Si le salon de la voiture d’exception Top Marques, à Monaco, comporte son lot d’horreurs, il permet aussi de tester brièvement des splendeurs. Comme cette très impressionnante Wiesmann MF5 Roadster. Le petit constructeur allemand n’y a pas été de main morte côté esthétique. Son cabriolet rétro, quelque peu inspiré des Austin-Healey 3000 des années 60, voit son assiette abaissée et ses ailes gonflées pour accueillir des voies élargies ainsi que des pneus monstrueux (245/40 ZR 19 à l’avant et 275/35 ZR à l’arrière).
Tout ça pour quoi ? Pour encaisser la puissance de son moteur, un V10 5.0 emprunté à la BMW M5. Soit 507 ch (et 520 Nm de couple) pour 1 395 kg tout juste. Je compte bien, ça donne un rapport poids/puissance de 2,75 kg/ch…
Ce bloc conserve la transmission robotisée SMG de la berline bavaroise, connue pour sa brutalité. C’est donc avec une certaine circonspection que je prends les commandes de cette brute dans les rues de Monaco. Le cockpit aussi étroit que bas et rougeoyant demande quelques contorsions pour y prendre place, mais une fois calé, après avoir ajusté le volant en profondeur, on profite d’une excellente position de conduite. A ras de sol, pratiquement à l’aplomb de l’essieu arrière, on est idéalement installé pour ressentir toutes les réactions de la bête. De fabrication artisanale, elle regorge de cuir fin et offre une qualité d’assemblage assez étonnante. En revanche, l’ergonomie de commandes surprend quelque peu, avec notamment des commandes de rétroviseur électriques cachées dans le vide poche central, fermé…
Contact. Le V10 s’ébroue en imprimant un léger mouvement à la caisse (en aluminium). Je libère le frein à main (situé à gauche), tire sur la palette de droite pour enclencher la première, et c’est parti.
Premier constat, l’ensemble moteur-boîte se révèle très docile : on peut évoluer dans les encombrements tout en souplesse, sans à-coup. La suspension suit la même tendance, préservant les vertèbres des passagers. Parfait pour flâner dans la capitale du luxe racoleur, mais pour le sport ? Je mets pied dedans sous le tunnel de Monaco. Sous la force de son moteur V10, la Wiesmann m’écrase contre le siège en émettant un rugissement prodigieux. Waouh, quand le moteur passe les 7 000 tr/min, on se croirait à bord d’une F1. Rapidement, on se retrouve à 130 km/h entre deux attardés, et on apprécie la qualité du châssis Wiesmann qui semble sur des rails. Du reste, la direction se montre suffisamment précise et informative. Au freinage, puissant, la MF5 demeure stable, même si elle se déhanche un peu en appui, réglages souples de la suspension oblige. Bien sûr, un test aussi bref ne permet pas de jauger en profondeur les qualités d’une auto, mais ce roadster allemand à la crème anglaise séduit par sa facilité, son agrément et sa sécurité.
Certes, à 220 000 €, il ne cible pas les plus prolétaires d’entre nous. Mais n’oublions pas qu’à ce prix, il est entièrement assemblé à la main, sur commande, avec des possibilités de personnalisation très étendues. Surtout, il peut être entretenu dans le réseau BMW et devrait profiter d’une fiabilité mécanique digne des standards du constructeur bavarois.
S.S.

 

 

 

Essai d’exception : Wiesmann MF5 roadster
Moteur : 10 cylindres, 4 999 cm³, 40 soupapes CO2 : 346 g/km Puissance : 507 ch à 7 750 tr/min Couple : 520 Nm à 6 100 tr/min Vitesse maxi : 310 km/h (constructeur) 0 à 100 km/h : 3,9 sec (constructeur) Prix de base : 189 500 € En vente : Maintenant
Moteur90%
Comportement80%
Qualité & Design80%
Confort & Pratique55%
Emotion95%
LES +
  • Rapport poids/puissance
  • Exclusivité et rareté
LES -
  • Prix
80%Note Finale
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46%

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