Désormais bien distincte de la VW Golf découvrable, l’Audi A3 Cabriolet reprend la carrosserie de la berline A3 pour gagner en prestance tout en perdant du poids. A priori ‘que du bon’ pour celle qui joue volontiers les A5 cabrio en réduction…

Technique

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Et toc ! Puisque la dernière Golf Cabriolet lui a presque tout chipé de sa plateforme à sa capote, l’Audi A3 Cabriolet change de plateforme, et de capote. L’auto repose désormais sur la même structure modulaire que la toute dernière A3, et reprend les éléments de carrosserie de la récente berline pour un profil tricorps incontestablement plus élégant qu’auparavant. Toutefois, il ne s’agit pas là d’une simple berline A3 décapsulée, puisqu’elle présente l’empattement – plus court – de l’A3 trois portes, soit 2,60 m, contre 2,63 m pour la berline. Il s’agit donc plus d’un gros mécano fusionnant divers côtes et caractéristiques issues de la nouvelle gamme A3.

Avec sa nouvelle carrosserie, ce cabriolet gagne 18 cm en longueur (non pour les passagers arrière, mais principalement au niveau du porte-à-faux arrière), 2 cm en largeur, 2 cm à l’empattement, et chose non négligeable pour ce genre de véhicule, 60 litres de volume de coffre. On bénéficie donc maintenant de 320 litres capote fermée pour partir en weekend avec madame, contre 260 litres chez la BMW Série 1 cabriolet, rivale désignée avant l’arrivée courant 2014 de la Série 2 découvrable.

Sans oublier, autre nouveauté pour l’A3 cabriolet, la possibilité selon la motorisation de bénéficier d’une transmission intégrale (pour l’heure disponible uniquement en 2.0 TDI 150 ch). Jusqu’à présent, l’A3 cabrio était en effet la seule parmi la gamme Audi toute entière à ne jamais y avoir eu droit. Ce qui signifie qu’elle peut, et va, c’est officiel, bientôt se décliner en version S3 ! Avant cela toutefois, place à l’offre la plus puissante proposée jusqu’alors : celle essence 1.8 TFSI à 2 roues motrices.

Sur route

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Au premier abord, les avis seront sans doute unanimes. Qu’elle soit capotée ou non, cette nouvelle Audi A3 cabriolet fait bien vite oublier sa devancière. Beaucoup plus séduisante avec son porte-à-faux avant raccourci et sa partie arrière allongée, elle présente désormais une belle homogénéité stylistique. On croirait effectivement une sorte d’A5 cabriolet en réduction, d’autant qu’elle s’épargne les arceaux de protection passifs (anti-retournement) de l’ancien modèle pour des éléments actifs camouflés, qui jailliront au besoin. Du reste, outre ses jolies proportions, l’auto présente l’habitacle de qualité de l’A3 alliant plastiques moussés et aluminium. Bref, l’invitation au voyage est plutôt réussie.

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Une fois en place, facile de trouver une position de conduite adéquate grâce aux multiples réglages manuels des siège et volant. Capote en place, on remarque toutefois rapidement que les manœuvres de parking se voient quelque peu entravées par la visibilité arrière restreinte. Et décapoter simplement pour y voir plus clair ne sera peut-être pas la meilleure solution puisqu’il faut 18 secondes au cabriolet 4 places pour se découvrir entièrement (jusqu’à 50 km/h s’il n’y a pas de vent). On aura plus vite fait d’employer le radar de recul.

Contact. Le bloc 1.8 TFSI à double injection brille en premier lieu par son silence. Puis rapidement, c’est sa douceur de fonctionnement qui charme. Pas une vibration, une souplesse et un moelleux étonnants à bas ou mi-régimes. Une fois l’auto en mouvement, cette absence de vibration et ce silence perdurent, prouvant par là que la structure de caisse présente une excellente rigidité qui durant l’essai ne sera d’ailleurs jamais prise en défaut malgré notre rythme soutenu ou les routes empruntées, particulièrement sinueuses, parfois bosselées. Car c’est sur la superbe route du col de Braus et sur une chaussée très grasse par endroits, que s’est déroulé notre essai. Un terrain idéal pour mettre en valeur les défaillances d’un châssis, ou ses compétences.

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Voiture capotée, on vérifie rapidement être au sein d’un cabriolet. Sans toutefois se montrer gênants, les bruits d’air – provenant en particulier du pourtour des vitres latérales arrière – s’avèrent effectivement plus présents qu’à bord d’une berline A3. Un phénomène renforcé par le silence de fonctionnement du moteur ou du châssis lui-même. Rien d’incommodant cependant, d’autant qu’on ne souffre hormis cela d’aucun des désagréments parfois inhérents aux modèles découvrables ; torsions, vibrations, cognements. L’auto doit certainement cela à son poids relativement contenu (1 410 kg pour notre modèle, soit en moyenne – 60 kg face à l’ancien cabrio A3), qui lui autorise une excellente rigidité structurelle. Une qualité qui se fait d’ailleurs sentir côté dynamique.

