L’Explorer, un des précurseurs du segment des SUV (lancé en 1990), a fait peau neuve et abandonné son châssis de camion en 2011. Si sa ligne résolument moderne interpelle les regards, offre-t-il de vraies qualités dynamiques ?

 

Technique

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Le V6 3,5 l auquel Ford a greffé deux turbos est sensé offrir toutes le punch d’un bon gros V8 en proposant la consommation et les rejets d’un ‘petit’ V6 à injection directe. Doté de 4 arbres à cames en tête (avec déphasage) et de 24 soupapes, il développe 365 ch à 5 500 tr/min, pour un couple de 475 Nm à 3 500 tr/min. Pas de trop pour emmener les 2 230 kg de l’engin, surtout avec une boîte automatique à 6 rapports et une transmission intégrale forcément énergivores. Malheureusement, il n’y a pas de boîte de transfert, ce qui empêche l’Explorer d’apparaître comme un tout-terrain pur et dur. En outre, la consommation moyen ressort d’ailleurs (selon les normes américaines) à 10,7 l/100 km.
Côté châssis, la modernité est de mise : sur la structure monocoque se greffent à l’avant une suspension à doubles triangles et à l’arrière un essieu multibras. Un ensemble séduisant sur le papier, mais qu’en est-il sur route ?

Au volant

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Dans l’habitacle, l’atmosphère est agréable et la finition, un cran en-dessous de ce que peut proposer un Jeep Cherokee ou un Dodge Durango (ne parlons pas des allemands), parait tout de même acceptable pour un véhicule US. Seul bémol, les sièges avant manquent de maintien en conduite sportive. L’autre avantage de ce SUV, c’est son volume. Avec 5 m de long et 2 m de large, l’habitabilité est très bonne. En bon 7 places, l’Explorer offre tout le volume nécessaire (voire plus) à l’avant et un très bon espace aux jambes à l’arrière tandis que les deux strapontins en 3ème rangée pourront accueillir sans soucis les moins d’1,75 m. Seul problème de ces places supplémentaires, leur accès n’est pas des plus aisés

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L’équipement lui est plus que complet. En plus des radars avant/arrière, de la caméra de recul, du système SYNC couplé à la sono Sony à 12 haut-parleurs et des jantes de 20 pouces faisant partie de l’accastillage de série, notre modèle d’essai embarquait également en option d’inédites ceintures arrière gonflables, le hayon électrique ainsi que les sièges, volant et pédalier à réglage électrique (à mémoire pour le conducteur). Ajoutez à cela le double toit ouvrant, le régulateur de vitesse adaptatif et le démarrage à distance et vous avoisinerez les 70 000 € de notre modèle.

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Avec ‘Sport’ et ‘Boost’ dans la dénomination, on est en droit de s’attendre à des performances ainsi qu’une tenue de route de premier ordre. Promesse tenue. Hormis la sonorité, vous ne verrez pas la différence. L’agrément de conduite est exemplaire. Les 365 ch et 475 Nm promis sont bel et bien là et si vous en doutez à la première accélération, regardez le compteur : vous serez surpris. Les accélérations sont franches (le 0 à 100 est abattu en 6,7 sec) et les reprises fulgurantes pour un engin de 2,2 tonnes. La souplesse du bloc vaut bien celle d’un gros V8 et le temps de réponse induit par la suralimentation est ultra-réduit. Pour leur part, les suspensions jugulent parfaitement roulis et tangage pour une très bonne tenue de route. Ainsi, le bilan dynamique se révèle tout à fait à la hauteur. Cerise sur le gâteau, la direction se montre ultra-précise (rare chez les américaines) quoiqu’un peu légère. Sans toutefois l’égaler, on n’est pas loin d’un X5 35i. En plus d’une vitesse de pointe bridée à 197 km/h, la boîte auto 6 rapports déçoit quelque peu en raison de son convertisseur de couple légèrement paresseux. Pour les crapahuteurs, les différents modes tout-terrain (neige, sable et rocaille) faciliteront les déplacements en dehors de l’asphalte mais attention, cet Explorer n’est cependant  pas un franchisseur.

