conduite empreinte de douceur et de tact est recommandée (c’est d’ailleurs comme ça que nous avons pu nous relancer alors que les pneus étaient en contact sur une plaque de verglas). Malgré l’étroitesse et la sinuosité de la piste, également très courte, nous avons pu atteindre les 90 km/h sans souci, grâce au bon grip des pneus, et apprécier les bonnes prestations de ces derniers au freinage. Nous avons aussi pu pester contre la mollesse du moteur 1.3 Multijet sous les 2 000 tr/min à bord de la 500, ainsi que contre celle du 1.4 80 ch essence de la Golf… sur toute sa plage d’utilisation. Pour redescendre dans la vallée, nous avons dû, malheureusement, utiliser cette dernière auto. Comment peut-on concevoir de telles aberrations roulantes ? Le moteur rappelle par ses performances les meilleures heures de la 4L, manifestant en outre une absence dangereuse de puissance sous 4 000 tr/min. Une mollesse encore mise en exergue par le châssis bien conçu et les pneus, offrant une excellente accroche, permise par des blocs de gommes plus stables sur la bande de roulement (élargissant également la surface de contact au sol). Nous avons le lendemain pris le volant d’une Focus TDCI 110, et nous avons pu apprécier, là encore, le bon grip des Snowcontrol II  dans les virolos enneigés.

 

 

Autoroute 

 

 Sur autobahn (nous avons relié le Stelvio à Munich via l’Autriche) à 190 km/h, les gommards semblent à l’aise. La Ford aussi, offrant une direction au rendu très détaillé (bien meilleur que celui des Golf TSI 122 et 1.4 80 ch). Quel châssis ! Dommage que sa finition ne soit guère plus étoffée que celle d’une Logan et que, là encore, les bruits de roulement générés par les pneus soient trop présents. Quant à la consommation, malgré la vitesse élevée, elle n’a guère dépassé les 7,5 l/100 km, preuve que les Snowcontrol ne nuisent pas à l’économie de carburant.

 

 

Mouillé 

 

 Et sur le mouillé ? Notre périple a commencé par une étape sur la piste Pirelli de Vizzola, à quelques kilomètres de Milan. Détrempée par de multiples jets d’eau, tortueuse à souhait, elle nous a permis de tester les limites des pneus sur deux voitures, une 500 1.3 ainsi qu’une MiTo. Là encore, les vitesses de passage en courbe se sont avérées étonnantes (grâce aux deux gros sillons parcourant la bande de roulement), de même que la facilité des autos à négocier les pif-pafs sans sous-virer. Elles finissent bien entendu par décrocher de l’avant, mais en douceur, en informant bien le conducteur, quand bien même celui-ci a le pied lourd et finit entre 2 cônes. Je précise l’avoir fait exprès au 3ème tour, étonné que j’étais de ne pas avoir tiré tout droit avant. La 500 révèle par ailleurs une stabilité de fort bon aloi, malgré son petit empattement, même si la MiTo s’avère encore meilleure, jetant un doute sur les allégations du contrôle technique belge quant à l’adhérence de son train arrière… Rappelons, concernant les pneus hiver, qu’ils sont fortement conseillés dès que la température tombe sous les 7°C. S’adressant aux citadines et aux compactes (pour des dimensions allant du 165/70 R14 au 205/55 R16), le très homogène Snowcontrol II se débusque à partir de 60 € pièce. S.S.

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