En attendant la sulfureuse Leon Cupra bientôt à l’essai sur Speedfans, les amateurs de conduite active en Seat peuvent se rabattre sur cette 1.8 TSI FR, déjà forte de 180 ch et d’un châssis affûté, le tout pour un prix modéré. Mais tient-elle toutes ses promesses ?

 

Technique

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A l’instar de la Golf VII ou de la Skoda Octavia III, la nouvelle Leon TSI 180 repose sur la plateforme modulaire MQB du groupe VW. Comme elle développe plus de 150 ch, elle a droit à l’essieu arrière multibras, garant d’un guidage plus fin des mouvements de roue. Finition FR oblige, les ressorts durcissent tandis que notre modèle d’essai s’équipe des jantes de 18 pouces optionnelles (+ 355 €) chaussées en 225/40 (Continental Sportcontact 5). En revanche, elle ne bénéficie pas des amortisseurs actifs DCC.

Sous le capot, on retrouve le 4-cylindres 1.8 turbo à double injection (une indirecte et une directe) bien connu chez Audi mais auquel n’a pas droit la Golf. Il développe 180 ch (entre 4 000 et 6 200 tr/min) pour un couple de 250 Nm entre 1 500 et 3 900 tr/min. Des valeurs atteintes à des régimes modérés, gages d’une belle disponibilité de la mécanique. Celle-ci s’attèle ici à la boîte DSG7 (+ 1 800 €), qui porte le poids de la voiture de 1 215 à 1 262 kg, ce qui reste somme toute mesuré. Le rapport poids/puissance ressort donc à 7 kg/ch, ce qui autorise un 0 à 100 km/h en 7,2 sec (7,5 en BVM6), 1 000 m DA en 27,6 sec (28,1 sec en BVM6) pour une vitesse maxi de 224 km/h (226 km/h en BVM6). La conso moyenne se limite à 5,7 l/100 km (5,9 l/100 km en BVM6), soit des émissions de CO2 de 132 g/km (137 g/km). Malgré un surpoids, la DSG profite donc, selon ces chiffres officiels, à la fois aux accélérations et à la consommation. Mais quid sur route ?

 

Au volant

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Première impression à bord : l’habitacle paraît bien austère. Le tableau de bord bénéficie d’un dessin agréable, mais que de couleurs sombres ! Sur cette version FR, des touches vives auraient été les bienvenues. Heureusement, l’assemblage s’avère impeccable, mais si la planche de bord profite d’un beau plastique moussé, on aurait aimé des contreportes un peu plus recherchés : le PVC qui les recouvre ne fait pas très haut de gamme.

Notre Leon dispose du GPS à écran tactile couplé à un système audio à 10 hp et caisson de basses (+ 790 €). Bien pensé, l’ensemble est facile d’utilisation mais un peu lent parfois en navigation. Cela dit, on se demande bien pourquoi il n’inclut pas au moins une prise USB ! Il y a bien un câble pour iPhone, mais très court et branché dans la boîte à gants. En clair, il oblige à y laisser son téléphone : pas pratique si on souhaite utiliser l’appli Coyote par exemple. Heureusement, la qualité du son se révèle excellente.

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Accueillant, le siège prodigue un bon maintien, et dans l’ensemble, la position de conduite se révèle impeccable. Cette version FR profite de plusieurs modes de conduite : Normal, Eco, Sport et Individual. Je sélectionne le programme économique, et m’élance dans Paris. Au démarrage, le bloc 1.8 émet une sonorité sympa, et j’en profiterai souvent avec le système stop and start. Enfin, pas tant que ça : comme il engendre des secousses très désagréables quand le moteur s’arrête et s’éveille, je le débranche.

Le 4-cylindres se montre doux, à l’instar de la DSG, ce qui favorise une conduite urbaine tout en souplesse. Mais la réactivité de l’ensemble reste perfectible, et en manœuvres de parking, notre DSG s’est montrée parfois brutale.

Sur autoroute, je peste contre la direction trop légère. Tout s’arrange en passant en mode Sport, mais celui-ci a pour inconvénient de pratiquement interdire à la DSG de passer en 7ème. Alors je pousse le levier de vitesses vers la droite pour le mettre en manuel. Sauf qu’à l’approche du rupteur (à 6 500 tr/min), la boîte passe quand même le rapport supérieur, et quand on enfonce l’accélérateur d’un coup, elle rétrograde. Je ne comprends pas cette programmation. Heureusement, les palettes se montrent suffisamment réactives (mais impossibles à actionner volant braqué car trop courtes).

