Alors que certains attendaient un record de prix de vente aux enchères de la Shelby Cobra Daytona présentée dimanche 17 mai à Indianapolis, c’est la 250 TR qui raflait la mise au même moment en Italie. En effet la Daytona était estimée entre 10 et 15 millions de dollars, mais les enchères se sont arrêtées à ‘seulement’ 6,8 M $, n’atteignant pas le prix de réserve. Elle n’a donc pas changé de propriétaire. En revanche, la magnifique 250 TR a trouvé preneur contre 9,02 M €. Un record pour une auto vendue aux enchères. Cela s’est déroulé au cœur du fief Ferrari dans l’enceinte même du circuit de test de Fiorano, à Maranello, lors de la vente Ferrari Leggenda e Passione réservée aux plus exceptionnels des Ferrari et Maserati.
C’est en 1957 qu’apparaît la 250 TR, issue de la lignée des Ferrari destinées à la compétition. Comme son nom l’indique, elle utilise le 12-cylindres en V de 250 cm³ de volume unitaire, soit un total de 3.0 litres. Cette cylindrée de 3000 cm³ est devenue la limite autorisée en compétition en 1958 après les tragédies du Mans 1955 et Mille Miglia 1957, et ce pendant quelques années. La 250 TR put alors prendre part à de nombreuses compétitions, succédant aux 500 TR à moteur 4-cylindres. Le modèle qui vient à peine d’être vendu aux enchères est une version originelle de 1957.
Ce modèle conserve la remarquable carrosserie aluminium aux si particulières ailes avant échancrées sur les flancs. Signée Scaglietti. Le style deviendra d’ailleurs plus conventionnel avec Pinifarina en 1959 pour plus d’efficacité aérodynamique. La 250 TR ou Testa Rossa ( »tête rouge », allusion aux couvre-culasses rouges) était une redoutable voiture de course. Sous ce long capot, un V12 à 60°, 2953 cm³, 24 soupapes et six carburateurs double-corps. Encore aujourd’hui, les caractéristiques laissent rêveur : 300 ch à 7200 tr/min, 338 Nm à 5500 tr/min et 748 kg, pour un 0 à 100 km/h en 5,8 sec et 270 km/h dans sa version usine, prête à courir. Elle embarquait aussi un essieu arrière De Dion, une boîte mécanique à 4 rapports et des freins à tambours. Grâce ou malgré cela, elle connut de nombreuses victoires en 1958 (12H de Sebring, Targa Florio, 24H du Mans…). La version client quant à elle pesait 798 kg et conservait un essieu arrière rigide.
À partir de 1959, elle subit de nombreuses modifications en plus de sa carrosserie : boîte 5, freins à disques, suspensions arrière indépendantes, etc. Toutes versions confondues, il y eu un peu plus d’une trentaine de Testa Rossa. Seulement 19 pour le modèle de 57-58, celui vendu plus de 9 millions d’euros en ce mois de mai 2009.
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