Carrosserie aguicheuse, moteur surpuissant, la Z3 M a tout d’un dragster de la route. Aujourd’hui, elle offre son look ravageur et ses performances hallucinantes à partir de 16 000 €. Attention, le logo BMW ne doit pas vous leurrer au moment de l’achat…

DSC_7271Z comme ‘Zunkuft’, ‘progrès’ en allemand. Souvenez-vous, la première BMW à recevoir cette appellation, c’était la futuriste Z1, en 1987. Très cher, ce véhicule laboratoire ne sera écoulé qu’à  8 000 exemplaires jusqu’en 1991. Entre-temps sort la Mazda MX-5, qui connaît un succès phénoménal. Cela donne des idées à Munich, où l’on imagine une concurrente peu onéreuse qui miserait beaucoup sur son style. 36 mois seulement seront nécessaires pour son élaboration : la Z3 est lancée à Francfort en 1995, et sert de monture à James Bond. Évidemment, une conception aussi rapide implique que le super agent secret n’a pas eu entre les mains une auto 100% nouvelle. La Z3, à l’instar des roadsters anglais des sixties, est une compilation d’éléments récupérés un peu partout. Châssis dérivé de la première Série 3 Compact, dont elle reprend aussi le moteur, suspension arrière de E21, et train avant de E36.

Pour des coûts plus bas encore, la voiture est produite à Spartanburg, en Caroline du Sud. Avec un prix d’attaque d’à peine plus de 150 000 F (23 000 €) en 1996, et une gueule d’enfer, le succès est immédiat. Charmés, les clients oublient le comportement moyen et la finition bien en deçà des standards de BMW. En 1997 pour la déclinaison M, forte d’un 3.2 de 321 ch, issu de la M3, apparaît. Avec ses boucliers spécifiques, ses ailes élargies et ses 4 sorties d’échappement, elle en rajoute côté look, alors que les trains roulants sont adaptés. Son poids reste limité à 1 425 kg (110 kg de moins que la M3 Coupé), ce DSC_7266qui garantit des performances de premier plan. Un vent de folie souffle alors à Munich, qui lance en 1998 la Z3 Coupé, une sorte de break de chasse très exclusif, à deux places, plus typé et moins ‘frime’. Le poids chute à 1 385 kg, la rigidité profite du toit fixe : voilà un dragster efficace entre des mains expertes (tant que la chaussée est lisse…), mais rétif avec les néophytes, surtout sur le mouillé. Du chaud bouillant, mais à mener et surtout, à entretenir avec délicatesse : nous avons affaire là à de la mécanique de haute précision, tournant à plus de 7 000 tr/min.

CHECK LIST

Moteur

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On distingue 2 séries de Z3 M Coupé, l’une fabriquée entre 1998 et 2000, l’autre entre 2000 et 2003. La première reçoit le bloc 3 204 cm3 S50, très solide si bien entretenu : huile de très haute qualité obligatoire (BMW recommande de la Castrol 10W60). Il n’en va pas de même avec ses périphériques, dont le dispositif d’admission variable Double Vanos. On prendra soin de remplacer le filtre de ce système mobile à chaque vidange, sous peine de grippage. Les arbres à cames, bloqués en position « plein rendement », peuvent alors perturber le ralenti, voire empêcher le démarrage. On relève aussi quelques caprices de bobine, ainsi que des défaillances de la pompe à eau.
Le cas du S54 (3 246 cm3, 325 ch, version dégonflée du bloc de la M3 E46) est plus épineux. La M3 a connu des problèmes de coussinets de bielle, ce qui a entraîné un rappel, ne concernant toutefois pas la Z3 M. Pourquoi ? Parce que le moteur de celle-ci est soumis à moins de contraintes. Il semble que sa fiabilité soit avérée, surtout que son Vanos fonctionne sans ennui, mais on prêtera attention à son fonctionnement lors de l’essai. Pas d’ennui notable sur la transmission, robuste.

Châssis, Suspensions, freins et roues

Côté châssis, là aussi, gare. Si celui de la version découvrable s’avère notoirement souple, au point de parfois s’ouvrir sans même avoir connu de choc, celui du coupé se montre plus rigide. Néanmoins, vu la puissance disponible et le côté joueur du train arrière, les probabilités qu’il ait ‘tapé’ sont élevées. A surveiller de près. On examinera aussi l’attache du différentiel, parfois faiblarde en usage sportif.