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Finalement, sur autoroute, je reste en mode normal, et laisse la DSG agir à sa guise, ce qui est la meilleure solution. Le moteur, très agréable, monte allègrement en régime, sans oublier d’offrir d’excellentes reprises, ni s’essouffler à 4 500 tr/min comme le 1.4 TSI 150 ch. Il se révèle bien insonorisé, ce qui renforce cette impression que les bruits de roulement sont assez envahissants… Côté consommation, évidemment on n’arrive pas à reproduire les chiffres officiels, mais en conduite normale, la Leon 1.8 se contente de 7,5 l/100 km en moyenne, soit une valeur très intéressante compte tenu des performances.

Côté châssis, si la direction s’avère d’une consistance bien jugée (sauf en mode Eco), elle n’est pas très informative, défaut que l’on retrouve cela dit sur 99 % des compactes. Les trains roulants, rigoureux, génèrent une adhérence remarquable, tandis que le roulis apparaît très limité. La Leon FR se montre très, très sûre aussi bien en grande courbe qu’en virage serré, et reste insensible aux aspérités abordées en appui : merci l’essieu arrière multibras.

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Revers de la médaille, elle n’est guère joueuse. Elle passe très vite en appui, ne glissant du nez que fort tard, chose que l’on voit plus qu’on ne la ressent. Alors on lève le pied, ce qui peut engendrer une brève dérive des 4 roues, ESP (partiellement) débranché. Tout est parfaitement coordonné, trains roulants, direction, consistance de la pédale de frein. On se sent en grande confiance au moment d’attaquer, mais du coup, cela manque un peu de piquant.

Un comportement très équilibré, rappelant un peu celui de la Peugeot 308, sauf que cette dernière profite d’un train avant un peu plus mordant et surtout d’un amortissement plus doux : la Leon FR ne filtre guère les inégalités et secoue ses passagers, sans aucune conséquence cela dit sur la tenue de trajectoire. Une suspension plus souple aurait aussi profité à la motricité, perfectible dès que la chaussée n’est plus totalement sèche.

Petit point sur les aides à la conduite. Le ‘Lane Assist’ empêche la voiture de franchir les lignes blanches. C’est assez curieux de lâcher le volant et de le voir appliquer tout seul du braquage, mais ça marche bien. Et bout de 10 sec, une sonnerie retentit pour inciter à reprendre le cerceau en main. Un dispositif très utile, surtout qu’il aide à lutter contre l’endormissement qui est, rappelons-le, la 1ère cause de mortalité sur autoroute.

Les projecteurs full-led (pas plus efficaces que des classiques éléments à ampoules soit dit en passant) passent tous seuls de codes en plein phares (et inversement) avec plus de dextérité que ceux d’un Touareg, même si c’est de manière parfois un peu lente. Cela dit, je m’interroge sur l’intérêt d’un tel équipement : quand j’effectue un long trajet nocturne, j’évalue mon degré de fatigue en vérifiant le temps que je mets à basculer en codes. Ce n’est bien sûr ici pas possible.

Enfin, le GPS à écran tactile se montre très intuitif d’utilisation (bon point), précis mais comme beaucoup d’autres, parfois largué en ville. Un bon système cela dit.

Au final, la Leon 1.8 TSI FR se montre très sûre et efficace, performante et frugale mais manque de raffinement dans sa présentation, son insonorisation et son amortissement (la suspension pilotée DCC devrait améliorer ce dernier point). Enfin, sa grande homogénéité peut la desservir : on aimerait voir ressortir un trait de caractère distinctif, un train avant très accrocheur, une poupe mobile, bref un petit quelque chose qui donne le sourire et emporte indéfectiblement la décision d’achat.

 

Face à la concurrence

En face de la Leon 1.8 TSI FR (25 730 €), on trouve la Peugeot 308 THP155 Allure (25 600 €), moins puissante, moins performante mais plus confortable et encore un peu plus douée dynamiquement. La Ford Focus 1.6 182 Titanium X (25 150 €) se révèle également une rivale dangereuse de par ses qualités routières et ses performances, même si sa finition est en retrait. Citons encore la Mazda 3 2.0 Skyactiv-G 165 Dynamique, économique mais juste en couple, donc en reprises. Quant à l’Opel Astra GTC 170 ch, elle coûte déjà 28 450 € (!) et pèse 200 kg de plus. Les premiums ou ‘access-premium’ sont toutes aux alentours de 28 – 30 000 € : la Seat propose donc un rapport prix/équipement/performances très bien placé.

