…Pour une BMW de route s’entend ! Cela dit, son chrono de 7 min 28 la place au niveau d’une Ferrari 458 Italia et d’une McLaren MP4 12C : pas mal, surtout qu’une M4 standard nécessite 7 min 54 sur le même exercice. Mais comment la GTS, présentée sous forme de concept en août, parvient-elle à progresser à ce point ?

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Les supports de l’aileron arrière sont en aluminium.

 

Déjà, son 6-cylindres en ligne biturbo (attelé à une boîte 7 à double embrayage) a été largement retravaillé. De 431 ch, sa puissance passe à 500 ch (à 6 250 tr/min) pour un couple de 600 Nm (+ 50 Nm) à 4 000 tr/min. Ce surcroît de puissance s’explique notamment par un accroissement du taux de compression dû à une technique inédite. En effet, des gouttelettes d’eau sont vaporisées dans le collecteur d’admission. Pourquoi ? Pour abaisser drastiquement la température de l’air (de 160 à moins de 70° C), ce qui limite l’effet de cliquetis et donc permet de comprimer le mélange air/essence encore plus. Astucieux, non ? L’eau provient d’un réservoir de 5 l dédié : s’il est vide, la cartographie moteur change. Quant à l’échappement, spécifique, il est désormais en titane.

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Que d’eau, que d’eau…

 

Ensuite, le poids chute de 1 535 kg à 1 510 kg (soit 3 kg/ch). Mais tout ceci ne permettrait de grappiller que quelques secondes. A noter que puissance et poids sont pratiquement ceux de la nouvelle Alfa Giulia QV, sauf que celle-ci demande 11 sec de plus sur la sacro-sainte boucle nord (plus qu’un circuit, c’est devenu un argument marketing).

Le châssis évolue profondément. Exit la suspension à amortissement actif, place à des combinés filetés à trois voies réglables en compression et en détente, sans oublier les barres antiroulis modifiées. Pour sa part, la direction adopte un montage plus rigide issu de la compétition, pour un meilleur feeling. Les roues ne sont pas en reste, avec des jantes allégées et renforcées en 9,5 J × 19 à l’avant et 10,5 J × 20 à l’arrière. Elles arborent un look M 666 exclusif à rayons en étoile de couleur Acid Orange, matricées et diamantées.

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Elles se chaussent de pneus Michelin Pilot Sport Cup 2 spécifiques, en 265/35 R19 à l’avant et 285/30 R20 à l’arrière. Elles cachent des freins M carbone-céramique à six pistons à l’avant et à quatre pistons à l’arrière livrés de série.

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Le tout s’enveloppe d’une carrosserie largement modifiée : capot moteur, splitter avant (réglable), toit, aileron arrière (réglable aussi) et diffuseur arrière sont réalisés en plastique renforcé de fibres de carbone (PRFC). Notons que les projecteurs recourent à technologie OLED, des LED organiques censées procurer un éclairage plus intense et modulable.

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On aperçoit sous la voiture les ailettes servant à refroidir le différentiel M piloté à glissement limité.

 

A l’intérieur, si la banquette arrière disparaît, l’équipement demeure luxueux : GPS Professionnal, radars de stationnement, climatisation, baquets en carbone ultralégers revêtus d’Alcantara et de cuir Merino (50 % moins lourds que les sièges de la M4 d’origine), tout est de série. Voilà qui explique peut-être pourquoi le poids global ne baisse pas plus. En option gratuite, on dispose du pack Clubsport qui comprend un arceau de sécurité couleur Acid Orange monté derrière les sièges, un harnais de sécurité à six points ainsi qu’un extincteur.

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Curieuse politique d’allègement : des sangles remplacent les poignées de porte mais la clim auto et l’écran tactile demeurent…

 

Les performances ? La vitesse maxi est bridée à 305 km/h, tandis que le 0 à 100 km/h s’exécute en 3,8 sec : pas de quoi semer une Giulia QV en ligne droite. Cela dit, la consommation moyenne normalisée (donc impossible à reproduire) s’établit à 8,3 l/100 km, soit 194 g/km de CO2. La M4 GTS sera commercialisée au printemps 2016 à un tarif de près de 150 000 €. Quoi ? C’est cher ? Comme il n’y en aura que 700, destinées à 43 % au marché US, gageons que sa cote dépassera d’emblée le prix du neuf…

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6 Réponses

  1. alex

    11 secondes de mieux que la Giulia, ca fait beaucoup. Tout comme la différence de prix… Mais ils s’agit là d une version encore plus radicale, voir peut être trop ? Comparé à Giulia. Dans tous les cas jolie voiture et très bonne performances

  2. Rowhider

    La progression est colossale. Le gain de poids est anecdotique et l’augmentation de puissance ne peut pas expliquer un tel écart. Le dopage à l’eau existe depuis des décennies, mais c’est le première fois que je le vois en série sur un véhicule ! Ils ont certainement travaillé la courbe de couple à mi-régime.
    Pour moi la progression provient des freins et des pneus : le freinage est depuis longtemps la faiblesse des BMW sportives et sur un circuit comme le Nurburgring, il se doit d’être endurant pour signer un bon chrono.

    • MiniFan

      Je suis bien d’accord mais j’ajouterais aussi le travail sur l’amortissement. Cela montre que de bons combinés ressorts/amortisseurs bien réglés aux petits oignons, ça fait bien le boulot. En effet, je trouve que les suspensions pilotées bmw notamment proposent des programmes un peu caricaturaux (trop souples ou trop fermes) qui ne favorisent pas la tenue de route et la direction.
      En tout là ça semble clair, cette béhème doit vraiment coller au bitume. Bien joué ! Ca a l’air d’être une sacré machine.

  3. Mpower

    Bmw vient de frappé un tres grand coup. Une bmw M a puissance egale a une AmG la amg ne peux rien faire. La amg gts et dans les retro sans parler de la c63 s amg. BMW vien de nous montré de quoi ils sont capables.

  4. Surge

    De toute façon on pourra tourner le problème dans tous les sens la physique reste la physique. BMW montre son savoir faire de motoriste avec l’injection d’eau, c’est très bien. Mais en allégeant l’auto de 200kg le gain serait monstrueux. Poids, pneus, suspensions: le trio gagnant bien plus que la course aux chevaux. Mais ne boudons pas notre plaisir, c’est une très belle auto

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