 

Face à la concurrence

Face à ses concurrents américains comme le Jeep Grand Cherokee ou le Dodge Durango, cet Explorer fait la différence en Europe avec ce V6 essence somme toute peu glouton aux vues de son pedigree (12,7 l/100 km en moyenne lors de notre essai). Quand on l’oppose aux allemands X5, Q7, Touareg et au britannique Range Rover, il souffre d’un manque d’image et d’une finition catastrophique. Il se rattrape en revanche avec un fort capital sympathie, le plaisir de rouler différent et surtout, un équipement que ces derniers n’offriront pas à ce niveau de prix.

Pour le reste

Inutile de vous précipiter chez votre concessionnaire Ford, ce modèle n’est pas importé officiellement en France, il vous faudra passer par un importateur, comme Calandre, à La Teste de Buch en Gironde (33) qui nous a fait le plaisir de nous prêter un des rares exemplaires circulant dans notre pays.

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Essai Ford Explorer Sport EcoBoost : pas que du look
Moteur : V6, 3 496 cm3, Puissance : 365 ch à 5 500 tr/min, Couple : 475 Nm à 1 500 tr/min Vitesse maxi : 197 km/h (limitée), 0 à 100 km/h : 6,7 sec (constructeur), Prix de base : env. 55 000 €, En vente : Maintenant. Malus : 0 € (Véhicules de société)
MOTEUR80%
COMPORTEMENT80%
QUALITE & DESIGN60%
CONFORT & PRATIQUE76%
EMOTION75%
Les +
  • Originalité
  • Equipement
  • Performances
Les -
  • Finition
  • Boîte auto lente
  • Sonorité
74%Note Finale
Note des lecteurs: (23 Votes)
73%

16 Réponses

  1. Romain

    Ha les journalistes français et leurs objectivités, ils passent leurs temps a se pavaner sur des finitions allemandes qui sont souvent de mauvaises facture.

    Ils ne savent plus comparer les véhicules,

    De la même façon certains films de grand réalisateur sont notés comme des chef d’œuvre alors qu’ils sont parfois moyen.

    Les finitions des haut de gammes américains sont un cran au dessus des allemandes (Cadillac, Buick, Lincoln), quand a cette explorer je le comparerai volontiers face au Tiguan et a Touareg (il se positionne entre ses deux véhicules).

    Comparer un F-150, un RAM, a un horrible Amarok.

    Et surtout allez comparer le prix des pièces d’entretiens sur les sites de pièces détachés américains.

  2. PLUSQUELLEC Yann

    Je ne suis pas du tout d’accord avec Romain. La finition d’un véhicule se mesure à la qualité des matériaux (aspect, toucher, solidité, résistance aux rayures, sonorité), à la qualité des divers assemblages (bord à bord, largeur des joints, fixations), au soin apporté aux parties qui ne se voient pas, ainsi qu’à la qualité générale de la conception, de la réalisation et de l’ergonomie. Dans tous ces domaines, les Allemands sont les maîtres incontestés. Dire que la finition des Cadillac, Buick, Lincoln est un cran au dessus de celle des allemandes, relève de l’aimable plaisanterie. Ou alors notre ami Romain n’est jamais monté dans la moindre Audi, et il confond tape-à-l’oeil avec finition. Il suffit de cogner à petits coups avec le dos de la main sur les flancs d’une console , la partie inférieure de la planche de bord ou les bas des portières pour comprendre immédiatement de quoi je parle.

    • Romain

      Je suis dans le métiers de l’homologation de véhicules américains et je mets aussi bien en conformité des AUDI, BMW et autres qui arrivent des USA, que des CADILLAC et autres vehicules de luxe,

      Je sais de quoi je parle. mon site internet: homologation-voiture-us.com

      En revanche Yann ne dois pas voir beaucoup de voitures américaines de dernière génération.