Car lorsqu’on en vient à cravacher l’auto, et avec ses 180 ch et 250 Nm, le 1.8 TFSI s’y prête volontiers, on découvre un châssis tout aussi rigoureux que sur le reste de la gamme A3. Sur les petites routes grasses du col de Braus en ce mois de novembre, mode ‘ESC Off’ sélectionné, jamais aura-t-on refréné notre envie de mettre pied dedans malgré la proximité du vide bordant la route. Preuve que le châssis demeure d’une grande neutralité et met totalement en confiance. C’est seulement en descente, lorsqu’on applique fermement du frein en virage sur ces petites routes humides que la poupe accepte de dévisser légèrement. Un mouvement qui cependant, se fera toujours en douceur et sans jamais donner lieu à des angles de dérive importants. De même, le train avant reste lui fermement visser au sol à moins de jouer les hooligans.

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En l’absence de transmission intégrale, les accélérations pleine charge ont parfois mis à mal l’adhérence des gommes de 205 mm de large, mais seulement lorsque le grip se montrait précaire. Sans quoi l’auto motrice de façon étonnante, même en sortie d’épingle. Là, la souplesse et la capacité à reprendre dès 1 500 tr/min du bloc 1.8 TFSI se révèlent redoutables pour s’extraire efficacement des célèbres virages à 180° du col de Braus. Passé 4 000 tr/min, le moteur grimpe ensuite vigoureusement jusqu’au delà de 6 500 tr/min, et ce sans faiblir. Il n’a certes pas le caractère ou la sonorité d’un bloc Abarth de puissance équivalente, mais fait preuve d’une efficacité, d’une souplesse et d’une polyvalence qui sied à merveille à un véhicule ‘de loisir’ tel que ce cabriolet A3. Une auto qui ne prétend en rien être une sportive, mais privilégie avant tout et avec un certain talent l’agrément sans s’épargner un certain dynamisme.

AudiA3Cabriolet123Aussi, dans cette configuration 1.8 TFSI à boîte manuelle (à 6 rapports, très agréable), l’A3 cabriolet se révèle être une jolie réussite. Le bloc 1.4 TFSI se montrera bien moins vigoureux et les moteurs diesel (1.6 ou 2.0 TDI) également proposés viendront gréver l’agrément par leur sonorité et leurs vibrations bien plus agricoles.
Très douce au quotidien, dynamique au besoin, performante et rassurante, l’A3 cabrio 1.8 ne s’adresse donc pas aux sportifs purs et durs, mais là n’est pas sa vocation. En revanche, elle joue à merveille la polyvalence et semble à nos yeux la meilleure offre parmi cette nouvelle gamme A3 cabriolet. Pour faire de la figuration dans les beaux quartiers, aller faire ses courses, emmener les enfants à l’école, partir en weekend, et à l’occasion, attaquer une petite route de montagne avec un certain panache, elle est le choix idéal pour qui souhaite rouler en A3 cheveux au vent.

Face à la concurrence

La famille A3 cabrio débute en motorisation 1.4 TFSI et finition de base Attraction à 31 620 €. Notre version 1.8 TFSI bi-injection cependant, se voit seulement proposée à partir des 2nd niveaux finitions Ambiente/Ambition affichés 37 150 €, des tarifs proches de ceux de la BMW Série 1 cabrio sortante. Or, la remplaçante de cette Série 1 et future concurrente principale de l’A3 découvrable, la Série 2 cabriolet, ne montrera pas le bout de son capot avant l’année prochaine, laissant le champs libre à la petite aux anneaux. Par ailleurs, une Opel Cascada, plus proche en taille d’une A5 et bien plus lourde que l’A3 cabrio (1 733 kg) s’échange contre un minimum de 34 950 € en version 1.6 Turbo de 170 ch, tandis qu’une Peugeot 308 1.6 THP de 200 ch moins performante, séduisante et plus gourmande demande quant à elle au moins 34 700 €. L’A3 cabriolet trouvera donc à n’en pas douter son public.

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Pour le reste

La vente de l’A3 découvrable, fabriquée à Györ, en Autriche, débute en ce mois de novembre pour des livraisons attendues dès février 2014. Et on le répète, une version S3 cabriolet dotée de la même motorisation que le reste de la gamme S3 et de sa transmission suivra peu après.

Essai Audi A3 Cabriolet 1.8 TFSI, jolie découverte
Caractéristiques : Moteur : 4 cylindres, 1 798 cm³, turbo ; CO2 : 133 g/km (version S-Tronic) ; Puissance : 180 ch de 5 100 à 6 200 tr/min ; Couple : 250 Nm de 1 250 à 5 000 tr/min ; 0 à 100 km/h : 7,8 sec (version S-Tronic) ; Vitesse maxi : 242 km/h (constructeur) ; Prix de base : 37 150 € ; En vente : Maintenant.
Moteur85%
Comportement75%
Qualité & Design80%
Confort & Pratique70%
Emotion65%
LES +
  • Agrément moteur du 1.8 TFSI
  • Motricité
  • Rigueur et rigidité du châssis
LES -
  • Quelques bruits aérodynamiques
  • Confort ferme en châssis Sport
  • Agrément des versions TDI
75%Note Finale
Note des lecteurs: (37 Votes)
54%

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