Les compactes sportives ont su depuis longtemps rassembler les amateurs de conduite sportive, grâce à de nombreuses qualités dynamiques et économiques. ‘Hothatch’ comme le disent si bien nos amis britanniques. La plupart du temps, ces modèles épicés sont issus d’un véhicule à traction avant. Il y a encore peu, imposer plus de 230 ch aux roues directrices laissait perplexe et on installait volontiers une transmission sur le train arrière sous peine de cirages intempestifs. Mais cela s’avère lourd, coûteux et énergivore. Or aujourd’hui de multiples solutions technologiques permettent de repousser les limites d’un train à la fois moteur et directeur. C’est pourquoi cette nouvelle Volkswagen R n’a que deux roues motrices. Pour les mêmes raisons d’économie, elle n’embarque qu’une mécanique 4-cylindres.

Son style, tout d’abord. Toujours séduisant. En plus du petit R apposé sur sa calandre, ce nouveau modèle est plus agressif que jamais avec son bouclier avant très largement ouvert, son spoiler arrière et son diffuseur. On trouve également des feux à LED diurnes et de nouvelles jantes. Mais les raisons de cette nouvelle face avant ne sont pas qu’esthétiques et servent à rafraîchir le 4-cylindres 2.0 turbo à injection directe de 265 ch. Il s’agit d’une évolution du bloc de la Golf V GTI, et non du nouveau 2.0 de 211 ch. Ce choix a été motivé par la plus grande simplicité et le moindre coût des modifications à apporter (culasse, pistons, échangeur, pressions d’injection et de turbo). On retrouve déjà ce bloc sous le capot de l’Audi S3. Ça n’est donc pas une nouveauté, ni le plus ennuyeux des déjà vu. En l’absence de quatre roues motrices et avec une masse de 1333 kg, le Scirocco R abat le 0 à 100 km/h en 6,5 sec et atteint 250 km/h. Équipé de la boîte robotisée DSG, il gagne 0,1 » au même exercice malgré les 20 kg supplémentaires dus au système à double embrayage. Côté consommation, VW annonce 8,7 l/100 km et des rejets de CO2 de 194 g/km (+750 € au prix de vente, toujours inconnu). Hormis la qualité sonore, la R32, digne représentante de ce que l’on pourrait appeler l’ancienne génération de R, est donc au moins égalée sinon dépassée. Qu’en sera-t-il du comportement ? Certainement efficace, mais sera-t-il relevé…

Ce Scirocco s’inspire apparemment de son modèle de course, le GT 24, qui participera à nouveau aux 24 H du Nürburgring cette année. Eh bien, il faut espérer que ses qualités dynamiques en prennent de la graine, pour un peu plus de tempérament que ce que le Scirocco a pu démontrer jusqu’à présent. Afin de parer aux 350 Nm présents de 2500 à 5000 tr/min, le train avant s’équipe du différentiel électronique XDS (efficace, mais son principe est de freiner et non de transférer), et le châssis équipé de l’ACC (amortissement piloté) se radicalise quelque peu. ‘Sera-ce suffisant ?’ Il n’y aura qu’un moyen pour le savoir, et vous aurez deviné lequel. La commercialisation du Scirocco R est prévue pour le mois de septembre. Cela s’annonce tout de même très intéressant puisque l’envie d’en prendre le volant est bien réelle.

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