Essai : Aston Martin DB9 2013

En premier lieu, une petite explication s’impose : la gamme Aston Martin s’articulait jusque là comme suit : la DB9, apparue en 2003, a été épaulée l’année dernière par la Virage, une sorte de DB9 restylée et plus puissante (490 ch). Cette dernière avait pour but de s’intercaler entre la DB9 (477ch.) et la DBS (517 ch.) qui coiffait la gamme.
Pour remplacer cette dernière, la Vanquish a été présentée il y a quelques temps (elles cohabitent encore dans la gamme pour l’instant), et c’est maintenant au tour de la DB9 de céder le pas. La nouvelle version 2013 présentée par Aston Martin n’est autre qu’une… Virage avec quelques modifications esthétiques, rebadgée DB9 pour l’occasion et entrainant par là même la disparition de la Virage dans la gamme. Vous suivez ?

Technique

Cette « nouvelle » DB9, se voit adjoindre les services du V12 de la marque, doté de 517 chevaux, soit une amélioration sensible de la puissance. Le couple grimpe à 619 Nm, soit 19 Nm de plus que l’ancienne version grâce à l’amélioration du taux de compression (11:1), et à un calage des soupapes retravaillé.
Point de changements majeurs au niveau technologique, mais de subtiles évolutions. Le châssis à structure VH en aluminium a été redessiné pour améliorer la rigidité et l’insonorisation avec l’utilisation de soubassements au dessin spécifique, le tout améliorant de 20% la rigidité de l’ensemble (30% pour la version cabriolet Volante).
Enfin, on note l’apparition en série de nouveaux disques de freins CCM en carbone céramique ainsi qu’un nouveau système d’amortissement adaptatif à trois modes : Normal, Sport et Track (circuit).

Au volant

Ceux qui ont déjà conduit une DB9 il y a quelques temps seront surpris par les progrès réalisés par Aston sur son modèle phare. En vraie Grand Tourisme, la DB9 est capable de cruiser tranquillement ou de faire parler la poudre dès que le cœur vous en dit (0 à 100km/h en 4,6 sec. et vitesse maxi de 295 km/h, 11 km/h de moins que la précédente version cependant). Là où elle montre tout son talent, c’est sur petite route sinueuse à vitesse élevée. La direction précise et informative et le châssis affuté donnent au pilote une confiance totale en sa monture et le poussent à appuyer encore plus fort. Lorsque vient le temps de s’arrêter, les freins ultra efficaces entrent en action avec précision et puissance.
L’autre surprise provient des suspensions, qui font un travail remarquable même sur le mode intermédiaire « Sport ». Pour une efficacité totale, le mode Track peut également être engagé sur route ouverte.

La boite automatique à six rapports (pas de manuelle proposée) égrène les vitesses rapidement, bien qu’une seconde plus longue aurait peut être été intéressante sur route sinueuse, mais le couple du V12 fait qu’on prend autant de plaisir à reprendre en troisième.

Face à la concurrence

Avec un prix de base avoisinant les 164 000€, la DB9 est certes chère, mais pour un coupé construit à la main, doté d’un V12 exclusif, le rapport qualité-prix semble au rendez-vous. Sa principale rivale serait à chercher du même coté de la Manche chez Bentley, avec la Continental GT offrant à peu près le même nombre de chevaux en configuration V8 pour 170 700€. Mais cette dernière, sans démériter, n’offre pas le comportement routier de l’Aston.

Pour le reste

Certains esprits chagrins pourraient trouver que cette nouvelle DB9 ressemble à s’y méprendre à la précédente ainsi qu’à la défunte Virage. C’est là tout le point d’achoppement. La ligne intemporelle reste toujours élégante, et on ne change pas une recette qui gagne. Porsche n’a jamais révolutionné les lignes de sa 911 et pourtant elle est complètement différente à conduire selon les versions, nous dirions que c’est la même chose pour la DB9.

Edouard Alex