La plus extraordinaire de nos voitures contemporaines a décidé d’offrir à ses passagers une vue panoramique sur près de 180°. Il suffit de lever les yeux au ciel. Certains seront peut-être d’ailleurs tentés de le faire sans qu’on le leur demande après avoir signé un chèque dont l’encadré était trop petit pour accueillir tous les zéros avant la virgule. Rien n’est trop beau, d’accord. Seulement, rien n’est trop cher…encore faut-il avoir les moyens… Mais là n’est pas la question direz-vous, et vous auriez raison, puisqu’il s’agit de la plus extraordinaire de nos voitures contemporaines, on vient de le dire. Et sans conteste l’une des autos les plus incroyables de tous les temps. Dans ce cas, on ne peut que se satisfaire de la venue de la Grand Sport. La production de ce modèle à ciel bleu ouvert vient tout juste de commencer.
 
Elle s’est présentée pour la première fois au public lors du concours d’élégance de Pebble Beach 2008 en Californie. Après cela, Bugatti n’a plus hésité très longtemps et lance désormais la construction des 150 exemplaires. À Molsheim, et à la main. La particularité de ce modèle s’articule autour de son toit rétractable, à la main lui aussi. Ce panneau transparent fait de polycarbonate peut être entièrement retiré à la manière d’un targa, mais devra rester au garage faute de place dans le coffre. Avec une rallonge de 200 000 €, il ne fallait tout de même pas s’attendre à un système automatisé… (léger sarcasme.) Bon, à vrai dire c’était la seule solution d’avoir une Veyron découvrable. Le moteur se trouve juste derrière l’habitacle et le targa a l’avantage de maintenir une bonne rigidité. Et c’est bien ça le plus important, la rigidité. D’autant plus lorsque vous avez quatre gommes grand format qui s’accrochent de toutes leurs forces à la chaussée et se tordent sous l’effet du couple monumental d’un W16. Jusqu’à 1250 Nm à 2200 tr/min en sortie de vilebrequin ! Ainsi, la structure complexe de la Veyron a été largement modifiée. Supprimer le toit redistribue complètement les concentrations de contraintes. C’est pour cela que la structure monocoque a été renforcée autour des jupes latérales et du tunnel de transmission. Entre autres modifications certifiées carbone et titane, les portes (en fibre de carbone) intègrent une poutre longitudinale afin de transférer la charge énergétique du montant de pare-brise au montant postérieur en cas d’accident. Dissipant ainsi l’énergie emmagasinée lors de l’impact, pour le salut des occupants. Des renforts sont également présents en cas de retournement. Mais pour retourner une caisse de 2 m de large et 1,20 m de haut, il faut vraiment le vouloir. Ne tentons pas le diable. Et soyons raisonnables…
 
…407 km/h, c’est la vitesse que peut atteindre la Grand Sport lorsque le toit est en place. À ciel ouvert, la vitesse de pointe autorisée ‘chute’ à 360 km/h, tutoyant sans cesse les sommets du règne automobile. Puis lorsque vous êtes sorti sans toit et que le ciel se fait menaçant, une toile d’un grand mètre, sur deux, rangée dans le coffre peut s’installer au dessus de votre tête. Une fois fixée, Bugatti suggère de ne pas dépasser les 160 km/h, ou la toile risque de s’envoler. Mais quoi qu’il arrive, sous la pluie, rouler à 300 km/h est fortement déconseillé, bien que ce soit un excellent moyen d’empêcher les gouttes de s’inviter. À l’intérieur, le cuir est spécialement conçu pour résister à quelques-unes de ces gouttes d’eau, tandis que des équipements ont été rajoutés : une caméra de recul avec écran 2,7 » intégré au rétroviseur et système audio Puccini.
 
Le roadster le plus rapide du monde s’affiche à 1 400 000 €. On a arrondi pour l’occasion, à quelques milliers d’euros près… C’est le prix d’une légende vivante. Effectivement, rien n’est trop cher.
 
 

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