Seul élément reliant la caisse au bitume, le pneumatique est de la plus haute importance. Il est d’ailleurs un sérieux facteur de performances, ou de contre-performances. Mais il est aussi trop souvent négligé par la plupart des automobilistes. Alors comme pour prévenir ce genre de négligence à son égard, le pneumatique s’arme. Les systèmes de mesure de la pression de gonflage se standardisent, permettant d’attirer l’attention sur lui et de prévenir certains risques. Car un sous-gonflage prononcé crée un écart de consommation, mais peut aussi créer un écart de conduite… Seulement, un simple petit capteur de pression intelligent n’est que le début d’un plus lourd appareillage électronique du pneumatique. Celui-ci va devenir une petite centrale de capture d’informations à lui tout seul. Son but ; la sécurité bien sûr, et une plus grande efficacité dynamique du véhicule.
Auparavant, le pilote captait lui même les bonnes informations en connaissant l’état de ses pneus avant de grimper dans son véhicule, en observant la chaussée, puis en évaluant les capacités de ses gommes en courbe, au freinage, ou à la réaccélération. Il était le lien intelligent entre le pneu, la chaussée, et son auto. Aujourd’hui, ou dans quelques années, cette forme d’intelligence ne sera plus autant votre affaire, mais celle de l’électronique.
En plus de son extrême complexité chimique ou mécanique, le pneu devrait donc assumer lui même certaines de ces tâches en dialoguant directement avec le reste du véhicule. Le cerveau de la voiture sera alors en liaison directe avec le bout des pneumatiques. C’est ce qu’annonce Schrader Electronics, branche spécialisée dans l’électronique automobile embarquée. Un  »pneu intelligent » qui n’a rien de futuriste puisqu’une première application est prévue dès cette année 2010, avant la sortie en 2013 (en collaboration avec Pirelli) d’un modèle à l’attirail complet nommé Cyber Tyre. Celui-ci aurait droit à un ou plusieurs capteurs directement installés dans le pneumatique – au contraire du capteur de pression à mesure directe, solidaire de la valve.
De nombreuses informations pourront ainsi être recueillies : profondeur des rainures, pression, température, mais aussi forme et surface du contact au sol, ou charge appliquée au pneu. Cela combiné à une lecture des conditions de roulage dont une estimation de la quantité de grip disponible. Des informations envoyées instantanément et en permanence à une centrale, elle-même reliée aux autres systèmes électroniques du véhicule. Ceux-ci pourront alors parer ou s’ajuster afin d’optimiser le contrôle de l’auto quelles que soient les conditions. Et en particulier lorsqu’elles se dégradent. Un pneu sophistiqué, sans doute encore plus cher, mais une évolution naturelle au nom de la sécurité.
Une innovation également légitime lorsqu’en provenance de la maison Schrader. Un acteur important de l’histoire du pneumatique. L’inventeur de la valve. Ne riez pas ; Ce petit outil omniprésent et quasi-inchangé depuis plus d’un siècle. Peut-être le premier élément standardisé à l’échelle mondiale dans l’automobile.
Dans ce cas et si le cyber pneu prend le même chemin, on devrait le retrouver en masse à l’avenir. Ce qui n’épargnera pas le conducteur de rester vigilant et concentré sur son activité première, la conduite, à défaut d’être à l’écoute de son véhicule.
 

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