 

Pour le reste

Outre les projecteurs à LED (qui attirent bien des regards), la Leon FR propose de série d’autres équipements technologiques à la mode : Bluetooth avec audio streaming (très au point), radars de stationnement avant et arrière, éclairage intérieur à LED. En option, on trouve le régulateur de vitesse actif (très agaçant sur la VW Golf GTI), le freinage automatique en cas d’urgence, ou encore la direction progressive.

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Essai Seat Leon FR 1.8 TSI 180 : sportive discrète
Caractéristiques Moteur : 4 cylindres, 1 798 cm3 turbo, CO2 : 137 g/km (132 avec DSG) Puissance : 180 ch à 4 000 tr/min Couple : 250 Nm à 1 500 tr/min Vitesse maxi : 226 km/h (224 km/h avec DSG) 0 à 100 km/h : 7,5 sec (7,2 sec avec DSG) Prix de base : 25 730 € En vente : Maintenant
MOTEUR85%
COMPORTEMENT85%
QUALITE & DESIGN75%
CONFORT & PRATIQUE70%
EMOTION65%
  • Adhérence
  • Performances
  • Prix/équipement
  • Manque de caractère
  • Suspension ferme
  • Présentation terne
76%Note Finale
Note des lecteurs: (551 Votes)
1%

8 Réponses

  1. Yann PLUSQUELLEC

    Pas très chère, peut être pas la plus confortable, mais performante et sûre, sans être « pousse au crime », bref c’est une excellente voiture. Et quand on en arrive à ce constat, il reste encore un point décisif quant à la motivation d’achat, dont vous ne parlez pas dans cet essai, c’est l’esthétique, qui est ma marotte. Même si vous allez rétorquer que les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas, que c’est affaire d’appréciation personnelle, je pense qu’il y a quand même matière à mettre en avant certains arguments. Si on met côte à côte tous les modèles comparables que vous citez, il n’est pas besoin d’être très « pointu » en matière d’évolution du design automobile pour constater que la ligne de la Léon est la plus homogène, la plus équilibrée, la plus moderne. En un mot, la plus réussie. Du dessin des phares à celui des feux arrières, en passant par celui des jantes et de ces plis de carrosseries qui dynamisent son profil, tout est parfaitement acéré, incisif, nerveux, tendu, musclé, sobre et net. (C’est la dominante de « l’air du temps ». Il n’est que de voir le style « Origami », parfois même caricatural, des Lamborghini, Lexus, Corvette et autres Toyota ou Hyundai, mais aussi des dernières Mercedes et Audi par exemple). Pas une once de gras nulle-part. A ce titre, la comparaison est édifiante avec la 308, qui, elle, fait plutôt dans les rondeurs floues et les bourrelets adipeux . Pas très sexy, il faut bien l’avouer… Regardez la dernière Golf, aussi, dont on dit que la 308 est le clône… A mon humble avis, la Golf, avec ses lignes fermes et tendues, ses angles nets, tout en restant classique, est bien plus moderne que la 308, qui est déjà obsolète en matière de style.

    • Rom

      Rien à ajouter. 100% d’accord (ce qui est rare !!).
      C’est vra ique la 308 ressemble serieusement à une Golf, mais plus à la génération précédente. Quant à la nouvelle version, elle n’evolue que partiellement et manque toujours de caractère. Pour moi, la Golf est une voiture géniale, pleine de qualité, à l’exception du style, trop timide, trop fade et manquant cruellement de personnalité et d’allure. La 308 a les même défauts, les bourrelets en plus (comme l’ancienne).

      • CNR

        Cette 308 fait décidément beaucoup parler.
        Surtout ceux qui l’ont conduite.

  2. lebarje

    et +1
    la seat leon est aussi pour moi la plus réussie des compactes sportives d’un point de vue esthétique, mettant une belle claque à ses concurrentes, les faisant passer pour de vieilles rombières en basket.
    on sait à quelle point c’est important pour le type de clientèle visée.
    bravo seat.

  3. Skizoman

    J’ai cette voiture depuis plus de 2 mois, et c’est un excellent compromis entre la Cupra et la Leon de monsieur tout le monde.
    Les performances sont là, la conso est facilement maitrisable (je suis sous les 7.5L en mixte, voir sous à 6.5L si je fais que de la route).
    C’est vrai que c’est un peu asceptisé, mais comme la plupart des voiture du segment compactes non sportives (même si sur circuit elle a l’air de s’en sortir sans avoir à rougir).
    De plus c’est une voiture rare (avec ce moteur) qui tient mieux la cote que les autres.
    PS : votre système de vote semble totalement déconner, il serait temps de le réparer depuis le temps

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