  3. PLUSQUELLEC Yann

    La finition générale des voitures, toutes provenances confondues, s’est beaucoup améliorée, c’est vrai, au cours des 20 dernières années. Mais sous l’impulsion des Allemandes (qui ont poussé le curseur très haut), pas des Américaines. Les Américaines ont certainement progressé, elles aussi, mais sont à mon avis encore loin derrière, même si on les compare aux Européennes, même non Allemandes. C’est vrai que je ne suis pas dans les métiers de l’homologation, je vois certainement moins de voitures américaines que Romain, mais c’est justement pour cela que je suis peut-être plus objectif?… Je connais les 3 dernières générations de Corvette, et je concède que la dernière n’a rien à voir avec les précédentes. Mais il n’empêche que son tableau de bord, par exemple, n’est toujours pas du niveau de celui d’une Audi A5, ou de la dernière TT. Le cuir d’un Cadillac, même s’il veut faire impression, n’est pas de la qualité ou de la tenue de celui d’une A8, je suis désolé. Au 1er regard, ça en jette, mais quand on regarde dans les détails, Romain peut dire ce qu’il veut, c’est quand même de la grande cavalerie.

  4. Stéphane Schlesinger

    A la rédaction, nous avons essayé de nombreuses américaines (Corvette C6, Cadillac CTS-V et ATS notamment). S’il est vrai que la finition a bien progressé, elle reste éloignée de celle des meilleures européennes, surtout les Audi.
    J’ai pu à Detroit examiner des Chrysler et Lincoln, notamment, et franchement, non, la qualité apparente n’est pas celle des européennes premium. Le public américain est moins sensible que nous sur cet aspect, d’ailleurs, les VW, Honda et Toyota fabriquées aux USA sont moins bien finies que celles que nous avons ici. Et donc, moins chères…

  5. Romain

    Un intérieur de porte d’une Cadillac CTS composés de plusieurs types de cuir différent et de velours, celui d’une A5 ? il n’y a que du plastique…

    Et chez audi, depuis que la A5 est sorti il n’ont toujours pas été capable de fixer le cache qui entoure les fauteuils avant, j’en passe et d’autres.

    Quand a ceux qui me lise et qui n’ont pas la chance de voir régulièrement ce type de véhicule, je les invite a se faire une idée sur Google Images.

    Au premier coups d’oeuil c’est flagrant.

  6. Manech

    J’ai pas mal roulé avec les anciennes version de l’Explorer et dernièrement avec ce nouvel Explorer aux USA. Je n’ai pas essayé ce moteur mais le V6 « de base ». Mes conclusions sont les mêmes, cet Explorer m’a fait très bonne impression et je ne vois pas l’intérêt d’une finition plus poussée. Par contre il s’est vraiment européanisé et a perdu le charme d’une voiture américaine, je trouve ça dommage. L’ancien Explorer malgré son chassis d’utilitaire était très confortable, je trouve les suspensions du nouveau trop raides pour une américaine. Contrairement aux journalistes, j’aime une suspension très souple et une voiture qui prend un peu de roulis.

  7. PLUSQUELLEC Yann

    Justement, plusieurs types de cuirs, plus du velours pour un habillage de portière, c’est de l’épate-gogos, c’est du tape-à l’œil, c’est du goût « à l’américaine ». Avec certainement le sempiternel plastoc-faux-chrome-qui-brille-bien, faut que ça en jette, faut que ça fasse « riche », le tableau est complet. Nous n’avons pas les mêmes valeurs.

  8. lebarje

    plutôt d’accord avec yann. plusieurs types de cuirs et du velours juste pour l’habillage de portière ça sent la récup et les économies de bouts de chandelles.
    un vrai bon cuir pleine fleur bien tanné à l’italienne ou à l’anglaise et simplement uni pour l’habillage c’est tout de suite plus classe.
    et le chrome c’est bien à l’extérieur pour souligner la ligne mais à l’intérieur en plastique juste pour que ça brille…
    de toute façon les US et le chrome c’est une grande histoire d’amour.

  9. Romain

    Le cuir a l’italienne a l’anglaise, on parle pas de Ferrari ou de Veyron, parce que le cuir que j’ai eu dans le Q5 il ressemblait plus a une housse en plastique qu’autre chose.

  10. Homologation voiture américaine

    Ha les allemandes, vous vous laisser volontiers enfiler par des chimères de fiabilités qui étaient encore vrai au milieux des années 90, quant aux légendaires qualités de finition…. elles ne sont plus depuis le milieux des années 2000…

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