Pendant que Renault n’en finit pas de faire renaître Alpine, en Italie, on a pris les choses en main. Il faut dire qu’en matière de renaissance, ce pays en connaît un bout… En matière de complexité aussi. Prenez des notes, j’explique. Cette réinterprétation moderne de l’Alpine A110, crayonnée par le designer transalpin Emmanuele Bomboi a été fabriquée par Maggiora, carrossier qui a reparu après avoir fait faillite au début des années 2000. Pour info, c’est lui qui assemblait les Fiat Barchetta, sa disparition ayant contraint le géant de Turin à rapatrier la fabrication de son petit roadster. Dans le cas présent, Maggiora a construit cette ‘berlinette’ pour le compte d’un autre carrossier disparu qui vient de renaître : Viotti. Lui s’était spécialisé dans la réalisation de modèles spéciaux entre 1921 et 1964, sur la base de Fiat, Lancia et Maserati notamment.

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Vous suivez toujours ? Bon. La voiture que vous voyez ne s’appelle ni Renault ni Alpine ni A110 mais bien Viotti-Willys Interlagos. Les connaisseurs de l’A110 se rappelleront que celle-ci a été assemblée en France mais aussi au Brésil, où elle se nommait… Interlagos ! Et qui en assurait la production ? Une marque défunte mais célèbre pour avoir créé la Jeep que nous connaissons : Willys. Donc tout s’éclaire, le constructeur s’appelle Viotti-Willys, le modèle Interlagos et le fabricant Maggiora.

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Mécaniquement, l’Interlagos, et c’est là qu’on continue à s’amuser, recourt à un moteur arrière. Mais pas d’origine Renault, non. Il s’agit d’un flat-six 3,8 l… Même si le communiqué ne le dit pas, on peut parier qu’il provient de chez Porsche, ancien (et futur) concurrent d’Alpine. Doté de deux turbos, ce bloc développe 610 ch (pour 830 Nm) et propulse la légère Interlagos (1 340 kg) à 340 km/h. Le 0 à 100 km/h ? Atomisé en 2,5 sec, comme une Bugatti Veyron. Côté châssis, on découvre à l’avant des jambes McPherson et à l’arrière un essieu multibras, comme sur une Porsche 991. De là à imaginer que l’Interlagos est une 911 recarrossée… D’ailleurs, elle se pare disques en carbone-céramique dénommées PCCB, étrange non ?

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Si la Viotti-Willys accélère aussi fort que l’hypercar la plus rapide du monde et se pare d’une carrosserie en fibre de carbone (4,43 m de long), elle coûte bien moins cher. Présentée aujourd’hui au salon de Bologne, elle est affichée à 380 000 €. Petit coup de griffe italien, elle sera produite à… 110 exemplaires à partir de janvier prochain. Si le 1er modèle a déjà été acheté par un groupe russe, on ne sait pas encore si l’Interlagos sera commercialisée chez nous.

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