Question pièces d’usure, pots, amortisseurs et embrayage affichent une bonne tenue, au contraire des freins, qui peuvent défaillir très vite en conduite soutenue. Pour leur part, les pièces détachées restent assez abordables, de même que les révisions : un très bon point.

Carrosserie et intérieur

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Enfin, l’habitacle souffre de sa fabrication américaine, en produisant force couinements désagréables, alors que les attaches de timonerie de vitre électrique demeurent fragiles.

Quel prix ?

Sur le marché de l’occasion, les Z3 M sont plutôt rares, à partir de 16 000 € pour les plus utilisées et jusqu’à 30 000 € pour les modèles les mieux conservés. Disons qu’un modèle autour de 20 000 € et disposant d’un carnet d’entretien bien a de grande chance de vous satisfaire pour quelques temps. Ne pas oublier d’essayer le véhicule afin de vérifier qu’il n’y ait pas de bruit bizarre ou que le moteur soit en pleine santé. Pour l’achat d’un véhicule passion comme cette Z3 de chez Motorsport, il faut avant tout qu’il y ait un bon feeling avec le propriétaire. Si le propriétaire, plutôt bavard, donne beaucoup d’informations et d’anecdotes sur sa voiture, c’est un passionné avant tout, sauf s’il essaye à tout prix de vous entuber en vous forçant la main à l’acheter. Dans tous les cas, on privilégiera les autos d’origine française au carnet d’entretien à jour et dûment estampillé BMW. Allemande ou pas, une super sportive exige un entretien rigoureux. Si celui-ci est respecté, on pourra passer de longues heures de plaisir au volant de la Z3 M Coupé sans se ruiner. A peine plus de 6 000 exemplaires ont été produits : l’exclusivité est garantie.

S.S

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Prix des pièces et des révisions

Vidange : 226 €

Inspection 1 : A partir de 550 €

Inspection 2 : A partir de 750 €

Disque avant : 175 € pièce

Plaquettes avant : 50 € (Ferodo)

Disque arrière : 45 € pièce

Plaquette arrière : 30/80 € (Ferodo standard/sport)

Système Vanos : 2 063 € (éch. standard)

Silencieux d’échappement : 664 € pièce

Bouclier avant : 515 € hors peinture

Amortisseur avant : 250 € pièce

Jeu de 2 amortisseurs arrière : 210 €

Pompe à eau : 150 €

Source prix des pièces : Oscaro.co

3 Réponses

  1. Speed

    Super fiche de guide d’achat occasion sur une auto que j’adore et qui me fait méchamment de l’œil. Bon après par manque de moyen pour l’entretien je partirais peut être sur une version non M, 2,8l en tête.
    Dire que je n’aimais pas ce coupé à sa sortie, maintenant, j’adore. Comme quoi, les gouts et les couleurs.
    Dommage que BMW n’est pas continuer dans cette ligne avec le Z4 actuel qui n’est plus un vrai coupé, ni même roadster dépourvu de version M quand de « mastock » SUV le sont. Par ailleurs il existe des versions de compétition de ce Z4, alors qu’a l’époque le Z3 n’en générait aucune (officielle en tout cas, après quelques amateurs on pu transformer certaines exemplaires civils pour des courses du local VLN, du rallye ou de la course de cote!!!), inimaginable!!!

    • fredM

      Bonjour,

      C’est vrai que ce Coupé M c’est quelque chose, et moi aussi je l’adore… une voiture que j’aimerai avoir dans mon garage.
      Mais je n’ai pas à me plaindre puisque je possède une M3 E36 3,2 Coupé de 1996 portes alu état collection, et une BMW 328 I Coupé génération E36 elle aussi.
      Si je peux vous donner un conseil, le 2,8 est déjà un moteur exceptionnel dans son utilisation avec une souplesse magnifique et quand on a jamais eu de M on ne trouve rien à lui reprocher avec ses 193 CV…
      Mais quand on goûte à la M3 c’est la claque.
      C’est un autre monde tout simplement… un monde d’exception !
      Le 3,2 est faramineux et le son est dantesque… sans parler de la poussée vraiment impressionnante.
      Après la M3, la 328 paraît bien fade en conduite sportive, c’est dire…
      Si vous n’avez jamais eu de BMW 6 cylindres, faites vous la main avec une 2,8 c’est parfait… si vous connaissez déjà les BMW, passez directement à la M !!!

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